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Newkirk, une recrue pas comme les autres aux mondiaux

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Parmi tous les athlètes qui s’apprêtent à faire leurs débuts aux Championnats du monde de paranatation à Londres, on peut dire sans risquer de se tromper que très peu possèdent un curriculum vitae aussi impressionnant que celui de Shelby Newkirk.

Âgée de 23 ans, la jeune femme originaire de Saskatoon sera l’un des 18 Canadiens en compétition du 9 au 15 septembre au London Aquatics Centre, l’un des principaux sites des Jeux olympiques et paralympiques de 2012.

« J’ai fait l’équipe des championnats du monde il ya deux ans, mais nous n’avons malheureusement pas pu y aller », souligne Newkirk, faisant référence à l’édition 2017 de l’événement qui devait se dérouler à Mexico mais qui avait été reportée à la suite d’un séisme dévastateur. « C’est tellement excitant de faire partie de cette équipe cette année. Je ne peux même pas vraiment l’exprimer par des mots. C’est toujours aussi excitant d’avoir la chance de représenter le Canada, et le faire aux championnats du monde cette fois-ci va être incroyable. »

Si Newkirk a commencé sa carrière de nageuse un peu tardivement, elle a compensé ce retard de brillante façon au cours des dernières années.

Après avoir pratiqué « tous les sports imaginables quand j’étais plus jeune » et s’être concentrée sur le basketball, le volleyball et l’athlétisme par la suite, elle ne fut initiée à la natation qu’en 2012, quelques années après avoir reçu un diagnostic de dystonie généralisée, un trouble neurologique progressif semblable à la maladie de Parkinson qui affecte le mouvement, l’équilibre et la coordination.

Aujourd’hui, à l’approche de sa première participation aux championnats du monde, la spécialiste du dos détient le record du monde dans la catégorie S7 au 50 mètres, la marque des Amériques au 200 m et le standard canadien dans son épreuve de prédilection, le 100 m.

Ces performances ont grandement contribué à ses titres consécutifs de paranageuse de l’année de Natation Canada, reçus en 2017 et 2018.

Dans la capitale britannique, Newkirk sera en action au 100 m dos S7, ainsi qu’aux 50 et 100 m libre S7 et au 100 m brasse SB6.

Au cours des 22 derniers mois, elle a abaissé le record du monde au 100 m dos S7 à quatre reprises, plus récemment le 3 avril aux Essais canadiens à Toronto grâce à un temps de 1: 19,99. Cette dernière performance a toutefois été surpassée dès le lendemain par l’Américaine Julia Gaffney, qui a réussi un chrono de 1: 19,47 lors d’une étape de la Série mondiale à Indianapolis.

« Je souhaite vraiment récupérer celui-là », dit Newkirk, qui s’entraîne au Saskatoon Laser Swim Club sous la gouverne d’Eric Kramer. « Ce sera vraiment plaisant d’essayer d’atteindre cet objectif aux championnats du monde. »

Newkirk et Gaffney, qui représentera les États-Unis à Londres, ont développé une rivalité amicale au cours de la dernière année.

« J’ai rencontré Julia l’année dernière en Australie, aux championnats panpacifiques, c’est une personne tellement gentille. Nous avons nagé côte à côte là-bas, c’était vraiment amusant. J’ai raté de peu mon record du monde, mais j’ai remporté l’or au terme de cette course. C’était très excitant.

« J’aime quand la concurrence est vive car ça rend la course encore plus enivrante. Je suis une personne très compétitive, alors le fait d’avoir ce genre de nageuses autour de moi m’aide grandement. »

Les Championnats panpacifiques de paranatation de 2018, qui se sont déroulés en août dernier à Cairns, étaient la première grande compétition internationale de Newkirk et elle en a profité pleinement, aidant le relais canadien 4 x 100 m quatre nages à remporter la médaille de bronze en plus de son triomphe individuel au 100 m dos.

Depuis le début de sa carrière relativement jeune dans la piscine, l’étudiante en éducation de l’Université de la Saskatchewan a pris l’habitude de briller sur les plus grandes scènes.

Elle a établi son premier record du monde, au 100 m dos, lors de l’Open canadien 2017 à Toronto, événement organisé pour les paranageurs canadiens lorsque les mondiaux de Mexico ont été reportés.

Son record mondial au 50 m dos fut enregistré lors de l’étape de la Série mondiale 2018 à Berlin. Elle a ensuite complété son « tour du chapeau » dans les épreuves de dos lors des Essais canadiens en avril en établissant une marque mondiale au 200 m, une performance qui a depuis été améliorée par la Suissesse Nora Meister, autre rivale qui sera en action à Londres.

« Avant d’établir mon premier record du monde, j’avais battu les records des Amériques aux 100 et 50 m quelques semaines auparavant, alors je savais que j’étais proche. Mais c’était ma première année au sein de l’équipe, tout était nouveau pour moi, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. En raison du format de l’Open canadien, nous n’avions pas de préliminaires, seulement des finales. Je savais donc que je n’avais qu’une seule chance. Quand j’ai touché le mur et que j’ai réalisé que j’avais réussi, c’était tellement excitant de voir mon temps au tableau d’affichage, tellement incroyable de voir tout ce dur labeur porter ses fruits.

« On ne se lasse jamais de fracasser un record du monde. Je suis toujours aussi emballée à chaque fois. Quand vous le faites, vous vous dites ‘Ok, personne n’a jamais nagé aussi vite’. Au début, je ne pensais pas vraiment pouvoir aller plus vite car j’étais déjà allé plus vite que quiconque. Donc, le fait d’avoir été en mesure de repousser la limite et de continuer à abaisser ce temps au 100 mètres au cours des deux dernières années a vraiment été incroyable. »

En ce qui concerne les mondiaux à venir, Newkirk est confiante mais fait preuve d’un grand respect pour ses adversaires.

« Quand il est question de records du monde ou de médailles d’or, on ne peut pas vraiment contrôler ce que les autres vont faire. Je vais travailler et me concentrer sur ma propre technique, et voir ce que je peux faire. Personnellement, si je vois que tout mon travail dans la piscine se reflète dans mes temps, alors ce seront des championnats réussis. »

LONDRES 2019: Les Championnats du monde de paranatation 2019, qui se dérouleront du 9 au 15 septembre au London Aquatics Centre, constitueront la première occasion de qualification pour les Jeux paralympiques de 2020 à Tokyo. La webdiffusion sera disponible sur les plateformes Facebook Live du Comité paralympique canadien et de Natation Canada. Shelby Newkirk devrait participer au 50 m libre S7, au 100 m libre S7, au 100 m dos S7 et au 100 m brasse SB6.