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Les conférences sont une excellente occasion de continuer d’apprendre, dit l’entraineur-chef des Cougars

Articles de fond –

Par Jim Morris

La vie des entraîneurs peut parfois être si effrénée qu’ils en oublient l’une des raisons fondamentales qui font leurs succès.

C’est exactement ce qu’Abderrahmane Tissira, entraîneur-chef des Cougars de l’Université de Regina, a redécouvert lors de sa participation au récent congrès mondial de l’American Swimming Coaches Association à Dallas au Texas.

« Je crois qu’on a le mandat d’enseigner, mais il faut aussi avoir nos mentors, croit Tissira. Les athlètes progressent, mais les entraîneurs doivent continuer d’apprendre. Ce n’est pas quelque chose qui s’apprend une fois et c’est tout. »

« Il faut continuer d’avancer et d’évoluer. Chaque année est différente, chaque athlète est différent. L’approche axée sur la progression est primordiale pour les entraîneurs. »

Tissira a assisté à la conférence comme membre d’un groupe composé de 10 entraîneurs de choix de Natation Canada issus de sept provinces. Lors de la conférence, quelques-uns des hauts représentants de Natation Canada ont animé des séminaires et des ateliers pour le groupe.

Les séances et les connaissances acquises rappellent à Tissira la raison qui l’a poussé vers son métier.

« Je me suis souvenu de la réelle motivation qui nous pousse à faire ce que l’on fait et j’ai compris comment concrétiser mes intentions pour aider les athlètes à s’améliorer de jour en jour. »

« Quand on est occupé à courir les compétitions et les camps d’entraînement, on oublie parfois l’importance de continuer d’apprendre et de se tenir à jour de ce que les autres font; de constater ce qui se passe sur la scène internationale; de comprendre ce que ça prend pour gagner une médaille. On oublie ce que de compétitionner à ce niveau exige. En parlant avec d’autres entraîneurs et d’autres leaders, on peut atteindre ce niveau. »

Tissira a entamé sa carrière d’entraîneur au Québec et depuis 2014, il est entraîneur-chef de l’équipe des hommes et des femmes de l’Université de Regina. Il est aussi entraîneur-chef et directeur général du club de natation Regina Optimist Dolphins Swim Club.

« Abderrahmane a construit sans relâche un programme conjoint entre les Regina Optimist Dolphins et les Cougars de l’Université de Regina, explique Iain McDonald, gestionnaire supérieur, Parcours de la haute performance nextgen. Les deux équipes se sont épanouies sous sa tutelle. En 2018, deux de ses nageurs ont obtenu les toutes premières performances En Voie de la province de la Saskatchewan. »

Connaître le succès peut parfois brouiller l’esprit d’un entraîneur et lui faire croire qu’il détient toutes les réponses. Tissira compare son métier à l’installation d’un logiciel sur un ordinateur. Ce logiciel a parfois besoin de mises à jour pour performer à sa pleine capacité.

« Nous avons tous un certain niveau de connaissances, mais c’est toujours un enjeu de communiquer ces informations à différents athlètes, dit-il. Le but est de faire comprendre à l’athlète ce que l’on veut qu’il fasse pour s’améliorer. La manière de communiquer cette information est différente d’une génération à l’autre ou d’un athlète à l’autre. »

Pour élargir leurs connaissances, les entraîneurs doivent aussi comprendre les changements et les développements qui s’opèrent sur la scène internationale. Tissira félicite Natation Canada de garder les entraîneurs de clubs au courant et à jour.

Au cours des dernières années, Tissira a participé à des programmes de mentorat et à des formations offertes par Natation Canada. Si les séances en classe lui sont grandement bénéfiques, il apprécie surtout l’expérience concrète. Par exemple, il a été entraîneur apprenti pour l’équipe de Natation Canada lors des Championnats panpacifiques de 2018 à Tokyo.

Après avoir participé aux tournées de l’équipe, il s’est rendu au camp de préparation et à la compétition. Il a été témoin des différentes manières de communiquer entre les entraîneurs et leurs athlètes, et il a constaté le rôle des massothérapeutes et du personnel de science du sport.

« J’ai vécu cette expérience sur le bord de la piscine. J’ai vu l’interaction sur place pendant la compétition et en situation réelle. C’est différent de ce que l’on voit en classe. On apprend mieux sur le terrain, car on le fait directement des entraîneurs; on voit comment ils approchent leurs athlètes. À chaque athlète ses enjeux. »

Les athlètes universitaires ont peut-être des objectifs à long terme qui diffèrent de ceux qu’ont les nageurs sur la scène internationale, mais l’approche que l’on adopte comme entraîneur demeure semblable.

« J’essaie d’expliquer à mes athlètes qu’il ne s’agit pas de gagner des médailles, mais de parcourir tout le chemin pour les amener à leur plein potentiel, peu importe l’ampleur de la tâche. »

La victoire que Tissira a le plus à cœur est l’atteinte d’un objectif par un athlète alors qu’il paraissait inatteignable.

« En fin de compte, lorsqu’ils atteignent ces objectifs et qu’ils ressentent toute la satisfaction ou qu’ils gagnent en confiance en soi, c’est la meilleure chose pour moi; peu importe le classement. Ils atteignent leurs buts. »

Les leçons apprises par les nageurs se transposent au-delà de la piscine.

« La confiance que les athlètes développent leur appartient toute la vie. C’est un acquis. Ils peuvent aspirer à tout s’ils se donnent des objectifs et travaillent pour les atteindre. En se concentrant sur le processus, ils y arriveront. »