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Aurélie Rivard n’est pas effrayée du long voyage qui l’attend pour sa seule course

Articles de fond –

Par Jim Morris

C’est un long voyage pour une course, mais Aurélie Rivard est impatiente de relever le défi.

Rivard nagera les 200 m QNI S10 aux Jeux du Commonwealth de Gold Coast en Australie qui débutent le 4 avril. On est très loin de la charge de travail assumée par Rivard aux Jeux paralympiques de Rio 2016 où elle avait remporté quatre médailles, dont trois d’or et avait atteint la finale dans ses cinq épreuves. En comptant les relais, elle avait participé à 7 épreuves.

« La préparation est différente, » a dit Rivard. « Je ne suis pas habitué à concentrer toute mon énergie sur une seule course.

Je me mets plus de pression, car je me dis que je n’ai qu’une chance. Normalement, je nage sept ou huit épreuves. Si je connais une mauvaise course, je peux rebondir ailleurs. C’est une drôle de situation. »

Le 200 m QNI n’est pas sa meilleure course non plus. Elle a remporté la médaille d’argent dans cette épreuve aux Jeux paralympiques de Rio où elle avait remporté l’or au 50 m, 100 m et 400 m libre. Elle détient le record du monde dans ces trois dernières épreuves, ainsi qu’au 200 m libre.

C’est la Néo-Zélandaise Sophie Pascoe qui avait remporté le 200 m QNI S10 à Rio. Cette année, trois des six meilleurs temps dans l’épreuve ont été réalisés par des Australiennes.

Se préparer pour une épreuve dont elle n’est pas la favorite n’est pas nécessairement une mauvaise chose dit l’entraineur-chef du centre de haute performance – Québec, Mike Thompson.

« Elle a hâte de nager contre des filles qui sont généralement devant elle, » a dit Thompson. « Je ne pense pas qu’elles la considèrent comme une menace, mais elle oui, et elle est une grande compétitrice. »

Rivard nage généralement mieux à la fin de la saison. Il a fallu modifier son entrainement pour se préparer à compétitionner au niveau international si tôt dans la saison, » a dit Thompson.

« Elle a une bonne attitude parce qu’elle sait qu’elle peut gagner, » ajoute-t-il. « Elle veut essayer de gagner. Je la pousse un peu plus.

Elle a un très bon œil pour comprendre ce qu’elle fait en pratique. Elle sait ce dont elle a besoin. »

Les athlètes olympiques et paralympiques compétitionnent ensemble aux Jeux du Commonwealth. Il s’agit d’une chance rare pour les nageurs et paranageurs canadiens de se côtoyer sur une équipe nationale.

« Nous venons du même pays et nous pratiquons le même sport, mais nous ne nous connaissons pas vraiment, » a dit Rivard. « C’est super d’être tous réunis. »

Rivard a abaissé quatre records canadiens et deux records du monde aux Jeux paralympiques de Rio. Elle fut aussi sélectionnée comme porte-drapeau à la cérémonie de clôture.

Ses performances venant à la suite de celles de Penny Oleksiak, 16 ans, qui a remporté quatre médailles, dont l’or au 100 m libre aux Jeux olympiques de Rio. Oleksiak, première Canadienne à remporter quatre médailles en une édition des Jeux, a aussi été porte-drapeau à la cérémonie de clôture.

« Je me fais souvent demander si moi et Penny sommes amies, » dit Rivard. « Les gens tiennent pour acquis que l’on se connait vraiment bien.
Mais on ne se connait pas. J’aimerais que l’on puisse se rencontrer plus d’une fois aux 4 ans. »

Rivard a connu plusieurs changements dans sa vie depuis Rio.

La native de Saint-Jean-sur-Richelieu Que. âgée de 21 ans s’est acheté un condo à Montréal. Elle a aussi quitté son entraineuse de longue date France Latendresse pour s’entrainer auprès de Benoit Lebrun avant de se joindre au groupe de Thompson en novembre dernier.

« J’étais un peu nerveuse par rapport à ces transitions, » dit-elle. « J’ai changé d’entraineur deux fois cette année. Je ne suis pas habitué à ça. »

« Je me demandais comment ça se passerait, mais tout va bien. »

Partir au centre a permis à Rivard de s’entrainer avec ses coéquipiers de l’équipe nationale : Tess Routliffe, médaillée d’argent à Rio, Samatha Ryan, Jean-Michel Lavalliàre et Zach Zona. Ces cinq paranageurs seront parmi les 11 sur l’équipe des Jeux du Commonwealth. Pour améliorer sa vitesse et sa technique, Rivard s’entraine une partie du temps avec James Leroux et Zona.

« Ça aide de s’entrainer avec des amis, avec des gens qui ont les mêmes objectifs que toi, » dit-elle. « Ils ont les mêmes motivations et ils comprennent ton mode de vie. Nous voulons atteindre les mêmes objectifs et équipes. »

Aller en Australie permettra aussi à Aurélie d’effacer quelques frustrations de l’automne passé.

Les membres de l’équipe nationale de paranatation se sont entrainés à Flagstaff, Ariz. et à Santa Fe au Nouveau-Mexique en vue des Championnats du monde de paranatation de Mexico. L’évènement fut retardé dû à un tremblement de terre et Natation Canada a décidé d’organiser une compétition au centre sportif panaméricain de Toronto.

« Nous avons passé deux mois en altitude, loin de nos vies respectives. Nous avons fait tout ce travail. La dernière semaine passée-là était vraiment difficile.

« Nous ne trouvions plus la motivation. Revenir à Toronto, ce n’était pas la même chose. Je pense que j’ai bien géré mes courses et j’ai nagé vite, mais ce n’était pas la même chose. »

Thompson croit qu’Aurélie Rivard n’aura pas de difficulté à se motiver pour les Jeux du Commonwealth.

« Elle n’aime pas perdre, » dit-il. « Elle aime battre les gens. »

Vous trouverez une liste de l’équipe complète ici : https://www.natation.ca/fr/national-teams/equipes-paranatation/jeux-du-commonwealth/