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Les clubs de natation du pays s’adaptent afin de composer avec la COVID-19

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Par Jim Morris 

L’année dernière, lorsque leur piscine a fermé en raison de la COVID-19, les membres du club de natation KISU à Penticton, en Colombie-Britannique, ont dû faire preuve d’innovation dans leur entraînement pendant un mois.

« Étant donné qu’aucune piscine n’était disponible, nous avons pris d’assaut les lacs », explique l’entraîneure-chef Tina Hoeben.

Lorsque les Barracudas de Swift Current sont retournés dans l’eau, l’entraîneur-chef Homie Jadid a appris que le fait de réduire les séances d’entraînement de deux heures à 90 minutes environ a permis d’améliorer les résultats de l’équipe.

« Les enfants avaient une meilleure attitude », raconte Jadid à propos de ses nageurs. « Ils avaient plus d’énergie. Ils allaient mieux. »

Ses nageurs ayant été dans l’impossibilité de voyager, l’entraîneur-chef des Piranhas de Grande Prairie, Alex Dawson a organisé des compétitions virtuelles avec des clubs du monde entier.

« J’ai tout simplement contacté des gens au Canada et à l’étranger, et nous nous sommes entendus sur un format de compétition », affirme Dawson. « Les enfants étaient heureux parce qu’ils n’avaient pas à voyager très loin. »

Forcés de porter le masque au bord de la piscine, les entraîneurs des Aquanauts de Fredericton (FAST) ont trouvé difficile de communiquer avec les jeunes nageurs.

« Nos entraîneurs se sont mis à utiliser des signes », raconte Jill Ramsey, l’adjointe de direction du club. « En fait, cela a aidé parce que certains enfants sont des apprenants visuels. La COVID a quand même donné lieu à de bonnes choses. »

À Regina, la philosophie utilisée par Flatland Swimming, soit de mettre l’enfant au premier plan pendant la pandémie, a permis de maintenir l’intérêt des nageurs et d’augmenter les adhésions.

« Tout ce que nous avons fait visait à garder les enfants actifs mentalement et pleinement engagés », explique l’entraîneur-chef Jeff Toth. « Nous ne faisions pas que leur lancer des choses. Nous faisions les choses un peu différemment. »

Les clubs de natation, d’un bout à l’autre du pays, apprennent à s’adapter aux mesures de prévention de la COVID-19. Les règles et les restrictions auxquelles les clubs doivent se conformer peuvent varier d’une région à l’autre, mais en général, le retour des nageurs à l’eau suscite un sentiment de soulagement.

« Chaque fois qu’ils ont été autorisés à revenir, et ils ont fait beaucoup d’aller-retour, ils ont toujours été très heureux de se retrouver », explique Dawson. « Cet aspect social est essentiel pour eux, car ils ont besoin d’un point d’ancrage, d’une certaine stabilité. »

D’après Jadid, la principale priorité est de garder les nageurs et les entraîneurs en bonne santé. Il a reçu des courriels de parents qui se plaignent que les protocoles en place sont trop stricts et d’autres qui déplorent qu’ils ne le soient pas assez.

Récemment, il a accompagné un petit groupe à Regina pour participer à leur première compétition en 19 mois.

« Je sentais qu’ils étaient nerveux », raconte-t-il. « J’ai eu beaucoup de retours positifs des parents. Ils m’ont dit que les enfants étaient ravis de concourir à nouveau. »

La piscine à Penticton était fermée de mars à août 2020. Cela a forcé les membres du club KISU à s’entraîner dans des lacs de la mi-juin jusqu’en juillet.

« Nous choisissions le lac en fonction de la direction dans laquelle soufflait le vent », explique Hoeben.

Le club a acheté quatre grandes bouées et les a placées sur le lac, créant une boucle de 100 mètres pour les nageurs. Les entraîneurs dirigeaient les séances à partir de planches à rame.

« Cela a étonnamment bien fonctionné », raconte Hoeben. « C’était un peu difficile de savoir comment ça marchait lorsque nous étions là-bas, car les chronos étaient très approximatifs. »

« Lorsque nous sommes retournés à la piscine, les enfants qui s’étaient entraînés au lac étaient en meilleure forme que les autres. »

Comme ils n’avaient pas accès à un lac, les Piranhas se sont entraînés hors de l’eau, sur un terrain de football, avant de retourner à leur piscine du Eastlink Centre.

« Nous suivons les directives du ministère de la Santé de l’Alberta et nous collaborons avec la direction de l’installation afin d’offrir un environnement sécuritaire à nos nageurs », indique Dawson.

Les nageurs de FAST s’entraînent dans trois piscines différentes, et chacune impose ses propres règles.

« Nous respectons leurs règles », dit Ramsey. « Il suffit de mettre en place des plans opérationnels. »

« Si les règles changent dans la province ou dans l’installation, nous devons le signaler. Il doit y avoir beaucoup de communication avec les parents. »

Tous les clubs affirment qu’il était important de rester en contact avec les nageurs, même lorsque les installations étaient fermées.

« La natation et les sports sont une forme de thérapie pour les enfants, c’est de leur santé mentale qu’il s’agit », poursuit Ramsey. « Ça leur a vraiment manqué lorsque ça a soudainement disparu. »

Les entraîneurs de FAST ont tenté de combler ce vide en organisant chaque semaine des séances de yoga et des cours de cuisine par Zoom.

« Il y avait beaucoup de stress dans le monde et ils ont perdu ce qui maintenait leur équilibre », indique Ramsey. « Nous avions l’impression qu’il fallait vraiment essayer de nous surpasser. Nous avons essayé d’être très créatifs. »

Avec la levée des restrictions, les nageurs semblent impatients de retourner dans les clubs. Selon Hoeben, Dawson et Ramsey, le nombre d’inscriptions avoisine les niveaux pré-pandémiques ou est même plus élevé.

À Grande Prairie, avant la COVID, le programme compétitif comptait environ 100 nageurs, et 300 personnes prenaient des cours d’initiation à la natation. Aujourd’hui, Dawson entraîne 120 nageurs au niveau compétitif, et plus de 500 personnes prennent des leçons de natation.

Dawson attribue cette augmentation à la bonne relation des clubs avec les exploitants d’installation et la communauté.

« En tant que club, nous avons travaillé très fort pendant la pandémie afin de retenir nos membres », ajoute-t-il. « Nous avons pu passer plus de temps dans l’eau et rejoindre un plus grand nombre de gens dans la communauté.

« Nous avons travaillé très fort au cours de l’été afin de partir du bon pied. Nous avons donné très tôt le coup d’envoi de notre saison. Et le 1er septembre, nous étions prêts à fonctionner à plein régime, plus nombreux que jamais. »

D’après Toth, Flatland Swimming a vu ses effectifs passer à 100 nageurs, contre 75 avant la pandémie, y compris au moins un nouveau paranageur. Il attribue cette augmentation aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020, qui ont été une source d’inspiration, en plus des efforts du club pour garder les nageurs motivés pendant les fermetures provinciales.

Lorsque les piscines de Regina ont dû fermer leurs portes, le club a loué une salle de musculation privée pour l’entraînement hors piscine. Les nageurs se sont aussi rendus dans une ferme locale pour tirer des pneus.

Toth a veillé à ce que tout le monde soit traité sur un pied d’égalité.

« Tout le monde avait le même temps de jeu, dit-il. Peu importe à quel point ils étaient bons. »

Ramsey indique que le programme compétitif de FAST a vu ses effectifs passer de 91 à 83 après que neuf de ses nageurs ont obtenu leur diplôme. Le nombre de participants du programme précompétitif est demeuré à peu près inchangé, et il y a une liste d’attente.

Par ailleurs, l’équipe de natation de l’Université du Nouveau-Brunswick a élargi son programme, réduisant ainsi le temps de piscine disponible pour FAST.

« Notre capacité d’accueil a été réduite », poursuit Ramsey. « Nous ne pouvons pas intégrer plus de monde parce que c’est impossible en ce moment. C’est tout simplement une question d’espace. »

À Swift Current, Jadid entraîne toujours un groupe d’environ 24 nageurs de compétition. Dans l’ensemble, le club est passé de 134 membres avant la COVID à environ 94 cette année.

Le club a utilisé les médias sociaux, la radio et les journaux pour essayer d’augmenter ses effectifs.

« Nous n’avons pas obtenu ce que nous avions avant la COVID, mais nous arrivons à nous en sortir », indique Jadid. « Les enfants sont heureux de retrouver une routine. »

« Nous espérons nous améliorer avec le temps. »