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Une entraîneure croit que de développer une relation avec ses nageurs est la clé du succès

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Crédit photo : Leigh Trusler

Par Jim Morris

Les entraîneurs ont tous des philosophies différentes sur la meilleure façon de cultiver le talent d’un athlète pour l’aider à atteindre ses objectifs.

Certains réussissent, d’autres non.

Tina Hoeben est entraîneure de natation depuis 20 ans. Elle croit que de développer une relation solide avec un nageur est la première étape pour produire un champion.

« Je crois que pour quelqu’un de l’extérieur, l’entraîneur est surtout là pour la technique et la planification des entraînements, » dit Hoeben, entraîneure-chef au KISU Swim Club à Penticton, en Colombie-Britannique. « Je pense que la relation entre un nageur et son entraîneur est très importante, peut-être même plus que la technique et l’entraînement.

Plus la relation entre le nageur et son entraîneur est bonne, plus elle sera honnête et authentique, et la relation affecte la façon dont la technique est appliquée et l’intensité de l’effort pendant les entraînements. »

Situé dans une ville d’environ 34 000 habitants, le KISU Club compte environ 200 membres, dont 90 nageurs compétitifs.

« Tina a fait un bon travail de développement pour faire de son club un des meilleurs programmes groupe d’âge en Colombie-Britannique, même s’il s’agit d’un petit groupe » dit Iain McDonald, gestionnaire supérieur, parcours de la haute performance NextGen de Natation Canada.

« Au cours des quatre dernières années, ses nageurs ont réussi 19 épreuves “en voie”, dont 8 en 2019. »

Plusieurs nageurs du KISU compétitionnent actuellement dans des programmes universitaires partout au pays. Cet été, Ashley McMillan et Tyler Wall, du KISU, faisaient partie de l’équipe canadienne qui a participé aux championnats du monde juniors FINA à Budapest, Jaren Lafrance a nagé aux Universiades à Naples, en Italie, et Jacob Brayshaw été sélectionné pour l’équipe des Jeux parapanaméricains à Lima, au Pérou.

Pour Hoeben, être entraîneure n’est pas un travail statique : c’est une recherche constante de connaissances et d’idées innovantes.

« Mes progrès dans les dernières années ont définitivement été accélérés par ma soif de connaissances et ma quête pour devenir une meilleure entraîneure en étant ouverte aux idées nouvelles, » dit-elle. « Je ne crois pas que je détiens la réponse à tout et il peut y avoir plus d’une bonne réponse dans plusieurs situations. »

Plus tôt ce mois-ci, Hoeben a assisté à la clinique internationale de la American Swimming Coaches Association à Dallas, au Texas. Elle était l’un des dix entraîneurs choisis dans sept provinces par Natation Canada pour faire partie du groupe d’entraîneurs d’élite de cette année.

Le congrès a regroupé des entraîneurs de partout dans le monde. Hoeben a trouvé l’évènement informatif et éducatif, mais pour elle, l’interaction avec les autres entraîneurs canadiens a été particulièrement bénéfique.

« C’est toujours un privilège d’être choisie pour quelque chose comme ça et d’être considérée parmi un groupe de dix entraîneurs, » dit-elle. « J’aime assister à des conférences pour le côté éducatif, mais c’est aussi important de passer du temps avec le groupe de Natation Canada et de créer un réseau avec les autres entraîneurs. En étant dans une petite communauté, c’est une interaction dont je ne profite pas souvent. »

Pendant le congrès, Natation Canada a offert des conférenciers dédiés au groupe d’entraîneurs d’élite afin de parler de plans d’entraînement annuels et de modèles hebdomadaires.

« Nous avons eu beaucoup de discussions et de formations sur la façon d’améliorer nos plans d’entraînement pour la saison, » explique Hoeben.

Lorsqu’elle parle du congrès, Hoeben dit qu’elle a pu récolter « des petits bijoux », allant de capitaines d’équipe inspirants à l’utilisation de la technologie. Elle espère utiliser plusieurs de ces idées avec son équipe d’entraîneurs pour les intégrer au programme du KISU.

« Mon équipe est très ouverte d’esprit et partante pour essayer des nouvelles idées, » dit-elle. « Ça ne marche pas toujours, mais ils sont au moins prêts à essayer. »

Au cours des dernières années, Hoeben a participé à plusieurs opportunités de développement de Natation Canada.

En plus d’être présente comme entraîneure à des compétitions comme les championnats du monde juniors de la FINA 2017, elle a reçu la visite de mentors et a participé à des ateliers. Elle a aussi été une entraîneure apprentie aux Jeux du Commonwealth 2018 à Gold Coast, en Australie.

En Australie, Hoeben a travaillé tous les jours avec un entraîneur d’expérience différent, apprenant ainsi plusieurs aspects de la façon dont l’équipe nationale senior fonctionne lors de compétitions de haut niveau.

Il s’agissait de sa première expérience lors d’une compétition multisport majeure et elle a « volé une tonne d’idées » qu’elle a ensuite utilisées lorsqu’elle amenait ses propres nageurs en compétition.

« Une chose qui s’est démarquée est simplement de prendre le temps de s’assurer que les détails sont bien exécutés lorsque les nageurs sont à une compétition, » dit-elle. « Je crois que Natation Canada fait un excellent travail pour s’assurer que l’environnement reste positif. »

Il est important pour Hoeben de transmettre ce qu’elle a appris à son équipe d’entraîneurs pour qu’ils puissent se développer.

« Je recherche des occasions de perfectionnement professionnel pour eux, » dit-elle. « Je crois réellement que c’est une expérience d’apprentissage sans fin. Je crois qu’il faut partager avec eux les connaissances que j’ai acquises pendant que j’étais à l’extérieur. »

À l’avenir, Hoeben aimerait voir plus de femmes occuper des postes d’entraîneures seniors.

« Je voudrais voir plus de femmes entraîneure-chef au Canada, » dit-elle.

« Je crois que les femmes ont une approche différente et ont des relations différentes avec les nageurs. »

Quant à elle, Hoeben n’est pas prête à quitter son emploi actuel.

« Je suis heureuse au travail, » dit-elle. « Je travaille avec des adolescents qui m’apportent toutes sortes de défis. Je ne m’ennuie pas! »