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Une nouvelle vague de nageurs prêts à prendre d’assaut les Jeux olympiques

Articles de fond –

par Jim Morris

Une vague de nouveaux nageurs portera les couleurs du Canada cet été aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro. Leur manque d’expérience est compensé par leur enthousiasme, tant pour cette année que pour leur potentiel dans de futurs Jeux.

« Cela montre bien qu’il faudra compter sur nous à l’avenir », affirme Penny Oleksiak, jeune Torontoise de 16 ans qui a établi deux records canadiens aux Essais olympiques et paralympiques en avril. « Nous sommes encore en développement. C’est une preuve que nous allons encore nous améliorer. »

Parmi les 30 athlètes retenus pour faire partie de l’équipe qui se rendra à Rio, 22 participeront pour la première fois à des Jeux olympiques. Et quatre nageurs en seront à leur première compétition séniore A.

Pour Javier Acevedo, Torontois de 18 ans qui participera au 100 m dos, faire partie de l’équipe olympique concrétise un rêve.

« C’est fou, dit-il. Au début, j’étais en état de choc – est-ce que je venais vraiment de réaliser ce temps? Puis, je me suis rendu compte que c’était vrai et j’ai acquis une certaine confiance. »

« Je suis un Olympien maintenant. Je dois travailler pour me préparer à Rio. »

Selon Taylor Ruck, 16 ans de Kelowna (Colombie-Britannique), la présence d’autres novices dans l’équipe l’aidera à composer avec le stress de ses premiers Jeux.

« C’est un peu moins affolant », dit l’adolescente qui s’est qualifiée au relais 4×200-m libre. « Savoir que d’autres vivent les mêmes expériences que toi rend cela un peu plus facile. »

Javier voit les Jeux de 2016 comme la première étape d’un long parcours.

« Ce que je veux faire pendant ces Jeux, c’est être le genre de gars qui a l’étoffe pour devenir leader ou capitaine de l’équipe un de ces jours », dit-il.

« C’est ce que Natation Canada essaie de faire, former la génération montante d’athlètes pour l’avenir. Quand Penny et moi aurons 26 ou 27 ans, nous nagerons encore et nous allons diriger cette équipe. »

Selon Ben Titley, entraîneur-chef de l’équipe olympique de Natation Canada, les nouveaux doivent comprendre que faire partie de l’équipe ne suffit pas. Il veut les voir nager de meilleurs temps à Rio qu’ils ne l’ont fait aux Essais de Toronto.

« Nous devons avant tout répéter sans cesse à ces jeunes que les essais ne sont qu’un début, dit-il. C’est une marche qui permet d’atteindre un palier supérieur. »

« Et le prochain palier est important. Personne ne se souviendra du temps de leur course aux Essais à la fin des Jeux olympiques. »

Markus Thormeyer, 18 ans, est originaire de Delta (Colombie-Britannique). Il estime que se préparer pour ses premiers Jeux olympiques exige une dynamique totalement nouvelle. Il s’entraîne au Centre de haute performance de Vancouver avec Tom Johnson, professionnel émérite qui fait partie de l’équipe olympique des entraîneurs cette année.

« C’est tout nouveau pour moi, affirme Markus. J’ai confiance que je fais le nécessaire, c’est-à-dire écouter ce que Tom me dit. Il a tellement d’expérience. »

Selon Ryan Cochrane, double médaillé olympique qui participera à ses troisièmes Jeux, les jeunes nageurs injectent une poussée d’adrénaline à l’équipe canadienne.

« Je trouve extraordinaire que des athlètes plus jeunes qui ont fait une percée aux essais côtoient des gens qui ont peut-être été leurs idoles, déclare Ryan. Si un jeune peut faire cela à 15 ans, imaginez ce qu’il pourra faire à 20 ans, surtout s’il acquiert de l’expérience. »

« J’espère qu’ils ne sous-estiment pas les difficultés qui les attendent aux Olympiques, mais je sais qu’une belle insolence peut aider à surmonter bien des obstacles. Pourquoi ne pas se fixer des objectifs qui sont normalement ceux d’athlètes ayant dix ans de plus? Je pense qu’ils sont capables de le faire. »

Taylor Ruck affirme que les vétérans comme Ryan Cochrane, Hilary Caldwell et Audrey Lacroix donneront de la stabilité à l’équipe.

« Leur présence va rendre tout cela plus réel, dit-elle. Toute cette expérience va donner un meilleur éclairage à cette initiation. »

Ben Titley croit que l’expérience acquise à Rio pourra mûrir et aider à récolter des médailles olympiques plus tard.

« Quelle perspective intéressante!, déclare-t-il. Je pense que pour les jeunes les plus prometteurs, ces Jeux seront bien plus qu’une occasion d’apprentissage. Pourquoi ne pas essayer d’avoir une performance optimale à Rio et en faire le tremplin des quatre années suivantes? »

L’équipe se réuniront à Toronto ce soir pour un camp de transit avant de quitter pour Rio le 29 juillet.

Les compétitions de natation de la piscine se tiendront du 6 au 13 août, et les événements en eau libre se tiendront du 15 au 16 août.

Nos recrues olympiques semblent se faire très confortable sur leur nouvelle équipe. Peut-être un peu trop confortable pour les vétérans…