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Récipiendaire d’un prix de bénévole, Smith a eu une carrière d’entraineure exemplaire

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par Shayna Lewis

Depuis qu’elle s’est jetée dans un réservoir à l’âge de deux ans, Virginia Smith a toujours adoré l’eau.

« Quand est venu le temps de décider si je voulais être entraineure, je n’ai jamais imaginé dire non », déclare-t-elle en riant.

L’enthousiasme et la bonne volonté de Smith ont fini par forger une remarquable carrière de 44 ans comme entraineure des Whitecaps (YYW) de Yarmouth. Natation Canada a reconnu l’accomplissement de celle que ses collègues appellent affectueusement « Ginny » en lui décernant le prix de bénévole de 2018. Cette marque de reconnaissance annuelle souligne le travail de bénévoles qui ont eu une influence marquante sur le milieu de la natation de leur communauté.

« Ginny tient une place tellement importante dans la natation en Nouvelle-Écosse », dit Bette El-Hawary, directrice générale de Swim Nova Scotia. « Elle a énormément de connaissances et a toujours partagé son amour de la natation avec un grand nombre de nageurs de la province.

Elle a tracé la voie aux femmes dans le domaine de l’entrainement et offert un précieux leadership à bon nombre de nos entraîneures étoiles montantes.”

Smith était plus que ravie d’entendre qu’elle allait recevoir un prix.

« Cela me touche profondément », constate la résidente d’Argyle. « Il y a beaucoup d’excellents entraineurs qui ont contribué au milieu de l’entrainement sans rémunération.

« Il y a une chose à laquelle je croyais – et j’y crois encore – c’est que le travail de l’entraineur professionnel est important et je ne veux jamais y nuire. »

Ginny a grandi en étant nageuse, entraineure et maître nageur avant d’immigrer au Canada des États-Unis au début des années 1970. Une fois établie dans un milieu rural de la Nouvelle-Écosse, elle a commencé à entrainer les YYW en 1972-1973, sous la direction d’Hugh Sproule. Il a invité Smith à accepter le rôle d’entraineur-chef l’année suivante, et elle l’a fait bénévolement.

« J’ai eu l’occasion de travailler avec bien des jeunes, et bien des équipes, mais les Whitecaps sont toujours restés ‘mon’ équipe », avoue-t-elle.

Un couple local l’a remplacé en 1976 et 1977 pendant qu’elle étudiait à l’Université Dalhousie pour obtenir son baccalauréat en éducation. Sa formation universitaire s’est combinée à ses responsabilités autour de la piscine, ce qui a contribué à forger son approche psychologique au travail d’entraineur.
« J’avais une certaine perspective sur mes relations avec les enfants, les jeunes et les parents, dit-elle, en raison de ma propre situation de parent, d’enseignant et d’entraineure. Ma carrière était déjà amorcée en 1977, et je savais qu’un salaire d’entraineur ne changeraient pas grand-chose à ma situation au long cours, mais pourrait dissuader des familles d’inscrire leurs jeunes en natation si les frais étaient trop élevés.

« J’ai toujours pensé que si des jeunes s’intéressent à l’entrainement et aux conseils d’un entraineur, je peux leur manifester de l’intérêt. »

Smith a obtenu sa certification d’entraineur senior (niveau 3) et a donné des cours aux entraineurs pendant les années 1980. Grâce à son expertise, elle a fait quatre fois partie du personnel de l’équipe aux Jeux du Canada, et participé à de nombreux tournois et équipes atlantiques. Parmi ses mentors, mentionnons Nigel Kemp, entraineur de la double médaillée de bronze olympique, Nancy Garapick, et le regretté David Fry, ancien entraineur-chef de l’Université Dalhousie.

Smith croit fermement qu’il faut encourager les jeunes nageurs à participer à d’autres activités, comme le soccer et le basketball.

« Si les jeunes gèrent bien leur temps, ils peuvent aussi faire autre chose, j’en ai toujours été convaincue », dit-elle.

Cette philosophie ne semble pas avoir découragé ses athlètes de faire de la natation.

« Pendant toutes ses années auprès du club YYW, Ginny est arrivé à augmenter le nombre de membres et à contribuer aux succès de Swim Nova Scotia à l’échelle régionale, provinciale et nationale, déclare El-Hawary. Plusieurs de ses athlètes ont compétitionné à ces niveaux.

« Elle est un réel atout pour cette petite équipe du sud de la Nouvelle-Écosse et pour la fédération provinciale. »

Smith a exprimé beaucoup de gratitude pour les familles résidant dans de petites communautés où le hockey est le sport de choix.

« J’ai vraiment de l’estime pour les gens avec qui j’ai travaillé au fil des ans, surtout les parents, dit-elle. La persévérance de certains et le prix qu’ils accordent aux souvenirs liés à la natation en disent long. »

À moins d’avoir obtenu une subvention ou d’avoir été choisie pour participer à un cours pour les entraineurs, Ginny a payé de sa poche la plupart de ses déplacements et dépenses. Elle a parfois acheté de l’équipement, notamment des palmes, des palettes, des rebords de départ [pour la nage de dos] et des écouteurs hydrofuges pour parler aux athlètes pendant qu’ils nagent; à ses yeux, c’était la chose à faire.

Même les compétitions dans un bassin de 25 mètres étaient un événement au début de sa carrière comme entraineure, lorsque les piscines avaient souvent une longueur de 20 verges.

« Les équipes du Canada atlantique ont besoin de soutien, et bien des gens n’arrivent pas à sortir facilement de la province, explique Ginny. Un jour, j’espère voir en Nouvelle-Écosse des installations de 50 mètres, ce qui nous donnerait des chances égales dans les compétitions plus importantes.

« [Swim Nova Scotia] a toujours été forte, j’espère que cela continuera – que la natation sera structurée de façon à ce que la croissance de la fédération puisse se poursuivre. »

Depuis sa retraite, l’été dernier, Smith passe avec plaisir du temps avec son mari des 50 dernières années, Andy; elle s’implique dans des organisations environnementales et planifie encore aider au progrès de la formation en natation.

« Le sport n’est qu’un des nombreux domaines dans lesquels les gens peuvent faire du bénévolat, conclut-elle. J’espère simplement avoir bien représenté la discipline de la natation. »