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Un officiel membre du Temple de la renommée qui n’a jamais cherché les lumières des projecteurs

Bill Hogan, un officiel qui œuvre bénévolement dans le sport de la natation depuis plus de 30 ans, a travaillé à des compétitions dans le monde entier, mais il avoue que parfois, les mots lui manquent.

Toutefois, la nouvelle de son intronisation au Temple de la renommée de Terre-Neuve-et-Labrador l’a abasourdi.

« Lorsqu’on parle de temple de la renommée, je ne me vois pas », indique Hogan. « C’est réservé aux joueurs de hockey, de baseball et tant d’autres. Mon nom n’a rien à faire à côté d’eux. »

Les faits disent le contraire.

Son épouse Janet a concouru à deux éditions des Jeux du Canada en nage synchronisée, et leurs quatre enfants ont tous nagé au niveau compétitif, dont deux sur la scène universitaire.

Tout ce temps passé à la piscine l’a amené à faire du bénévolat et à apporter son aide de toutes les manières possibles. Le natif de St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador a étudié avec diligence et a rapidement obtenu les qualifications nécessaires pour remplir le rôle d’officiel. Au cours des 30 années qui ont suivi, il a œuvré en qualité de juge-arbitre aux niveaux local, provincial, national et international, y compris aux Jeux olympiques de 2004 à Athènes et aux Jeux olympiques de 2008 à Beijing.

« Tout ce que j’ai voulu faire, c’est de me montrer juste et de travailler d’arrache-pied afin d’être le meilleur officiel possible », commente Hogan, qui ne souhaite pas révéler son âge, mais qui révèle tout de même qu’il a dans les 70 ans.

« Avant même de m’en rendre compte, je me suis retrouvé à voyager dans le monde entier, et j’ai aimé chaque seconde de cette aventure », poursuit-il. « J’ai eu beaucoup de plaisir à le faire et à rencontrer des gens de partout dans le monde et à travailler avec eux. Je me suis beaucoup amusé. »

« Je n’aurais pas pu le faire sans le soutien de ma femme et de ma famille. Ils m’ont appuyé et encouragé tout au long de mon parcours. On peut voyager dans le monde entier, mais on n’est jamais mieux que chez soi. »

Suzanne Paulins, gestionnaire supérieure des opérations nationales de Natation Canada, elle-même une officielle nationale, affirme que Hogan a inspiré plusieurs générations d’officiels de natation.

« Il est une source intarissable de connaissances; il est aussi un conseiller et un mentor de confiance pour les officiels d’un bout à l’autre du pays et dans le monde entier », indique Paulins.

« Je me souviens particulièrement du Festival des sports panaméricains qui avait eu lieu en 2014 à Mexico, où le comité organisateur local avait laissé plusieurs tâches inachevées », raconte-t-elle. « Il a fait preuve d’un calme incroyable et utilisé toutes les ressources disponibles, et presque personne ne s’est rendu compte des lacunes et des problèmes. »

Aujourd’hui à la retraite, Hogan, qui a été professeur d’anglais et de français et directeur d’école secondaire à St. John’s, se voit constamment demander de diriger des stages pour officiels dans le monde entier.

« C’est très gratifiant d’enseigner à ces jeunes officiels prometteurs », affirme celui qui a été président de Canada Aquatiques de 2007 à 2011 et qui avait siégé auparavant au conseil d’administration de Natation Canada en qualité de vice-président.

« Ils sont appliqués et curieux », raconte-t-il. « Ils veulent apprendre le plus de choses possible. En général, les Canadiens sont appréciés dans le monde entier, donc j’ai toujours été bien traité lorsque je voyageais à l’étranger. C’est très agréable, et au cours des années, j’ai appris autant que j’ai enseigné. »

L’officielle de longue date Joan Butler, également de Terre-Neuve-et-Labrador, indique que Hogan a toujours été « la voix de la raison autour de la table (au conseil) et au bord de la piscine », et elle le considère comme le mentor idéal.

« Nous avions l’habitude de nous rencontrer autour d’un café et nous discutions des règles, des compétitions, des événements nationaux qui pourraient m’intéresser », raconte-t-elle. « Il me racontait des anecdotes sur les compétitions internationales auxquelles il a participé, et lorsque je repartais, je me sentais vraiment inspirée. Je crois réellement que c’est grâce à Bill que je continue à travailler avec la communauté de la natation. »

Hogan a été intronisé au Temple de la renommée de Terre-Neuve-et-Labrador le 27 avril, à St. John’s.

« Lorsque j’ai commencé à aider autour de la piscine, un honneur de cette envergure n’était pas dans ma ligne de mire », ajoute Hogan. « C’est merveilleux d’être reconnu, mais je ne pense pas qu’il s’agit seulement de moi. C’est merveilleux que notre sport soit reconnu. Les autres sports ont droit à toutes les manchettes, mais c’est formidable que les projecteurs se braquent sur la natation aussi. »