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Oleksiak se rend aux Jeux de Tokyo en toute confiance

Articles de fond –

Par Jim Morris

Il y avait quelque chose d’un peu différent chez Penny Oleksiak lors des récents Essais olympiques de natation, présentés par Bell.

Il ne s’agit pas seulement de ce qu’Oleksiak a fait dans l’eau. C’était le sourire qu’elle affichait et l’assurance qu’elle portait.

Oleksiak était une adolescente de 16 ans lorsqu’elle a attiré l’attention d’une nation en remportant quatre médailles aux Jeux olympiques de Rio 2016, dont l’or au 100 m libre. Aujourd’hui, c’est une jeune femme de 21 ans qui a confiance en elle et qui est à l’aise avec les attentes placées sur elle avant les Jeux de Tokyo de ce mois-ci.

« C’était super amusant de nager, d’aller aux compétitions et d’être un peu connu dans la communauté des nageurs. Après cela, il y avait beaucoup de pression autour de mon nom et autour du 100 m libre. Ce n’était pas vraiment agréable pour moi, aucun temps n’était assez bon pour moi. »

« Maintenant, je suis de nouveau dans un état d’esprit où je suis en confiance. J’ai hâte de nager à nouveau. J’adore m’entrainer maintenant. Avant, je n’aimais pas cela tant que ça. »

Oleksiak a remporté le 100 m libre lors des Essais en un temps de 52,89 secondes, son meilleur dans cette épreuve depuis qu’elle a établi le record canadien et olympique de 52,70 à Rio. C’est également le quatrième meilleur 100 m féminin de l’année.

Plus tard, sur son compte Instagram, Oleksiak a publié « count me out again » (comptez sur moi encore)

« Cela m’a donné l’énorme regain de confiance que je recherchais », a déclaré Oleksiak. « Le fait d’arriver (aux Essais) sans être complètement préparée et d’avoir à nouveau cet avantage compétitif, et que ces filles courent contre moi et me poussent vraiment m’a donné cette confiance pour Tokyo. »

Oleksiak a également terminé deuxième au 200 m libre derrière l’adolescente Summer McIntosh.

Ben Titley, l’entraineur d’Oleksiak au centre de haute performance de l’Ontario, a dit qu’il est fréquent que les nageurs adolescents soient secoués par des vagues de changement.

« La plupart des jeunes traversent cette période dans un relatif anonymat, ils font des erreurs et tout le monde s’en fiche. Quelqu’un comme Penny a dû passer par là, pas nécessairement aux yeux du public, mais certainement de son point de vue avec une attente ou un poids en plus. »

En plus de l’or obtenu à Rio, Oleksiak a remporté l’argent au 100 m papillon et deux médailles de bronze en tant que membre des relais 4×100 m et 4×200 m libre.

Choisie comme porte-drapeau d’Équipe Canada pour les cérémonies de clôture des Jeux olympiques, Oleksiak a ensuite été nommée lauréate des prix Lou Marsh de 2016, décerné à l’athlète de l’année au Canada, et de l’athlète féminine de l’année de la Presse canadienne. Cette adolescente inconnue jusqu’alors a reçu des messages sur Twitter de la part de célébrités comme Drake, a été invitée à lancer la première balle d’un match des Blue Jays, a pris la parole lors de la Journée UNIS, entre autres.

Ce qui semblait être un chemin sans embûche s’est transformé en cahots, car Oleksiak a eu du mal à répondre aux attentes élevées suscitées par ses performances olympiques.

Elle a remporté cinq médailles de bronze aux Championnats du monde de la FINA 2017 et 2019, toutes en relais. En 2018, Oleksiak s’est qualifiée au sein de l’équipe de Natation Canada qui se rendait aux Championnats panpacifiques à Tokyo, mais elle a décidé de se retirer de la compétition. Elle a pris cette décision, avec l’équipe de direction de haute performance de Natation Canada, en croyant qu’une pause l’aiderait à se concentrer sur l’entrainement pour les Jeux olympiques.

À l’exception d’une médaille de bronze au 100 m libre remportée aux Championnats du monde de natation de la FINA 2016 (25 m), Oleksiak n’est pas montée sur le podium dans une épreuve individuelle lors d’une grande compétition internationale depuis Rio.

Elle ne peut pas changer le passé, mais peut contrôler son futur.

« J’ai beaucoup appris au cours des cinq dernières années », a-t-elle déclaré. « J’ai vu d’autres nageurs et des personnes avec qui je m’entraine aller et venir. Je suis contente d’avoir appris d’eux et de mettre en pratique ce qui m’a été enseigné.

C’est plus naturel pour moi que ça ne l’était à l’époque. J’étais toujours en train de suivre quelqu’un et de voir ce qu’il faisait. Maintenant, c’est amusant de parler aux autres filles et d’aider les autres nageuses, de faire en sorte que tout le monde soit aussi prêt que je l’étais alors. »

Titley aime où Oleksiak est physiquement et mentalement.

« Elle en ressort un être humain plus équilibré », a-t-il déclaré. « Elle a commencé à comprendre qui elle est et ce qui la rend heureuse et à s’approprier un peu plus la situation. »

Preuve de la difficulté de ce sport, Simone Manuel, qui était à remporter l’or à Rio à égalité avec Oleksiak, n’a pas réussi à se qualifier pour la finale du 100 m libre aux Essais olympiques américains.

La grande inconnue pour Oleksiak et la plupart des nageurs canadiens est le manque de possibilités de courses récentes depuis que la COVID-19 a provoqué la fermeture des piscines et l’annulation des compétitions.

« Ce sera pour nous un défi que le reste du monde n’a pas eu à relever », a déclaré Titley.

« Penny a la capacité de nager ses meilleurs temps. Si ses meilleurs temps lui permettent d’obtenir ce qu’elle veut, alors nous sommes dans une bonne position. »

Il y a eu beaucoup de bruit autour d’Oleksiak depuis qu’elle a fait irruption sur la scène internationale il y a cinq ans. Elle se rend à Tokyo, heureuse d’avoir trouvé un havre de paix.

« Je pense qu’à l’approche de Tokyo, je me suis vraiment concentrée pour essayer de retrouver l’état d’esprit dans lequel j’étais avant Rio », a-t-elle déclaré. « J’étais très détendue, je n’avais pas vraiment d’attentes. Je m’amusais et je nageais. »

Je pense que je suis de retour à cet état d’esprit maintenant. C’est un plaisir pour moi de me préparer et de foncer.