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Des records et un regain de confiance : de grandes victoires pour les Canadiens qui participent à l’ISL

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Par Jim Morris

Les résultats ont été gratifiants, mais retrouver la confiance mentale a été la plus grande victoire pour de nombreux Canadiens participant à la compétition de la Ligue internationale de natation (ISL) qui s’est achevée cette fin de semaine à Budapest, en Hongrie.

Lors de sa saison inaugurale l’an dernier, l’ISL a tenu une série de compétitions dans différentes villes du monde entier. Cette année, la saison a été compactée en un seul évènement, un peu comme les séries éliminatoires de la LNH et de la NBA.

Les nageurs canadiens ont abaissé huit records nationaux en petit bassin au cours des cinq dernières semaines dans la bulle de Budapest. Mais, pour les athlètes de Natation Canada, qui ont vu leur entraineur interrompu l’hiver dernier à cause de la COVID-19, simplement faire de la compétition a rendu ce voyage un succès.

Sydney Pickrem a abaissé la marque du record du 400 m QNI deux fois puis celle du 200 m QNI en fin de semaine dernière. Comme beaucoup qui ont raté plusieurs mois d’entrainement, elle avait commencé à se demander pourquoi elle nageait.

« Plusieurs ont perdu leur motivation et se sont demandé pourquoi nous nagions. », a dit Pickrem, diplômée de l’université Texas A&M et membre de l’équipe des London Roar qui a terminé en 3e place dans l’ISL. « Je me suis moi-même posé beaucoup de questions.

Avant la saison, j’aurais dit que j’étais terrifiée de nager le 400 m QNI. Puis, j’ai réussi à faire mon meilleur temps et à abaisser le record canadien. Le simple fait de bien faire et d’être rapide, et d’être vraiment mentalement enthousiaste pour la course, était, je pense, le plus grand succès, plus que les épreuves physiques ».

Pickrem, qui participait à ses premières compétitions depuis février, a abaissé le record canadien en un temps de 4:25,90 le 10 novembre, puis elle a retranché 2,22 secondes à sa marque cinq jours plus tard. Elle en a remis au 200 m QNI en un temps de 2:04,00 lors de la finale, abaissant le précédent record par 0,34 seconde.

« Je ne savais pas à quoi m’attendre, » a dit la nageuse de 23 ans. « Je suis devenue de plus en plus à l’aise avec les courses à mesure que la saison avançait. Ça a paru dans mes courses et ça m’a donné beaucoup de confiance.

Je suis heureuse d’avoir battu ces records. Mes meilleurs temps ne sont pas exactement là où je le voudrais, donc je vais continuer d’essayer de m’améliorer. »

Finlay Knox, qui a repris l’entrainement tard en juin après avoir été gardé hors de l’eau pendant plus de trois mois, a abaissé les records du 100 m QNI en un temps de 52,36 et du 200 m QNI en un temps de 1:53,67.

« Je pense que c’était phénoménal », a déclaré le natif d’Okotoks, en Alberta, qui s’entraine au centre de haute performance – Ontario à Toronto avec l’entraineur Ben Titley. « Je suis très satisfait. Je me sentais très bien et très rapide dans l’eau après quelques semaines de natation seulement. Je n’étais donc pas totalement surpris, mais tout de même heureux du résultat. »

Knox admet toutefois avoir été nerveux au début.

« Avant ma première course, je n’étais pas totalement confiant, » a dit le nageur de 19 ans, membre de l’équipe des Toronto Titans, qui se sont rendus en demi-finales. « Je n’avais pas fait de compétition depuis 8 mois, et là je devais nager contre les meilleurs au monde, c’était un peu angoissant.

Mais, après quelques courses, ça m’est revenu naturellement. »

Cole Pratt a connu un début de saison plus difficile. En raison d’un retard dans les résultats de certains tests, Pratt et son entraineur Dave Johnson de Cascade Swim Club à Calgary ont dû passer cinq jours supplémentaires en quarantaine dans leur chambre d’hôtel après leur arrivée à Budapest.

Ce retard lui a permis de n’avoir qu’une seule journée d’entrainement avant sa première course.

« C’était un peu chaotique », a déclaré Pratt, un autre membre du Toronto Titans, qui a ensuite rebondi pour établir un record canadien de 50,40 secondes au 100 m dos. « Après ma première course, j’ai vu que ce n’était pas si pire, ça m’a un peu remonté le moral et m’a aidé à passer le cap. »

Markus Thormeyer, nommé deux fois nageur de l’année de Natation Canada et membre de l’équipe des Tokyo Frog Kings, a abaissé le record canadien du 200 m dos deux fois plutôt qu’une. Thormeyer, qui s’entraine sous la tutelle de Brad Dingey et de Tom Johnson au centre de haute performance – Vancouver, a nagé 1:50,30 le 30 octobre avant de retrancher un autre 0,03 seconde le 14 novembre.

Brent Hayden, médaillé de bronze olympique au 100 m libre à Londres 2012, qui tente un retour, n’a pas abaissé de records, mais a acquis beaucoup de confiance. Le nageur de 37 ans a surtout participé aux épreuves relais pour les Titans, mais a aussi nagé ses premiers 50 m et 100 m libre en presque neuf ans.

« Cela m’a aidé à retrouver mon attirail de course », a déclaré Hayden, qui s’entraine également au CHP-Vancouver. « Il y a des choses dans la course pour lesquelles on ne peut pas s’entrainer. L’aspect mental lorsque vous montez sur le bloc et vous vous mettez en mode compétition.

Pour moi, c’était de redevenir sans peur, en particulier à mon âge. Je dois admettre que j’ai eu un peu peur parce que je ne savais pas comment mon corps allait réagir. Mais, après avoir plongé quelques fois, j’ai pu me débarrasser de cette peur et retrouver cet instinct compétitif que j’avais auparavant. C’était donc un énorme avantage. »

Knox a dit que cette expérience l’aidera dans sa préparation pour les Essais olympiques et paralympiques qui ont lieu en avril, ou il espère se tailler une place sur l’équipe olympique pour Tokyo.

« Je dois déterminer où j’en suis dans mon entrainement, identifier mes points forts, identifier mes grandes faiblesses, voir où je suis vraiment à la traîne », a-t-il déclaré. « Pour moi, la course est la partie amusante de la natation. Alors, s’amuser à nouveau, c’était génial ».