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Van Wyck-Smart lauréate du tout premier prix de la révélation de l’année en paranatation

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Les succès d’Aly Van Wyck-Smart en 2019 ne sont pas exactement sortis de nulle part. Après tout, à peu près à la même date l’an dernier, elle était nommée para-athlète féminine provinciale de l’année dans le cadre des Récompenses sportives de l’Ontario.

Ce que peu de gens auraient pu prédire, cependant, c’est qu’en moins de 12 mois, la Torontoise de 17 ans passerait de vedette provinciale et espoir de l’équipe nationale à détentrice d’un record du monde, multiple médaillée aux Championnats mondiaux et sérieuse candidate pour représenter le Canada aux Jeux paralympiques de Tokyo de l’été prochain.

En raison de ses réalisations remarquables cette saison, Van Wyck-Smart est devenue la première lauréate d’un tout nouveau prix de Natation Canada, révélation de l’année en paranatation.

« Je suis extrêmement reconnaissante. Être la première récipiendaire est un grand honneur », a déclaré Van Wyck-Smart, qui s’entraine sous la gouverne de Ryan Jones au club Variety Village, à Toronto. « C’est particulièrement excitant pour moi, car je suis une athlète de classification inférieure. J’espère que le fait de gagner ce prix apportera plus de reconnaissance et de sensibilisation envers les athlètes de classification 1 à 5 et aidera à développer les programmes de performance 1 à 5. »

Pour Wayne Lomas, directeur associé de la haute performance et entraineur national de paranatation à Natation Canada, Van Wyck-Smart mérite amplement la nouvelle distinction annuelle.

« Grâce à son sourire contagieux et à sa quête impitoyable de l’excellence, Aly était une récipiendaire tout à fait appropriée. Les performances qui lui ont permis de remporter des médailles lors de sa première grande compétition internationale, 12 mois avant les Jeux paralympiques, furent à la fois inspirantes et emballantes. En plus de ses performances exceptionnelles dans la piscine, elle a également démontré la résilience, le caractère et le tempérament d’une vétérane chevronnée à l’extérieur de la piscine. »

Van Wyck-Smart, qui est atteinte de paralysie cérébrale, participe aux épreuves de la catégorie S2. Elle a commencé à nager à l’âge de 10 ans dans le cadre de sa thérapie physique et a participé à sa première compétition à 14 ans, il y a seulement trois ans.

« Je suis l’une des plus jeunes athlètes de l’équipe nationale, ce prix me donne donc beaucoup de confiance. Cela montre tout le travail que j’ai consacré à devenir une athlète internationale. Être une nouvelle membre de l’équipe nationale est très excitant, mais légèrement intimidant. Je dois attribuer mes performances qui ont mené à cette récompense à tous les entraineurs et coéquipiers qui ont vécu beaucoup plus d’expériences internationales que moi. J’ai tellement appris d’eux. »

Elle doit être toute une étudiante.

La supervedette en devenir a fait tourner les têtes sur la scène nationale pour la première fois lors des Essais canadiens qui se sont déroulés en avril dernier dans sa ville natale, fracassant alors le record du monde SM2 par plus de six secondes au 150 m trois nages individuel, performance reconnue comme la meilleure course des Essais par une paranageuse (selon les chartes de points). Elle a terminé la compétition avec trois médailles d’or et une d’argent.

Puis, les Championnats canadiens ont suivi en aout à Winnipeg, où elle a battu trois marques S2 des Amériques et canadiennes.

Cependant, son véritable moment de gloire allait survenir un mois plus tard sur la plus grande scène de sa jeune carrière. À ses débuts aux championnats du monde de paranatation à Londres,  Van Wyck-Smart a remporté une médaille d’argent au 100 m dos S2 et le bronze au 50 m dos S2, établissant des records canadiens et des Amériques dans les deux cas. Grâce à sa performance au 100 m dos, elle a été mise en nomination au Comité paralympique canadien pour représenter le pays à Tokyo 2020.

Lorsqu’on lui a demandé si elle aurait pu envisager ce genre de succès en 2019, Van Wyck-Smart a donné une réponse quelque peu surprenante, mais très affirmative.

« À cent pour cent, oui. Au début de la saison, en préparation pour les Championnats du monde, je connaissais mes objectifs et travaillais fort pour les atteindre avec mon entraineur, Ryan, qui m’a poussée à aller encore plus loin. J’avais confiance en mes capacités parce que j’ai un groupe de soutien très solide, de mes entraineurs, mes coéquipiers, les physiothérapeutes, les nutritionnistes, etc., à ma famille et tous ceux qui ont toujours cru en moi. »

Une autre réponse très sage pour son âge est venue lorsqu’elle a expliqué la source de tous ses succès.

« Le travail acharné, mais aussi mon amour de la rétroaction, des critiques et des erreurs. Pendant les séances d’entrainement, j’aime quand mon entraineur mentionne que ma main n’est pas au bon endroit ou que je dois garder la tête baissée. J’aime quand je rate complètement une course parce que je peux identifier ce qui s’est mal passé pour pouvoir apporter les changements lors de la prochaine course. Même si ma course est incroyable et que je bats un record, je veux connaitre la plus petite erreur afin de savoir où je peux m’améliorer pour nager plus vite. »

Son moment préféré au cours de cette saison exceptionnelle?

« Il y a eu tellement de moments au cours de la dernière année, les mots me manquent. Le moment dont je me souviendrai toujours est quant mon nom fut annoncé pour ma première course. Entendre mon nom, mes coéquipiers et ma famille qui m’encourageaient lors de mon entrée dans l’aire de compétition, est un sentiment que je ne pourrai jamais oublier. Même lorsque j’ai remporté des médailles, je me souviens d’avoir pensé “Je le fais” plutôt que “Est-ce que je viens de faire ça?”, non pas parce que je m’attendais à gagner des médailles, mais plutôt parce que c’était mon objectif. »

Très sage pour son âge, en effet.