Nouvelles & Articles

Surmonter une blessure à l’épaule a aidé le paranageur Nicolas-Guy Turbide à devenir un meilleur athlète

Articles de fond –

Par Jim Morris

Une blessure peut s’avérer le pire cauchemar d’un nageur, mais Nicolas-Guy Turbide croit que le processus de guérison lui a permis de devenir un meilleur nageur dans sa spécialité, le dos.

« Il faut parfois prendre le négatif, faire un pas en arrière, et rendre l’expérience positive, » a expliqué Turbide, médaillé de bronze au 100 m dos aux Jeux paralympiques de Rio 2016 et détenteur du record canadien.

Au début de l’année, le nageur de 21 ans qui s’entraine sous la tutelle de Marc-André Pelletier au Club de Natation Région de Québec a remarqué des douleurs dans son épaule gauche. La douleur, causée par l’usure, a rendu le travail au dos difficile pour Nicolas.

« Je n’ai pas pris soin de moi, » dit le nageur qui vit avec une déficience visuelle et qui représentera le Canada aux Championnats para-pan-pacifique à Cairns en Australie du 9 au 13 août.

Chaque session sera retransmise en direct sur le site web, la page YouTube et la page Facebook de Swimming Australia. Natation Canada donnera des nouvelles en direct sur sa page Twitter pendant la compétition.

« J’aurais dû écouter mon corps un peu plus. En tant que nageur compétitif, c’est parfois difficile de vraiment écouter son corps. Parfois, on ne veut pas l’écouter du tout. Il ne vous dit pas ce que vous voulez entendre. Je pense qu’il faut trouver un équilibre entre ce que vous voulez entendre et ce que vous devez faire. »

Pendant quelques semaines, Turbide a mis ses efforts sur son crawl, lequel exige un mouvement et des muscles différents. Lorsque son épaule fut guérite, il a recommencé le dos et fut agréablement surpris.

« D’une certaine façon, je pense que je suis devenu un meilleur dossiste lorsque j’ai recommencé, » dit-il. « J’ai acquis différentes compétences que je n’avais pas avant.

Je pense que je nage de manière différente qui ne serait pas arrivée si je n’avais pas été blessé. Je pense que c’était une bonne chose en fin de compte. Ça m’a permis d’avoir une différente perspective sur mon style et ce que je fais dans l’eau. »

Le temps passé à travailler sur son crawl a aussi payé. Turbide a abaissé son propre record canadien au 50 m libre S13 aux récents Essais canadiens de natation à Edmonton.

« C’est probablement ma meilleure année pour le style libre, » a dit le paranageur de l’année de Natation Canada en 2016. « M’entrainer différemment (à cause de l’épaule) m’a donné de meilleures bases pour chaque style. »

Turbide devrait nager le 50 m libre, le 100 m dos, le 200 m QNI et le 100 m papillon en Australie. Le 100 m dos demeure la meilleure épreuve de Turbide, mais celui-ci n’exclut pas de travailler plus sur son style libre d’ici les Jeux paralympiques de Tokyo 2020.

« On veut garder différentes options, » dit Turbide. « À Rio nous avions mis tous nos œufs dans le même panier pour le 100 m dos.

Je pense que c’est un bon moment pour voir ce que je peux faire et aller de l’avant. »

Michel Bérubé, entraineur du programme NextGen et du parcours paralympique pour Natation Canada, sera l’entraineur de Turbide aux para-pan-pacs. Il dit que c’est à Turbide et Pelletier de décider sur quels styles se consacrer pour Tokyo, mais croit que le libre demeure une option.

« Je pense qu’il peut devenir un excellent crawleur, » dit Bérubé. « Ses styles sont complémentaires.

Je crois qu’il peut devenir une menace dans ces deux styles. »

Turbide avait terminé au 8e rang au 50 m libre à Rio, établissant un nouveau record canadien.

Les para-pan-pacs seront la première compétition internationale majeure pour Turbide depuis Rio. Ses épreuves n’étaient pas au programme des derniers Jeux du Commonwealth 2018 à Gold Coast.

Turbide faisait partie de l’équipe canadienne qui devait participer aux Championnats du monde de paranatation à Mexico. Lorsque les Championnats ont été reportés à cause d’un tremblement de Terre dévastateur, Turbide a participé à l’Open du Canada à Toronto où il a abaissé les des Amériques au 200 m QNI et au 100 m libre.

L’équipe canadienne de paranatation avait passé plusieurs semaines à s’entrainer pour les Championnats du monde, et ne pas être en mesure d’y participer fut décevant.

« Ce fut difficile pendant les trois à quatre premiers jours lorsque tu réalises que tu n’auras pas la chance de compétitionner au plus haut niveau, » dit Turbide. « En même temps, vous faites des compromis et vous trouvez une façon pour y arriver l’année suivante.

Je pense que je suis arrivé à me garder bien occupé avec les différentes compétitions au cours des deux dernières années. J’ai pris part au plus grand nombre de compétitions possible, même lorsque nous n’avions pas de grosses compétitions internationales. »

Bérubé doute que Turbide sera rouillé une fois en Australie.

« Il arrive à s’entrainer et à compétitionner à une intensité très élevée, ce qu’on ne voit pas chez beaucoup de nageurs, » dit Bérubé. Il arrive à garde ce niveau.

Je pense qu’il a vraiment hâte à cette compétition. Il veut vraiment nager vite. »

Turbide planifie se servir des deux prochaines années pour déterminer quelles épreuves il nagera aux prochaines paralympiques.

« Je ne veux pas me mettre de limites, » a dit Turbide. « Ma priorité demeure le 100 m dos, mais je suis ouvert à participer à autres choses, que ce soit pour mieux me préparer au 100 m dos ou seulement pour élargir mes compétences dans l’eau. »