Quand Marcel Gery est monté sur le podium aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992, il a été récompensé pour sa persévérance et son refus d’abandonner son rêve olympique.

La politique et la bureaucratie ont empêché Gery de participer à trois Jeux olympiques. Il a été forcé de fuir sa Tchécoslovaquie natale et de venir dans un pays où il ne connaissait personne et ne parlait pas la langue.

« Cela était simplement une affaire inachevée, a dit Gery. Pour chaque athlète amateur les Jeux olympiques sont l’apogée de leur carrière.

« Le fait que j’ai nagé pendant autant d’années et que j’ai dû traverser autant d’obstacles, ce n’était pas la performance, c’était un problème de bureaucratie. Je voulais vraiment simplement participer au moins une fois (aux Jeux olympiques). Cela a finalement fonctionné pour moi en 1992. »

Gery, spécialiste du papillon, a fait partie de l’équipe du relais 4×100 mètres QN – avec Jon Cleveland, Stephen Clark et Mark Tewksbury – qui a gagné la médaille de bronze à Barcelone. Gery a aussi gagné des médailles pour le Canada aux championnats pan-pacifiques et aux Jeux du Commonwealth. En 1990 il a établi un record du monde en petit bassin au 100m papillon à Leicester, en Angleterre.

Gery est né le 15 mars 1965 à Smolenice, en Slovaquie. Il a réussi le critère de qualification pour l’équipe de Tchécoslovaquie pour participer aux Jeux olympiques de 1980, mais les dirigeants du gouvernement ont pensé qu’il était trop jeune (15) pour aller à Moscou. Le boycottage du bloc de l’Est des Jeux de 1984 l’a empêché de nager à Los Angeles, pour la deuxième fois de suite.

Après les championnats du monde de 1986 Gery, âgé de 21 ans, et sa femme Michaela ont décidé de fuir au Canada. Ils sont allés en Yougoslavie et, avec l’aide de l’entraîneur Jim Fowlie et du North York Aquatic Club, lui et son ancien coéquipier Vlastik Cerny sont venus au Canada.

« En y repensant, c’était une décision folle, a dit Gery, maintenant un courtier immobilier à Toronto et père de deux fils. Cela paraissait une grande aventure, mais nous ne pouvons pas imaginer qu’un de nos fils nous fasse ce que nous avons fait à nos parents.

« J’étais beaucoup trop jeune pour prendre ce genre de décision. Finalement, toutefois, tout a bien fonctionné. Nous aimons cela ici. Nous aimons le Canada. C’est chez-nous. »

Le malheur olympique de Gery s’est poursuivi quand il n’a pas reçu la citoyenneté canadienne à temps pour les Jeux de 1988. C’était une troisième fois de suite. Aux Jeux du Commonwealth de 1990 il a remporté trois médailles, dont celle d’or au relais 4x100m QN.

Avec le temps qui passait dans sa carrière et son rêve olympique, Gery a finalement nagé à Barcelone.

« Je n’ai jamais vraiment pensé après 1988 que je serais encore là jusqu’en 1992, a-t-il dit.

« Je me suis accroché, donc le fait que j’ai pu être dans le relais et gagner une médaille, c’est en quelque sorte le glaçage sur ma carrière. »

En plus d’être intronisé dans le Cercle d’excellence de Natation Canada, Gery est aussi membre du Temple de la renommée aquatique de l’Ontario.