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Suivi de la forme : un utilitaire dont on veut ou non?

Chronique En forme

par Clarissa Andersen

Cette chronique regroupe des nouvelles, conseils et recettes qui portent sur la santé, la nutrition et la forme physique. Cette semaine, nous parlons des applications de suivi de la forme.

Des pas aux calories, des heures de sommeil à la fréquence cardiaque, on peut tout compter avec une application de suivi de la forme physique. Cependant, dans le cadre de cette immense tendance privilégiant la santé et la forme physique, ces applis font-elles vraiment le poids?

Allan Wrigley, détenteur d’un doctorat en biomécanique et directeur de l’Équipe de soutien intégré de Natation Canada, estime que ces applications peuvent avoir des effets positifs ou négatifs, en fonction des attentes de leurs utilisateurs.

«  Si vous avez de la difficulté à vous extirper de votre divan, à prendre une pause active du travail, ou à délaisser l’ascenseur pour monter quelques étages, je pense que ce genre d’application peut être très valable, affirme Wrigley.

«  C’est en quelque sorte une source de motivation externe qui peut commencer à vous inciter à bouger davantage au quotidien. Pour moi, qui en porte un tous les jours, c’est un outil qui me permet de dégager des tendances hebdomadaires. »

Alors que la technologie peut constituer un sérieux obstacle pour bien des gens, Wrigley croit que la facilité d’utilisation d’une application de suivi de la forme physique est l’un de ses principaux avantages.

«  Il n’y a rien à faire. Bien des modèles sont toujours en marche et on peut les programmer à se synchroniser automatiquement à son téléphone, à sa tablette ou à son ordinateur. Le fait qu’il n’y ait rien à faire est vraiment étonnant », dit-il

Même si de telles applications, comme FitBit ou Apple Watch, peuvent servir de façon minimale si on le veut, elles peuvent accumuler une quantité impressionnante de données.

« Selon la personne et ses objectifs de vie, il y a des paramètres à suivre qui importent davantage. Moi, je surveille les pas que je fais, ma fréquence cardiaque au repos et mes courbes de sommeil », déclare Wrigley.

Que peut-on enregistrer avec une application de ce genre? En fonction du modèle et du concept d’utilisation (course, forme de base, etc.), l’utilisateur peut collecter des données sur les éléments suivants :

  • Pas marchés en une journée
  • Courbes de sommeil
  • Fréquence cardiaque (au repos et pendant l’activité)
  • Zones de fréquence cardiaque
  • Calories dépensées
  • Apport alimentaire
  • Consommation d’eau
  • Lipides brûlés
  • Vitesse de course et distance parcourue
  • Suivi par GPS

Même s’il y a bien des côtés positifs associés à un utilitaire de suivi, Wrigley voit aussi des inconvénients à l’intégration de ces appareils à une séance d’entraînement.

« On devient extrêmement vite « accro » à la technologie. J’ai vu des gens refuser d’aller faire un petit jogging ou une course ou encore se plaindre pendant toute la durée de l’activité parce qu’ils n’avaient pas leur montre. C’est pourtant juste un outil, pas une raison, dit-il.

« L’étiquette culturelle doit évoluer. Personne n’aime se retrouver en compagnie d’une personne qui regarde son téléphone toute la journée; il en va de même pour les coureurs qui n’ont pas envie de jogger à côté de quelqu’un qui regarde seulement les données statistiques qui s’accumulent sur son téléphone. »

Avant de se servir d’un utilitaire de suivi quelconque, les acheteurs s’inquiètent souvent de leur précision. Selon Wrigley, ils devraient se soucier davantage de leur fiabilité.

«  Je pense que la fiabilité au fil du temps est plus importante que le nombre précis obtenu. Si je fais deux fois le même parcours, je devrais obtenir des résultats comparables. C’est ce que procure la fiabilité, déclare-t-il.

« Pour mesurer la forme physique générale et l’endurance, je pense que les utilitaires de suivi de la forme fournissent de précieux indices. »

Devriez-vous alors acheter au mordu de la forme physique un utilitaire de suivi comme cadeau de Noël? Wrigley approuve, pourvu que cela ne soit pas le seul outil d’évaluation de sa santé globale et de sa forme physique.

« Certains de nos athlètes en portent, et je les encourage à le faire si cela correspond à un besoin. Tous les paramètres mesurés forment différentes pièces d’un casse-tête. Pour avoir une image nette, il faut beaucoup de pièces, dit-il.

«Je pense qu’il n’y a pas un appareil qui arrivera à tout vous dire, mais cela peut vous indiquer que votre forme et votre endurance changent. »