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Retrouvailles londoniennes pour un quatuor canadien

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Il aura fallu sept ans pour que ces retrouvailles londoniennes se matérialisent.

Parmi les 18 Canadiens qui participeront aux Championnats du monde de paranatation 2019 du 9 au 15 septembre, quatre femmes effectueront un retour au London Aquatics Centre, où elles furent jadis en quête de gloire paralympique.

Elles qui faisaient partie de l’impressionnante vague de renouveau au sein de l’équipe nationale en 2012, Camille Bérubé, Morgan Bird, Aurélie Rivard et Katarina Roxon sont maintenant des vétéranes chevronnées à l’approche de la neuvième édition des mondiaux, qui serviront également de première compétition de qualification pour Tokyo 2020.

L’aînée du groupe, née cinq mois avant Bird, Roxon en était en fait à sa deuxième participation aux Jeux paralympiques il y a sept ans, elle qui avait auparavant concouru à Beijing à l’âge de 15 ans en 2008.

«C’est fou de penser que je fais ceci depuis si longtemps, que mes premiers Jeux paralympiques remontent à plus de 10 ans », dit Roxon, aujourd’hui âgée de 26 ans, qui fut l’un des athlètes les plus occupés du Canada à Londres 2012, prenant part à huit épreuves et atteignant une finale. « J’aime toujours ce que je fais. À travers chaque expérience, chaque voyage, j’apprends quelque chose de nouveau.

« Participer à de grandes compétitions internationales, on ne se lasse jamais de ça. Chaque fois que j’ai la chance de représenter le Canada, c’est un cadeau. Peu de gens ont cette chance, représenter leur pays sur la scène mondiale et essayer d’être le meilleur du monde. »

La fière native de Kippens, à Terre-Neuve, qui s’entraîne toujours dans sa province natale sous la direction de son père, Leonard, a toujours su tirer son épingle du jeu dans les grandes occasions.

Elle a réalisé le rêve de tout athlète paralympique à Rio 2016 en remportant l’or et en établissant une marque nationale dans son épreuve de prédilection, le 100 m brasse SB8, et avait auparavant récolté pas moins de six médailles aux Jeux parapanaméricains de 2015 à Toronto, y compris l’or au 100 m brasse, encore une fois grâce à un record canadien. Son remarquable curriculum vitae comprend également quatre présences précédentes et deux médailles aux championnats du monde, dont le bronze au 100 m brasse en 2015 et l’argent au relais 4×100 m libre en 2013.

Lors des mondiaux à venir, Roxon disputera le 100 m brasse, le 100 m libre et le 200 m quatre nages individuel.

« Je n’ai pas réussi à abaisser mes meilleurs temps personnels dans ces épreuves au cours des dernières années. Donc, j’adorerais le faire à Londres, en particulier au 100 m brasse », déclare l’actuelle détentrice des records canadiens et des Amériques en grand bassin aux 50, 100 et 200 m brasse SB8. « Si j’arrivais à établir des records personnels dans toutes mes épreuves, ce serait évidemment fantastique. Et bien sûr, monter sur le podium. Si toutes ces pièces tombent en place, je serai très heureuse. »

Bird, qui s’entraîne au Centre de Haute Performance – Québec à Montréal sous la tutelle de Mike Thompson, savoure également chaque occasion qui lui est offerte de porter le maillot unifolié.

« Aller aux championnats du monde est toujours une expérience incroyable. Chaque fois que j’ai la chance de représenter le Canada, c’est très important et très significatif pour moi », déclare la native de Regina, qui habite maintenant à Calgary. « Je ne le prends jamais pour acquis, car je connais la somme de travail requise pour y arriver. Je suis vraiment très reconnaissante de faire partie de cette équipe et de pouvoir représenter le Canada. »

À Londres, Bird participera à quatre épreuves individuelles, dont la 50 m libre S8, une épreuve dans laquelle elle détient le standard national et a remporté la médaille d’argent aux mondiaux de 2013 à Montréal, où elle avait également aidé le Canada à prendre la deuxième position au relais 4×100 m libre.

« Je n’ai pas vraiment d’objectif précis pour Londres. Je chercherai simplement à nager au meilleur de mes capacités », dit celle qui célèbrera sous peu son 26e anniversaire, qui a remporté deux médailles d’or aux Jeux parapanaméricains de 2015, a atteint sept finales en deux participations aux Jeux paralympiques et détient actuellement trois marques canadiennes en grand bassin. « Est-ce que ce sera suffisant pour établir un record personnel ou atteindre le podium, je ne peux pas le prédire. Je veux juste faire de mon mieux et être fière de moi. »

Âgée de 24 ans, Bérubé se rendra dans la capitale britannique forte d’une solide performance aux Essais canadiens qui ont eu lieu en avril à Toronto, où elle a remporté quatre médailles multicatégories et établi un record personnel au 50 m papillon S7, l’une des quatre épreuves individuelles dans lesquelles elle s’alignera aux mondiaux.

Comme Roxon, elle a du mal à croire à quel point le temps semble avoir filé depuis les Paralympiques de Londres.

« J’avais 17 ans à mes premiers Jeux paralympiques et 21 à mes deuxièmes », dit la diplômée de l’Université d’Ottawa, qui s’entraîne dans sa ville natale de Gatineau, au club Natation Gatineau, sous la gouverne de Craig McCord. « Souvent, les gens me font remarquer ça, et c’est comme si je ne le réalisais pas. Dans ma tête, je suis encore comme la petite recrue qui est arrivée à 14 ans. Mais aujourd’hui, je suis considérée une des vétéranes de l’équipe. »

En 2013, lors de sa deuxième et plus récente participation aux championnats du monde, Bérubé avait atteint la finale dans ses quatre épreuves, améliorant son meilleur temps personnel de sept secondes au 200 m QNI S7.

« À ces championnats du monde, mon objectif est définitivement de réussir des marques personnelles. Il y a tellement de choses qu’on ne peut pas contrôler en dehors de ça, » déclare la multiple paralympienne, médaillée des Jeux parapanaméricains et détentrice de records canadiens.

Rivard, bien sûr, est la membre le plus décorée du quatuor. Il faut dire que l’athlète de 23 ans originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, est l’une des paranageuses les plus décorées de tous les temps, point à la ligne.

Ses exploits au cours de la dernière décennie, depuis sa première participation aux championnats du monde à l’âge de 14 ans en 2010, sont bien connus. Ils incluent, pour n’en nommer que quelques-uns, cinq médailles en deux présences aux Jeux Paralympiques, dont trois d’or à Rio 2016, et neuf podiums aux mondiaux, y compris deux titres individuels en 2015.

Sans oublier, bien sûr, les nombreux records canadiens (6), des Amériques (6) et mondiaux (4) en grand bassin que Rivard détient actuellement. Elle se rendra à Londres en tant que femme la plus rapide de la planète aux 50, 100, 200 et 400 m libre S10.

Qu’est-ce qui la motive à l’approche de ses quatrièmes mondiaux, où elle prendra part aux 50, 100 et 400 m libre et au 100 m dos?

« J’ai des titres à défendre, si l’on veut, puisque nous n’avons pas participé aux championnats en 2017, et je veux vraiment le faire », dit Rivard, qui, tout comme Bird, s’entraîne au CHP-Québec à Montréal. « Mais mon principal objectif est de nager plus vite que je l’ai jamais fait. C’est toujours ma priorité. Je ne peux pas contrôler les performances de mes rivales, alors je m’en vais à Londres avec comme objectif de battre mes records du monde. »

LONDRES 2019: Les Championnats du monde de paranatation 2019, qui se dérouleront du 9 au 15 septembre au London Aquatics Centre, constitueront la première occasion de qualification pour les Jeux paralympiques de 2020 à Tokyo. La webdiffusion sera disponible sur les plateformes Facebook Live du Comité paralympique canadien et de Natation Canada. Camille Bérubé devrait participer au 100 m dos S7, au 100 m brasse SB6, au 50 m papillon S7 et au 200 m quatre nages individuel SM7; Morgan Bird nagera le 50, le 100 et le 400 m libre S8 et le 100 m papillon S8; Aurélie Rivard s’alignera au départ du 50, du 100 et du 400 m libre S10 et du 100 m dos S10; Katarina Roxon sera en action dans le 100 m libre S9, le 100 m brasse SB8 et le 200 m quatre nages individuel SM9.