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Guépard ou gazelle, la stratégie de course de Masse reste la même

Articles de fond –

Par Jim Morris

Même si son record du monde a été battu, Kylie Masse approche sa prochaine course de la manière habituelle.

« Je me dis de continuer de faire ce que je fais », dit l’athlète de 22 ans originaire de Windsor en Ontario.

Masse a établi son record du monde de 58,10 secondes au 100 m dos aux Championnats du monde FINA à Budapest où elle est devenue la première femme canadienne à devenir championne du monde.

Ce record a tenu jusqu’à ce que l’Américaine Kathleen Baker a abaissé cette marque à exactement 58 secondes lors des récents championnats nationaux de Team USA. Baker avait terminé deuxième derrière Masse aux mondiaux l’an dernier.

Les deux femmes s’affronteront encore vendredi aux Championnats pan-pacifiques à Tokyo.

Chaque séance en piscine sera diffusée en direct sur CBC Sports et Natation Canada publiera des mises à jour en direct sur Twitter pendant la compétition. La portion en piscine se terminera le dimanche et le marathon en eau libre se tiendra le mardi.

Masse, portée sur la douceur et la politesse évite l’hyperbole et l’orgueil démesuré.

Mais détrompez-vous, le feu qui l’habite a été attisé. Remporter cette course et réclamer son record du monde sont ses objectifs. Pour ce faire, sa préparation demeurera presque la même.

« J’essaie de ne pas trop y penser. Ce qu’elle a fait est hors de mon contrôle. Je n’ai qu’à me concentrer sur les éléments que je peux contrôler et à me préparer du mieux que je le peux. »

L’entraîneure Linda Kiefer croit que de se faire enlever son record n’est pas nécessairement négatif.

« Comme entraîneure, ça m’a soulagée, dit Kiefer. Kylie a moins de pression sur les épaules. Kylie est maintenant le prédateur et non la proie. Nous savions que Baker nageait vite ces derniers temps. Nous l’avions à l’œil durant toute l’année et nous savions qu’elle s’approchait. »

Masse a connu le résultat de Baker en s’informant en ligne.

« Je ne m’attendais pas à ça », dit celle qui s’entraîne avec Kiefer et Byron Macdonald à l’Université de Toronto. « C’était vraiment une bonne course et un excellent chrono. Ça me met dans une autre position à présent. J’ai peut-être un peu moins de pression. J’ai hâte de nager contre elle à nouveau et de vivre cette rivalité au coude à coude. »

Masse et Baker ont leur histoire. L’Américaine a remporté la médaille d’argent au 100 m dos des Jeux olympiques de Rio 2016. Masse y avait terminé ex aequo avec la Chinoise Tuanhui Fu au troisième rang 0,01 seconde derrière.

Masse croit que la rivalité entre Baker et est « amicale ».

« C’est une excellente compétitrice et elle est toujours enjouée et amusante sur le bord de la piscine. C’est agréable d’avoir une rivale comme elle. »

Kiefer affirme que ni la préparation ni la stratégie de course de sa nageuse ne changeront. « Il ne faut pas être réactive, dit-elle, l’approche demeure exactement la même. Elle nage sa course. Elle s’y rend pour gagner. C’est notre objectif. Je crois que ce sera une belle bataille. »

Aux Jeux du Commonwealth en avril, Masse a remporté l’or tout en réalisant le record de la compétition tant au 100 qu’au 200 m dos. Son temps de 2:05,98 au 200 m dos l’a ébranlée. Elle se positionne ainsi à 0,01 seconde du record canadien qu’elle a fait en demi-finale lors des mondiaux de l’an dernier.

« J’y ai mis beaucoup d’effort. Chaque fois que je nage [cette épreuve], c’est aussi un apprentissage. J’ai été capable de voir comment moduler la vitesse en début de course et être en mesure de terminer en force. Ça va de mieux en mieux chaque fois que je le nage. »

Masse, qui devrait aussi nager la première portion du relais 4×100 m quatre nages, avoue que le 100 m dos demeure sa principale épreuve.

« J’aime la vitesse du 100 m. Je la transpose dans le 200 m. Terminer en force est important. S’entraîner pour les deux épreuves est bénéfique pour l’une comme pour l’autre. »

L’année dernière a été frénétique pour Masse. Sa médaille de bronze à Rio a été un moment décisif de sa carrière. Elle est rentrée chez elle en héros dans sa ville de Windsor qui avait accueilli les Championnats du monde (25 m) en 2016. Elle y avait remporté deux médailles d’argent et la ville avait organisé une journée en son honneur pendant laquelle elle avait signé des centaines d’autographes pour les enfants de sa communauté. La table était mise pour son envol vers le sommet du monde en 2017.

« Ma confiance s’est développée. La clé était d’avoir confiance et de sentir que je méritais ma place en finale, que je pouvais m’y trouver. »

Kiefer affirme que Masse n’a pas changé malgré les honneurs et les éloges. « C’est une fille extraordinaire et humble. Elle s’attendait à ce que les choses changent, mais rien n’a vraiment changé. »

« Elle est là pour compétitionner. »

L’objectif de Masse demeure de briser la barre des 58 secondes au 100 m dos. Sa signification est d’autant plus importante à présent.

« Je m’entraîne pour battre cette marque et je sais que d’autres ont le même objectif. Ça me donne encore plus de motivation. »