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Thormeyer croit qu’un podium au 100 m dos est possible, mais il y a encore du travail à faire

Articles de fond –

Par Jim Morris

Markus Thormeyer sait qu’il est tout près. Il sait aussi qu’il a encore du chemin à faire s’il désire monter sur le podium aux Championnats du monde FINA.

Thormeyer a abaissé le record canadien au 100 m dos lors des Essais canadiens de natation 2019 en avril. Son temps de 53,35 lui a permis d’abaisser l’ancienne marque nationale détenue par Pascal Wollach depuis 2009 par 0,28 seconde.

Thormeyer s’attend à être un bon rival dans cette épreuve lorsque les Championnats du monde auront lieu à Gwangju en Corée du Sud.

« L’objectif sera toujours de monter sur le podium, » a dit le nageur de 21 ans qui s’entraine au centre de haute performance – Vancouver. « Ça devient de plus en plus réaliste à chaque compétition majeure.

Ce n’est plus seulement un rêve, c’est de plus en plus vrai. Je suis près, mais pas si près. La scène mondiale est rapide. Plus vous vous approchez, plus c’est motivant. Et plus vous vous approchez, plus vous le voulez. »

Son entraineur Tom Johnson croit que Thormeyer devra nager sous les 53 secondes pour peut-être remporter une médaille à Gwangju.

« Je pense qu’il commence à croire qu’il a une chance, » dit Johnson. « Il est conscient de ce que font les autres dossistes dans le monde. »

Thormeyer a connu une relation en dents de scie avec le dos. Il s’est taillé une place sur l’équipe des Jeux olympiques de Rio 2016 dans l’équipe de relais du 4×100 m libre.

« Lorsqu’il est venu à moi, il était un peu blasé par son dos, » a dit Johnson. « Il sentait qu’il était confiné, enfermé dans une zone où il ne pouvait être qu’un dossiste. »

« Il a réalisé qu’il ne ferait pas l’équipe olympique de Rio juste avec son dos, il était trop loin du standard. Mais j’ai vu son potentiel au libre. »

Thormeyer a fait la démonstration de sa polyvalence aux Essais canadiens. En plus d’avoir remporté le 100 m dos, il a aussi remporté le 200 m dos, le 100 m libre et le 200 m libre. C’était la première fois qu’un nageur remportait ces quatre épreuves aux Essais canadiens.

En plus du record canadien, Thormeyer a réussi ses meilleurs temps personnels au 200 m libre et au 200 m dos.

« Je ne pense pas que ce soit arriver par chance, » dit-il. « Tôt dans la saison, je me suis assis avec mon entraineur et nous nous sommes dit que c’était possible. »

S’entrainer dans deux styles différents aide à briser la monotonie des pratiques.

« Je n’aime pas faire la même chose encore et encore, » a dit Thormeyer. « Je ne veux pas seulement faire du dos tous les jours. J’aime changer les choses. »

« Le fait de m’entrainer pour plusieurs épreuves m’a vraiment aidé. »

Thormeyer fait aussi partie des relais 4×100 m et 4×200 m libre masculin. Terminer dans le top 12 aux Championnats du monde permettra à l’équipe d’obtenir une place pour les Jeux olympiques de Tokyo l’an prochain.

« En ce moment, son entrainement est composé d’environ 60 % de dos et 40 % de libre, » a dit Johnson. « Je veux garder les options ouvertes et nous n’avons pas vraiment d’autres choix pour nos relais libres.

Il est notre meilleur nageur de libre au 100 m et 200 m en ce moment. »

L’an dernier était une énorme courbe d’apprentissage pour Thormeyer.

Aux Jeux du Commonwealth 2018 à Gold Coast, il a remporté sa première médaille internationale majeure, soit le bronze au 100 m dos. Il a aussi terminé en cinquième place au 200 m dos en réussissant ses meilleurs temps personnels dans les deux épreuves.

Plus tard la même année aux Championnats pan-pacifiques 2018 à Tokyo, Thormeyer a terminé en 6e place au 100 m dos et a fait partie des relais 4×100 m, et 4×200 m libre qui ont terminé en quatrième et cinquième places respectivement.

Grâce à ses performances, Natation Canada a nommé Thormeyer nageur de l’année en 2018.

À mesure que sa natation s’améliorait, Thormeyer est devenu de plus en plus à l’aise sous les projecteurs. Autrefois timide, il est maintenant plus confiant et joue le rôle de leader au sein de l’équipe.

« Il est quelqu’un de très privé et assez timide, » a dit Johnson. « Il a appris à être plus à l’aise au centre de l’attention et toutes les demandes qui lui sont adressées. »

« C’est en partie de la confiance, en partie la croissance et la maturation. »

Yuri Kisil a été témoin de cette transformation. Les deux sont d’anciens coéquipiers à Vancouver. Yuri a pris la décision de déménager au centre de haute performance – Ontario.

« Je l’ai vu grandir, » a dit Kisil. « Je me souviens de ma première équipe junior. Il est l’un des premiers à m’avoir parlé. Nous sommes de très bons amis depuis, donc c’est super de le voir grandir comme nageur, mais aussi comme personne. »

« Il est bien maintenant. C’est vraiment cool à voir. »

Thormeyer dit avoir trouvé un bon équilibre entre sa vie à la piscine et à l’extérieur de la piscine. Avec les Olympiques dans un peu plus d’un an, Thormeyer sait que conserver cet équilibre sera important.

« Vous vieillissez et vous devenez plus sage et mature, vous apprenez à mieux vous comprendre, » dit-il.