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Aux Championnats panpacifiques, Jeremy Bagshaw mettra à profit les leçons de leadership qu’il a apprises

Articles de fond –

Par Jim Morris

C’est aux Championnats du monde FINA 2015 à Kazan, en Russie, que Jeremy Bagshaw a commencé à apprécier l’importance du leadership.

Bagshaw participait à sa première compétition internationale senior. Tout était nouveau et différent, mais il avait la chance d’avoir comme compagnon de chambre Ryan Cochrane, son coéquipier au Centre de haute performance – Victoria. Cochrane, qui a conclu sa carrière avec deux médailles olympiques, a récolté deux médailles de bronze à Kazan. Bagshaw a été un témoin privilégié du comportement de Cochrane et de l’aide qu’il apportait aux autres nageurs, particulièrement les plus jeunes. « C’était fantastique de voir ce qu’il faisait et la manière dont il contrôlait son environnement pendant la journée afin d’être dans de bonnes dispositions pour réaliser d’excellentes performances », raconte Bagshaw. « C’était super de voir ce qu’il faisait et de m’en inspirer. »

En plus de Cochrane, Bagshaw se rappelle comment certains vétérans l’avaient pris sous leur aile. « Grâce aux conseils des nageurs plus âgés, qui m’ont encadré, je me sentais beaucoup moins anxieux par rapport au déroulement de la compétition dans les événements d’envergure », ajoute Bagshaw. « On est plus à l’aise et on nage beaucoup plus vite lorsqu’on ne se concentre que sur la natation. »

Faisons un bon jusqu’aux Championnats panpacifiques de natation qui débutent le 9 août à Tokyo. Parmi les 14 nageurs masculins de l’équipe de 32 membres, huit sont âgés de 21 ans et moins.

Chaque session sera retransmise en direct sur CBC Sports et Natation Canada donnera des nouvelles en direct sur sa page Twitter pendant la compétition.

Ryan Mallette, entraîneur-chef du Centre de haute performance — Victoria, affirme que Bagshaw, aujourd’hui âgé de 26 ans, apporte de la stabilité à la jeune équipe qu’il aide également à guider. « Dans mon programme, il est un leader au quotidien et mène par l’exemple », explique Mallette. « Il encourage toujours les jeunes athlètes auprès desquels il joue un rôle de mentor. Il donne l’exemple, mais il motive beaucoup les autres. Il parle aux jeunes athlètes et les encourage lorsqu’ils font quelque chose de bien. Lorsqu’ils font quelque chose de mal, il les remet sur le droit chemin. »

La natation est avant tout un sport individuel, mais une ambiance d’équipe peut contribuer au succès global. Cela commence au camp de préparation, en disant un mot d’encouragement à un jeune nageur, ou en appuyant un vétéran. « Si vous donnez le ton en commençant la compétition comme un bon leader, tout le monde vous suivra », indique Bagshaw. « Vous pouvez guider l’équipe vers une meilleure performance. Je pense qu’il est important de pouvoir montrer aux jeunes, surtout qu’il y a plusieurs nouveaux visages dans l’équipe, de ne pas se laisser intimider par les grandes compétitions internationales. »

En raison des distractions que peuvent causer certaines questions liées à la nourriture, à l’hébergement ou aux déplacements, certains nageurs peuvent perdre une course avant même d’arriver à la piscine.

« On ne peut contrôler des facteurs comme la nourriture, l’environnement, la température », explique Bagshaw. « Il faut se préoccuper des choses qui sont de notre ressort. On ne peut se plaindre, il faut suivre le rythme. »

La grande foule et le grand nombre de concurrents à des championnats du monde peuvent forcer certains nageurs à sortir de leur zone de confort. « Je leur dis de maintenir leur routine », raconte Bagshaw. « De ne pas suivre ce que les autres font et d’essayer de se concentrer sur ce qu’ils font. Il faut mettre l’accent sur ce qu’on fait tous les jours. »

Partager la chambre d’appel avec des champions olympiques et des champions du monde peut être assez impressionnant. « Le niveau de compétition est beaucoup plus élevé », explique Bagshaw. « On concourt contre tous les nageurs du monde. Il y a des nageurs dans la même vague que soi capables de battre des records du monde. C’est un environnement très différent. »

Avant de se tailler une place dans l’équipe nationale, certains nageurs concourent pendant longtemps contre des visages familiers au Canada et aux États-Unis. « On connaît leur façon de concourir et leurs habitudes », raconte Bagshaw. « À une compétition internationale, on rencontre des gens que l’on ne croise que tous les deux ans. On ne sait pas à quoi s’attendre d’eux. Parfois, cela peut nous porter à changer notre plan de course. »

Bagshaw rassure ses coéquipiers et leur insuffle de la confiance. Il rappelle aux nageurs de penser à ce qui leur a permis d’arriver à ce niveau et de se concentrer sur ce qu’ils doivent faire pour connaître du succès. « Lorsque nous sommes dans l’aire de rassemblement, je fais mon possible pour que tout le monde soit de bonne humeur », raconte-t-il. « Si quelqu’un a une mauvaise course, je lui dis de garder la tête haute, de ne pas s’en inquiéter et de penser à la suivante. »

Bagshaw disputera les épreuves de du 200 m, du 400 m et du 800 m nage libre à Tokyo. Il sait qu’il ne peut laisser ses émotions affecter l’équipe. « Si je connais une mauvaise course, je pends du temps pour moi, je m’éloigne de l’aire de rassemblement pendant cinq minutes », raconte-t-il. « Après ces cinq minutes, je reviens à mon état normal. Je sais combien l’attitude négative d’une personne peut affecter toute l’équipe. »

Pour Martyn Wilby, entraîneur senior du programme olympique de Natation Canada, l’importance d’une personne au sein d’une équipe ne se mesure pas toujours au nombre de médailles qu’elle remporte. « Être un bon nageur, et même un très bon nageur, ne veut pas dire qu’on a les qualités d’un leader », explique Wilby. « Jeremy les a. Il a la maturité qui sied à un leader et il comprend le concept d’équipe. Il est capable d’inciter (ses coéquipiers) à faire ce qu’ils doivent faire. On ne peut apprendre ces qualités, mais c’est instinctif chez Jeremy, et cela rejaillit sur l’équipe. »