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Hayden impressionne à son retour à la compétition

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Par Rita Mingo

CALGARY – Brent Hayden veut redéfinir ce que l’âge représente en natation.

« J’ai réalisé que je fais ça pour beaucoup de gens qui se croient trop vieux pour accomplir leurs rêves », explique le nageur de 36 ans. « Je veux leur dire que non, il n’est pas trop tard. C’est encore possible de réussir. »

La fin de semaine dernière, à la piscine du Brookfield YMCA au sud de Calgary, le message de Hayden a été clairement entendu.

Bien que le Western TransMountain Festival, organisé par le Cascade Swim Club, fût sa première compétition en près de huit ans, Hayden semblait n’être jamais parti.

La première journée de compétition, le nageur originaire de Mission, en Colombie-Britannique, médaillé de bronze au 100 m libre aux Jeux olympiques de 2012, a participé à son épreuve par excellence et a réalisé un temps de 49,91 secondes en avant-midi, puis de 49,51 en après-midi pour remporter la finale.

« Beaucoup de choses sont revenues, comme le fait de me mettre dans la zone pour faire mes courses », dit l’ancien champion du monde à propos de son retour à la compétition. « La nervosité est assurément là, mais il y a assurément un sentiment d’inconnu. Je ne savais pas à quoi m’attendre. J’ai toujours su décrire la douleur d’un 100 m, mais je pense que d’une certaine façon, j’avais oublié ce que c’était réellement, alors je ne savais pas à quel point j’allais avoir mal.

« C’était vraiment un bon test pour voir où j’en suis, ajoute-t-il. Quand j’ai décidé de revenir, j’ai dit que ma priorité serait le 50, et on verrait ce que je pourrais faire au 100. Le fait que j’ai pu nager en 49 s le matin à ma première course, sans stratégie de course sur laquelle m’appuyer, puis de l’améliorer dans la même journée… Je crois que mes attentes à l’égard de mes résultats au 100 m libre lors des essais, et avec un peu de chance cet été, sont plus élevées. Je ne veux pas juste faire partie de l’équipe de relais; je veux être celui qui le nage individuellement à nouveau. »

Au jour 2, il a nagé le 50 m libre, baissant une fois de plus son temps du matin de 22,40 à 22,31 en après-midi. Il aurait espéré aller un peu plus vite, mais il n’avait aucune raison de se plaindre.

Il s’est servi de cette compétition pour se préparer pour les Essais olympiques et paralympiques de natation présentés par Bell, qui auront lieu à Toronto à la fin mars et qui représentent pour lui une chance de participer à ses quatrièmes Jeux olympiques.

Hayden dit qu’il s’était toujours demandé si c’était possible de revenir à la natation élite. Et c’est lors d’un séjour au Liban avec sa femme, l’été dernier, que le projet s’est mis en branle. En filmant le programme de leur cours de natation en ligne, il a dû plonger à nouveau et il a apprécié l’expérience.

Il a ensuite dirigé un stage de perfectionnement pour un club local à Beyrouth, qui s’est conclu par un 25 mètres.

« Les enfants voulaient me voir nager vite, alors je suis monté sur le bloc et j’ai demandé à ma femme de me filmer, dit-il en souriant. J’ai envoyé la vidéo à Brett Hawke en lui demandant ce qu’il en pensait. Il m’a répondu “Mon gars, tu serais encore dans la course.” »

Après avoir découvert l’entrainement en salle et la musculation, il était plus en forme que jamais, et les maux de dos dont il souffrait autrefois n’étaient plus un problème.

« Je voulais conserver le corps d’un athlète olympique, explique-t-il. Je ne voulais pas qu’on soit étonné de voir que je n’avais plus l’air d’un athlète olympique. Avec cet objectif un peu bête, celui de conserver mon apparence, j’ai pu rendre mon corps plus fort que jamais. »

Pour Brett, en raison de son âge avancé, trouver un horaire d’entrainement qui lui convenait a été le plus grand défi.

« On met vraiment l’accent sur la récupération, précise-t-il. C’est la façon dont mon corps réagit et c’est important de ne pas sentir que je traine derrière les nageurs plus jeunes qui peuvent nager deux fois par jour, car mon corps ne réagit pas comme le leur. »

Son entraineur, Tom Johnson, était ravi du retour d’Hayden.

« Il faut lui accorder le mérite de sa forme physique et du travail accompli depuis septembre pour en arriver là, dit Johnson. Quand on revient d’aussi loin, il y a toujours cette question à savoir si la forme est suffisante pour bien nager plus d’une fois dans la journée. C’est un très bon signe qu’il soit capable d’améliorer ses temps du matin lors des finales.

« Il était enrhumé et grippé la semaine dernière, et il a eu une infection aux sinus. Il a continué à s’entrainer, mais je ne crois pas qu’il était au sommet de sa forme. C’est possible qu’il ait manqué un peu d’entrainement avant la compétition. Je suis satisfait de ses résultats. »

Avec la nuée d’adolescents qui se pressaient autour de lui pour obtenir des autographes ou des selfies pendant la compétition de Cascade, la distinction entre les nageurs était frappante.

« J’ai regardé l’âge des nageurs et j’ai constaté que j’étais le seul nageur né dans les années 80… au début des années 80. J’ai grandi sans Internet », dit pour rire celui qui participera à une compétition de la Série Pro Swim à Des Moines, en Iowa, dans deux semaines. « C’est génial de voir que non seulement je suis dans la course, mais je peux dépasser les nageurs de cet âge. »

« Je ne me sens pas vieux. Ma femme vous dirait probablement que dans ma tête, je n’ai pas vieilli. Je dois remercier Anthony Ervin (le nageur américain qui a remporté une médaille d’or olympique à 35 ans). Je lui ai demandé conseil, et il a été d’une grande aide. En voyant quelqu’un faire ce qu’on croyait impossible, tout le monde se met soudainement à y croire. »

« Je ne suis pas réellement un pionnier, mais j’aide à rendre le tout moins rare. »