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Pratt, un nageur prometteur, fait son entrée aux mondiaux juniors

Championnats du monde juniors de la FINA 2017 –

Par Nathan Sager

Alex Pratt lâche un « yessss » lorsqu’on lui parle du 800 m libre masculin qui deviendra une épreuve olympique aux Jeux de 2020.

Pour l’instant, le nageur de 17 ans qui s’entraine à Cascade Swim Club fait partie de l’équipe canadienne qui participera aux Championnats du monde juniors FINA (23 au 28 août 2017). Il a réussi les standards de qualification aux 200 m et 400 m libre lors des Essais canadiens de natation 2017 en avril dernier. Mais l’adolescent, qui a abaissé ses temps de manière spectaculaire au cours de la dernière année, pense au long terme.

« Lorsque mon entraineur (Dave Johnson à Cascade) me l’a appris, j’ai seulement dit “quoooooi ?” », dit le nageur de 6 pieds et 4 pouces, l’un des quatre athlètes masculins de l’équipe d’Indianapolis 2017. Il y sera accompagné de Ruslan Gaziev, Jaren Lefranc et Gabe Mastromatteo. « Le 800 m libre est l’une de mes épreuves favorites. Le 1500 m est trop long pour moi. Et puisque je suis un nageur de 200 et 400 mètres, ça (le 1500 m) ne me correspond pas vraiment. Le 800 m est la distance parfaite entre les deux où l’on peut un peu quand même le sprinter, mais on ne nage pas lentement. J’aime cette épreuve et j’étais très heureux d’apprendre qu’elle serait aux Olympiques. »

« Je suis très excité pour les mondiaux, » ajoute Pratt. « Je n’ai jamais nagé à un si haut niveau avec Natation Canada. »

Pour plusieurs nageurs d’élite, les mondiaux juniors sont la première exposition à un environnement qui ressemble à celui des mondiaux ou des Olympiques, s’ils parviennent à ce niveau.

« Les Championnats du monde et les Olympiques sont des compétitions de huit jours, » dit l’entraineur national de développement Ken McKinnon. « Vous pouvez vous imaginer un jeune qui, le premier jour, est très enthousiaste, mais doit attendre jusqu’au jour 7 par exemple pour nager son épreuve. Il doit passer au travers de la compétition, se rendre à la piscine chaque jour, chaque session et continuer son entrainement jusqu’à ce qu’il monte sur le bloc. S’il n’a jamais eu à faire ça avant, on ne peut pas savoir s’il sera solide, surtout lorsqu’on doit prendre des décisions concernant les relais. Connaitre les athlètes et savoir comment ils performent confrontés à ces obstacles est important pour nous. Pour eux, c’est une question d’affiner leur art. Il doit se lever et courser, qu’ils se sentent bien, pas bien ou moyen. »

Aux Essais, Pratt était le seul nageur de moins de 18 ans en finale du 200 m et 400 m libre. La première soirée, il a remporté un bris d’égalité en abaissant son meilleur temps par 3,5 secondes et s’est classé pour la finale du 200 m libre. Deux soirées plus tard, il a réussi un temps de 3:55,16 au 400 m, abaissant son meilleur temps par près de sept secondes.

« Je pense que pour les entraineurs nationaux, ce fut le moment où ils se sont dit “wow ce gars a l’esprit de compétition,” » a dit l’entraineur de Cascade Dave Johnson, à propos de la performance de Pratt au 200 m.

McKinnon mentionne que Pratt, par rapport aux autres jeunes nageurs, est « très assidu », il possède l’économie de mouvement essentiel aux nageurs de crawl. Cela, avec sa taille, fait partie des raisons pour lesquels les entraineurs parlent hautement de son potentiel.

« Il est grand et solide et il a une bonne technique, » dit McKinnon. « Il est concentré. Il est au sommet de notre liste. Il a fait partie de notre initiative de camp de relais en mai à UBC, nous avons mélangé les gars avec le camp de relais sénior à quelques occasions et il s’est bien débrouillé. »

Cette percée est la récompense d’une décision réfléchie prise par Johnson et Pratt au milieu de l’année 2015 de lui faire prendre une pause durant l’été afin de guérir de blessures de croissances.

« Quand j’étais petit, mes genoux étaient toujours en hyperextension quand je me tenais debout, à cause de cela mes ligaments croisés antérieurs se sont étirés, » explique Pratt. « Je devais faire très attention et faire beaucoup de physiothérapie, ce qui était un peu ennuyant, mais ça a payé. »

Ce fut un cas classique où le fait de mettre la santé à long terme de l’athlète à l’avant a grandement porté ses fruits.

« C’était un risque à prendre, de l’avis de plusieurs entraineurs, ils disaient “Oh, je n’aurais pas fait ça,” » a dit Johnson. « Il est revenu en septembre 2015 et a pris son envol. En décembre de cette année-là, nous avions une grosse compétition à Edmonton et il a amélioré son temps par 1 minute au 1500 m, il a fait 16 minutes dans un bassin de 25 mètres. Puis nous sommes allés aux championnats de l’Ouest en février 2016. Il n’avait même pas les standards en long bassin… il s’est présenté sans temps et a remporté l’épreuve. Puis il est allé aux Essais olympiques et, à seulement 15 ans, a fait la finale A au 1500 m. Il est passé de 17 minutes à 15:49 entre septembre et avril de l’année suivante, nous savions que nous avions un bon prospect. »

« Il fait partie de ces jeunes faciles à entrainer, il porte une grande attention aux détails et est capable d’appliquer les petites leçons apprises en entrainement à ses courses, » ajoute Johnson.

Le développement de Pratt démontre la valeur d’un petit club pendant les années formatrices d’un nageur. Il crédite sa première entraineure Lynne Driessen de Calgary Badlands Aquatic Club pour avoir rendu les entrainements stimulants.

« Ce n’est pas un entrainement qui fait la différence, c’est chaque entrainement, » dit Pratt.