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Un nouveau départ pour McCabe et Nagy

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Par Nathan Sager

Martha McCabe peut facilement s’identifier à l’adage qui dit qu’il est plus facile d’être le chasseur que le chassé.

La finaliste des Jeux olympiques de 2012, et médaillée de bronze du 200 m brasse aux mondiaux de 2011, est retournée au Centre de haute performance de Vancouver en vue de Rio 2016. La Torontoise âgée de 26 ans a estimé que de retourner dans l’Ouest et renouer avec Jozsef Nagy, celui qui l’a entrainé les cinq années précédent les olympiques de Londres en 2012, pourrait lui fournir ce petit plus. McCabe saura si ce changement aura porté ses fruits lors des Essais olympiques et paralympiques présentés par RBC du 5 au 10 avril, au centre sportif panaméricain de Toronto.

« Il est parfois plus difficile de rester au sommet que d’y être parvenu une première fois, » dit McCabe. « Et c’est ce que j’essaie de faire depuis les quatre dernières années, maintenir ma position de meilleure nageuse de 200 m brasse au Canada. Évidemment, j’ai du relevé des défis, Kierra Smith m’a battu l’an dernier. Il faut juste que je fasse ma course et que je me qualifie sur l’équipe. C’est la première étape. »

« Je ne suis pas certaine de pourquoi il est difficile de maintenir cette motivation, » déclare McCabe qui a terminé 5e au 200 m brasse à Londres. « C’est la combinaison d’une ou deux choses. C’est un éventail qui va de conserver ce niveau extrêmement élevé de motivation jusqu’à avoir un groupe qui le permet. De 2009 à 2011 ou 2012, j’étais dans un groupe de brasseuses et c’était un bon groupe, il y avait la détentrice du record de monde Annamay Pierse. Ce n’est pas que les trois années (au Centre de haute performance-Ontario) étaient pires, seulement différentes. Maintenant, il faut maximiser ce que l’on a. »

Martha est plus sage et plus mature, mais le 200 m brasse chez les femmes est une épreuve avec une grande profondeur au Canada. Kierra Smith, de Kelowna en Colombie-Britannique, a terminé huitième (2:22,82) aux mondiaux l’an dernier.

« De trois à cinq nageuses pourraient réaliser le standard FINA A de 2:26.94, le 200 m a plus de profondeur que le 100 m, » dit Nagy.

« Je crois qu’elle finira première ou deuxième. »

Le chemin que McCabe a parcouru depuis Londres 2012 prouve qu’il y a un réseau d’athlètes et d’entraineurs mieux intégré au sein de Natation Canada. Elle n’avait que 18 ans lorsqu’elle a déménagé à Vancouver afin de nager et d’étudier à l’université de la Colombie-Britannique. Pendant les Olympiques, lorsqu’elle a eu 23 ans, elle a senti qu’elle voulait regagner ses années où elle vivait loin de son Ontario Sud natal.

« CHP-Ontario venait tout juste d’engager Ben Titley. Nous nous sommes très bien entendues et je n’étais pas prête à retourner à Vancouver. Ben m’a appris des choses nouvelles auxquels je n’avais jamais touché encore, » déclare McCabe.

« Ben est plus un entraineur de sprint crawl, il a une meilleure perspective des exercices de puissances et de vitesses. Joe met plus l’accent sur la capacité aérobie et l’endurance, plus précisément pour le 200 m brasse. Ben m’a poussé de manière que je n’avais jamais essayé avant, des petites différences, à l’approche du mur ou au départ, par exemple. »

Dans les huit derniers mois avant les Essais, McCabe a cru que l’entraineur Jozsef Nagy, membre de l’International Swimming Hall of Fame, pouvait lui apporter le petit plus pour son épreuve.

« Ben et Joe s’entendent très bien et ils se respectent mutuellement. Lorsque j’ai dit à Ben que je retournais à Vancouver il m’a dit : “Je soutiens entièrement cette décision parce que je sais que Jozsef est le meilleur entraineur de brasse.” Il m’appuie encore cette année pour être retourné avec Jozsef, » dit-elle.

Nagy rapporte que lui et McCabe ont eu besoin d’environ une semaine d’évaluation, en septembre, avant de reprendre où ils s’étaient laissés trois ans auparavant.

« J’étais content qu’elle revienne, » ajoute Nagy. « Nous nous connaissons l’un l’autre, nous avons notre routine. Elle a très bien fait dans la seconde moitié de l’année. J’espère et je souhaite qu’elle fera encore très bien. »

« Son influence sur ses coéquipiers est meilleure qu’avant, elle a grandi. C’est une professionnelle maintenant. »

Les supporters occasionnels peuvent ne se montrer que lorsqu’un Canadien remporte une médaille olympique ou quand il se qualifie pour une finale. Les Essais olympiques sont un autre exemple d’un moment où il faut se surpasser et gagner la journée demandée. McCabe a pu le voir en 2012 lorsque Annamay Pierse a raté sa qualification sur l’équipe olympique.

Elle savoure le défi et la pression qui vient avec.

« Vous pouvez être la meilleure au monde, mais si vous ne brillez pas la journée voulue, à ce moment précis, votre rêve olympique prend fin, même si vous avez battu le record du monde la semaine précédente, » dit-elle. « Ça ajoute un niveau d’intensité, vous pourriez être la meilleure pendant trois ans, mais ça ne change rien si vous n’êtes pas la meilleure cette journée-là. »