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Partie 2 : Entrevue avec Wayne Lomas, DAHP

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Wayne Lomas a commencé à travailler pour Natation Canada en 2018, à titre de directeur associé à la haute performance et d’entraineur national de paranatation. Après avoir connu une année remplie de succès en 2019, couronnée par le titre aux Championnats du monde de paranatation, l’année 2020 s’annonçait encore plus prometteuse pour son équipe. Cependant, les évènements sans précédent qui ont ponctué les derniers mois incluant le report des Jeux olympiques et paralympiques en raison de la pandémie ont tout chamboulé. Voici la deuxième partie d’une discussion en deux volets avec Wayne, axé sur son approche à la tête du programme paralympique, surtout pendant la période d’incertitude actuelle.

Q : Quels éléments positifs de cette année bizarre peut-on transporter en 2021?

R : L’année 2020 a démarré avec toutes les promesses. Cependant, rien ne s’est déroulé comme nous le pensions. Sauf que la communauté de natation paralympique est résiliente et habituée à l’incertitude.

Je suis privilégié de diriger un programme qui, quelques jours avant les Championnats du monde de paranatation, a vu l’évènement être annulé en raison d’une série de tremblements de terre qui ont dévasté la ville de Mexico. En janvier 2019, le pays hôte des Mondiaux a changé à moins de six mois des compétitions. Ce n’est que trois mois plus tard que nous avons finalement su où les épreuves auraient lieu. Nos nageurs, leurs familles, leurs entraineurs et les employés du programme savent encaisser les coups, s’adapter et surmonter l’adversité.

Concernant cette pandémie, j’estime que nous pouvons choisir dans quel état d’esprit nous souhaitons nous trouver. Nous pouvons nous lamenter au sujet de cette saison qui n’a jamais eu lieu – celle qui nous a échappé – mais nous pouvons aussi nous sentir reposés, inspirés et prêts à faire de 2021 la meilleure des années. L’artiste irano-néo-zélandais Nabil Sabio Azadi a déjà écrit : « Quand les pêcheurs ne peuvent aller à la mer, ils réparent leurs filets. » J’y vois une façon poétique de décrire les deux choix qui s’offrent à nous.

Chacun de nous peut voir un rayon de soleil dans cette pandémie. Opter pour un état d’esprit positif déterminera à quel point ce rayon brillera. Mon choix est de prendre du temps pour nous reposer, nous remettre de nos blessures et améliorer les faiblesses que nous avons identifiées dans le cadre des compétitions de l’an dernier. On peut aussi en profiter pour consacrer de l’énergie à un passe-temps ou à apprendre un nouveau talent.

Une activité positive qui s’est tenue au printemps et au début de l’été est les nombreuses sessions d’apprentissage pour les entraineurs qui ont été mises sur pied par les employés de Natation Canada, l’Association des entraineurs de natation canadiens et d’autres organisations. Je pense que cette attention portée à l’éducation des entraineurs est un élément positif que nous pouvons retirer de la pandémie. Un autre point positif que j’ai constaté, c’est la façon dont nos entraineurs, nos nageurs et notre équipe de soutien intégrée ont été capables de conserver des liens et de se supporter les uns les autres, alors que tous s’entrainaient en mode virtuel.

Q : Savez-vous de quoi aura l’air le système de classification en 2021?

R : En un mot, non. Nous ne savons pas où, quand et comment les qualifications – tant locales qu’internationales – auront lieu. Notre équipe a offert des conseils d’expert à World Para Swimming (WPS) sur les façons d’améliorer la sécurité et de limiter les risques pour la santé dans le cadre d’épreuves de qualifications et nous allons adopter ces recommandations à l’échelle nationale. Celles-ci incluent la distanciation physique, l’utilisation de notre propre équipement de protection et de limiter le nombre de personnes dans chaque secteur.

Nous pouvons être innovateurs. Nous allons augmenter le nombre d’occasions de se classer pour les niveaux 2 et 3, aussi longtemps que ce sera sécuritaire de le faire, durant l’hiver et le printemps. Aussitôt que nous aurons des détails à ce sujet, nous les publierons.

Nous allons aussi continuer notre engagement auprès de la WPS. Nous voulons nous assurer que les nageurs qui peuvent se qualifier pour Tokyo le feront dans des délais corrects et de façon sécuritaire.

Q : Y a-t-il quelque chose que vous souhaitez ajouter?

R : Comme entraineurs, nous travaillons chaque jour pour permettre aux nageurs de partout au pays de réaliser leurs rêves, leurs buts, leurs aspirations. C’est notre travail de les soutenir et de les guider afin qu’ils atteignent leur meilleur niveau, leur meilleure performance le jour où cela comptera le plus.

La dernière année a été difficile, mais il est encore plus important de ne pas perdre de vu qu’il s’agit de notre principal objectif, alors que nous nous dirigeons vers les Jeux paralympiques de Tokyo et les autres évènements majeurs qui suivront. Comme notre directeur de la haute performance, John Atkinson, l’a dit, il faudra la volonté et le dévouement des nageurs, de leurs familles, de leurs équipes. Il nous faudra compter sur l’appui de toutes les organisations : des bénévoles, des administrateurs, des entraineurs, des associations provinciales, des propriétaires d’installations, des universités et des villes afin de sortir de la noirceur de 2020 et de plonger en 2021. J’aimerais aussi souligner le support que nos nageurs, entraineurs et notre programme national ont reçu de nos principaux partenaires : À nous le podium, Sport Canada, le Comité paralympique canadien et l’Institut national du sport du Québec.

Nos partenaires ont un rôle important à jouer dans la mission de notre équipe : demeurer classée parmi les huit meilleures nations au monde aux Jeux paralympiques. Nous l’avons fait par le passé et je suis convaincu qu’ensemble, nous pouvons encore y arriver.