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La championne paralympique Roxon cherchera à ajouter à son héritage à Tokyo

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Treize ans après ses débuts paralympiques à Beijing, Katarina Roxon est toujours aussi compétitive à l’approche de ses quatrièmes Jeux.

Aujourd’hui âgée de 28 ans, la fière Terre-Neuvienne originaire de Kippens sera l’un des 19 Canadiens en action lors de la compétition de natation de Tokyo 2020, qui se déroulera du 25 août au 3 septembre au Centre aquatique de Tokyo.

« Jamais », répond une Roxon toute souriante lorsqu’on lui demande si elle aurait pu imaginer, en 2008, participer à quatre éditions des Jeux. « Quand j’étais plus jeune, je suis allée à mes premiers Jeux et c’était excitant, c’était amusant, j’ai eu beaucoup de plaisir. À ce moment-là, je me disais que je participerais peut-être à deux Jeux, c’est à peu près tout. Je n’avais aucun plan précis.

« Je n’aurais jamais pensé que je serais ici à 28 ans. Je suis vraiment reconnaissante que mon corps me permette encore de le faire après toutes ces années, et que je puisse toujours être compétitive. »

Le père de Roxon, Leonard, qui est également son entraineur au Aqua Aces Swim Club de Stephenville, à cinq minutes en voiture de Kippens, admet que participer à quatre Jeux ne faisait pas partie du plan initial.

« Honnêtement, non. Je me souviens que nous étions beaucoup trop heureux, immensément reconnaissants, fiers et une myriade d’autres émotions en tant que parents et en tant qu’entraineur, qu’elle ait fait l’équipe en 2008. Nous ne pensions pas à long terme. Ce n’était pas l’une de nos considérations à l’époque. »

La longévité est une chose. Rester compétitif lors des dernières années d’une carrière sportive en est une autre.

Roxon a atteint le sommet à Rio 2016 après avoir remporté l’or paralympique au 100 m brasse SB8. Trois ans plus tard, elle a décroché son billet pour Tokyo grâce à une performance impressionnante aux championnats du monde de paranatation de Londres 2019, récoltant l’argent dans son épreuve de prédilection tout en aidant le Canada à remporter le bronze au relais 4×100 libre.

Elle est actuellement classée deuxième au monde au 100 brasse et tentera de défendre avec succès son titre paralympique le 26 août. Le 100 libre S9 et le 200 quatre nages individuel SM9 sont également à son programme dans la capitale japonaise.

« J’ai toujours été une personne compétitive. Même quand j’avais trois ans, j’étais très compétitive. Je pense que ce sera toujours le cas. C’est simplement quelque chose qui fait partie de moi, ça fait partie de qui je suis. J’aime gagner et j’aime me lancer des défis.

« De plus, la natation est ce que je fais depuis si longtemps. J’ai du mal à imaginer faire autre chose. J’aime nager, j’aime être dans l’eau, j’aime être avec tous ces gens. »

Leonard ajoute : « J’ai toujours soutenu au fil des ans que Katarina est l’une des personnes les plus déterminées que j’aie rencontrées dans ma vie. Je ne dis pas cela à la légère en tant que père ou entraineur. C’est tout simplement la vérité. »

Même une pandémie mondiale n’aurait pu miner la détermination de Roxon avant les Jeux de Tokyo. Bien qu’elle admette volontiers que les derniers mois n’ont pas été sans heurts.

« Je ne dirais pas que la dernière année a été de tout repos pour moi (rires). Ce fut tout sauf de tout repos. C’était plus comme des montagnes russes. Il y a eu des moments où c’était génial, où tout allait bien. Ensuite, on commence à perdre notre motivation, on descend un peu, puis on remonte la pente. C’était définitivement une expérience pas comme les autres, c’est certain.

« Cela dit, après avoir traversé cette pandémie, c’est encore plus gratifiant de savoir que nous sommes ici et que nous nous préparons à aller à Tokyo. Il y a beaucoup de choses pour lesquelles on peut être reconnaissant. »

En plus de conserver son ardeur à l’entrainement, Roxon est restée occupée pendant la pandémie.

Elle a contribué à sa communauté en tant que porte-parole de la campagne #HealthyMeBetterMe de Sports Newfoundland and Labrador et a participé à une édition virtuelle de SwimForHope, qui a permis de recueillir plus de 50 000 $ pour les patients atteints de cancer et leurs familles. Elle suit également des cours en ligne sur la gestion de cabinets médicaux du College of the North Atlantic.

« Rester occupée en dehors de la piscine a vraiment aidé », déclare Roxon. « C’était génial de ne pas penser uniquement à l’entrainement. Évidemment, Tokyo a toujours été la priorité, c’est l’objectif principal, mais quand vous ajoutez d’autres choses dans l’équation, cela vous procure un bon équilibre. Mon emploi du temps chargé a été très bénéfique. »

À l’approche de ses quatrièmes Jeux, Roxon a deux objectifs clairs pour Tokyo.

« Je pense que chaque athlète rêve d’être sur le podium. Je ne vais donc pas dire que je serais satisfaite uniquement en réalisant un record personnel, car ce serait un mensonge. Bien sûr, je veux être sur ce podium. Cela dit, j’ai 28 ans et j’aimerais aussi enregistrer un meilleur temps. Voilà donc mes deux objectifs. Je vais faire de mon mieux, et on verra le résultat. Je veux m’assurer de laisser tout ce que j’ai dans l’eau et de n’avoir aucun regret. »

En tant que quadruple paralympienne et championne paralympique, la vétérane de l’équipe nationale est consciente de l’héritage qu’elle a bâti au cours de sa carrière de nageuse.

« J’y pense, définitivement. C’est une chose à laquelle j’ai toujours pensé. Étant originaire de Terre-Neuve-et-Labrador, c’est une petite province, peu de gens de notre province peuvent dire qu’ils sont des olympiens ou paralympiens.

« Je veux pouvoir laisser un héritage qui inspire les gens, qui leur donne envie de réaliser leurs rêves. Mais pas seulement dans le sport. Je pense que c’est aussi très important d’être une bonne personne. En fait, l’une des personnes dans le monde de la natation qui m’a appris à être une bonne personne est Stephanie Dixon, et maintenant elle est ma chef de mission à Tokyo. »

Le mot de la fin revient à son père et entraineur.

« L’héritage de Katarina sera son impact dans le sport, dans le soutien apporté aux athlètes depuis 2006 et dans les politiques gouvernementales concernant les personnes ayant un handicap.

« Je suis très fier de l’altruisme et de l’humilité de Katarina. Peu importe les grandes choses qu’elle a accomplies dans la vie, être humble et ne pas changer sa façon d’être avec les autres est le meilleur exemple d’une excellente attitude à laquelle nous pouvons tous aspirer. »