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Le médaillé des Jeux de Rio, Nicolas-Guy Turbide, veut assumer son rôle de leader

Paranatation –

Par Jim Morris

Certaines personnes sont des leaders nés. D’autres doivent apprivoiser le rôle.

Nicolas-Guy Turbide se rappelle avoir fait sa première équipe nationale de paranatation à 14 ans. Le natif de Québec ne parlait pas anglais, mais il a appris la langue, et comment devenir un nageur d’élite, en observant et en écoutant les vétérans de l’équipe.

L’adolescent timide a grandi et est devenu un médaillé paralympique, et l’un des leaders de l’équipe nationale. Cette graine fut plantée lors de ces premières années lorsque l’on pouvait voir Turbide, mais rarement l’entendre.

« J’ai eu l’occasion d’écouter et d’apprendre la langue, » a dit le nageur de 20 ans qui a une déficience visuelle. « J’essayais d’écouter ce que mes coéquipiers disaient, ce qu’ils aimaient à propos du sport, ce qu’ils aimaient moins. Ce qu’ils aimeraient changer. »

Ce contexte a aidé à convaincre Turbide de se présenter aux élections du comité consultatif des athlètes de la World Para Swimming. Son rôle est d’assurer la liaison entre les athlètes et l’équipe de gestion de la World Para Swimming.

« Je pense que je voulais vraiment me mettre dans une situation où je peux influencer les gens et leurs opinions, » dit-il. « Je pense que je suis prêt à m’atteler à cette tâche. »

La paranatation a grandi, autant dans le nombre de compétiteurs que dans le nombre de personnes qui regardent. Turbide croit que les athlètes devraient avoir leur mot à dire dans la direction du sport.

Le mouvement et le sport grossissent très rapidement, » dit-il. Il est important de continuer à influencer le côté olympique et lui laisser savoir que nous sommes là, que nous compétitionnons pour atteindre l’excellence et que nous nous entrainons aussi fort que possible tous les jours.

« Je désire simplement faire grossir le mouvement et aider la population en général à mieux comprendre le sport. »

Turbide dit que le comité international paralympique a fait une importante déclaration l’an dernier lorsqu’il a banni l’équipe russe de participer aux Jeux paralympiques de Rio 2016 relativement aux allégations selon lesquelles l’état était impliqué dans l’utilisation de drogues visant à améliorer la performance. Par opposition, le comité international olympique a offert à 278 athlètes russes l’autorisation de compétitionner aux Jeux olympiques après que la décision d’admissibilité à Rio ait été laissée aux sports.

« Ils (IPC) ont montré ce qu’ils pensaient vraiment à propos de ces problèmes, c’est un grand pas vers l’avant pour le mouvement, » a dit Turbide. « Ils ont montré qu’ils ne suivraient pas toujours les décisions du CIO et du côté du programme olympique, ce qui est une bonne chose. »

James Hood, gestionnaire sénior des programmes de haute performance en paranatation de Natation Canada, dit que les talents de leader de Turbide sur l’équipe nationale font qu’il est parfaitement adéquat pour aider à faire grandir le sport sur la scène internationale.

« Il est excellent pour interpréter les besoins des autres nageurs et pour les soutenir, » a dit Hood.

« Nicolas apporte une perspective nouvelle au programme, il est une voix pour la jeune génération tout en étant très mature pour son âge. »

La médaillée d’or paralympique Aurélie Rivard dit que Turbide est un leader tranquille qui a gagné le respect de ses coéquipiers et de ses rivaux.

« Il ne montra pas sur une chaise pour dire aux autres ce qu’ils doivent faire ou où ils doivent aller, » a dit Rivard, qui a remporté trois médailles d’or et une médaille d’argent aux Jeux paralympiques de Rio. « Il est un leader par ses actions. »

Il est le nageur le plus travaillant que j’ai rencontré. Il sera toujours là pour les autres et il se tient avec tout le monde. Il est très positif et très concentré. Il m’impressionne tous les jours. Il serait un excellent ambassadeur.

Celui qui est entrainé par Marc-André Pelletier a remporté sa première médaille internationale en prenant la 3e position au 400 m libre aux Jeux Pan-pacifique de paranatation en 2014. Aux Jeux parapanaméricains à Toronto en 2015, il avait alors remporté six médailles, dont trois d’or, et établi un record des Amériques.

Turbide a remporté sa première médaille paralympique à Rio en terminant troisième au 100 m dos avec un nouveau record canadien. Il est devenu le premier nageur canadien avec une déficience visuelle à briser la barrière de la minute au 100 m dos.

« La médaille est la récompense pour tout le travail accompli au cours des quatre ou cinq dernières années, » a dit celui qui a aussi atteint la finale au 50 m libre. « C’est la réflexion du temps que j’ai mis dans la piscine et au gym, des sacrifices que j’ai faits pour me rendre là. »

Cette excellente saison fut couronnée par le titre de paranageur de l’année de Natation Canada. Parmi les vainqueurs précédents, on retrouve Benoit Huot, Nathan Stein et Donovan Tildesley.

« Pour moi, ce fut l’un des moments forts de l’année. Ce sont les meilleurs paranageurs des dernières années. C’est formidable de faire partie de ces gars. »

Turbide fait partie de l’équipe canadienne qui devait compétitionner aux Championnats du monde de paranatation à Mexico. Avec le report des Championnats dû au tremblement de terre dévastateur, Natation Canada organise l’Open du Canada qui aura lieu au centre sportif panaméricain de Toronto du 2 au 4 octobre.

La compétition offrira à tous les athlètes canadiens qui devaient participer aux Championnats du monde de paranatation, l’occasion de nager pendant la même fenêtre de compétition. Cela offrira également aux athlètes la chance de réaliser des temps qui seront considérés pour la sélection des Jeux du Commonwealth.

Certains athlètes trouvent ça difficile de se recentrer et s’entrainer après les Jeux paralympiques. Turbide a réussi à éviter toute gêne.

« Je pense que j’ai géré cela assez bien cette année, j’ai gardé ma concentration pendant l’entrainement et j’ai nagé vite en compétition, » dit-il. « J’aurais pu relâcher un peu, mais je me suis fixé de nouveaux objectifs.

J’ai hâte de voir si je peux m’améliorer par rapport à l’an passé. »