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Questions et réponses avec John Atkinson : réflexions et plans d’avenir

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Le directeur de la haute performance et entraineur national John Atkinson est à la tête des équipes nationales de natation du Canada depuis maintenant 10 saisons. Notre pays a connu un succès sans précédent dans les 10 dernières années, donc les deux Jeux olympiques les plus fructueux de son histoire. Pendant la dernière année, Natation Canada est de retour comme jamais depuis 2019 après avoir participé aux Championnats du monde de la FINA à Budapest, en Hongrie, en juin, aux Jeux du Commonwealth à Birmingham, en Angleterre, en juillet, aux Championnats panpacifiques juniors à Hawaii en août et aux Championnats du monde juniors de natation en eau libre aux Seychelles en septembre.

John a récemment reçu le prix de dirigeant sportif de l’année de Sports Media Canada pour son leadership. Nous avons demandé à John de réfléchir aux changements continus qui ont mené à cette culture de succès et à l’amélioration des performances de l’équipe nationale depuis son arrivée en mars 2013.

Quand avez-vous commencé à croire que le Canada pouvait rivaliser systématiquement contre les meilleurs au monde?

En 2013, l’équipe nationale parlait d’amélioration et de ce que chaque athlète, aidé par ses entraineurs, devait faire pour s’améliorer. En 2014, nous parlions d’amélioration ET de progression aux championnats et Jeux majeurs. En 2015, nous parlions d’amélioration, de progression et de médailles. Cette période a coïncidé avec de superbes Jeux panaméricains au Toronto Pan Am Sports Centre (TPASC). Pour moi, c’est le moment où on a cru que les nageurs canadiens pouvaient rivaliser avec les meilleurs et remporter des médailles. Les Jeux panaméricains ont changé la perception et l’héritage des Jeux à Toronto ne doit pas être sous-estimé, car le TPASC est devenu notre Centre de haute performance — Ontario. Les Jeux olympiques de Rio ont eu lieu en 2016 et l’équipe est revenue avec 6 médailles. Natation Canada ne passait plus inaperçu. Des attentes différentes pour l’équipe nationale de natation sont devenues une réalité.

Ce n’est pas ce qui arrive qui définit une équipe, mais plutôt la façon dont l’équipe réagit aux évènements.

Comment décririez-vous la culture développée par Natation Canada sur ses équipes nationales?

Nous utilisons des mots-clés dans les équipes et les programmes, et nous les utilisons dans tout ce que nous faisons avec les équipes, les athlètes et le personnel : concentré, professionnel, calme, flexible et pas de cinéma. Nous avons également ajouté la résilience pendant la pandémie, car ce mot représente parfaitement la façon dont nos athlètes et notre personnel ont agi pendant la pandémie. Nous parlons de ces traits avec nos équipes. Je parle des équipes en voyage lorsque quelque chose arrive. Ce n’est pas ce qui arrive qui définit une équipe, mais plutôt la façon dont l’équipe réagit aux évènements. Nous allons continuer d’utiliser cette approche avec toutes nos équipes.

Pourquoi ne parlez-vous pas d’objectifs précis par rapport aux médailles?

Sur l’équipe, on ne parle jamais de remporter des médailles ou d’objectifs de médailles. Les athlètes sont professionnels, ainsi que le personnel de l’équipe (gérants, personnel de médecine et entraineurs). Nous parlons toujours d’amélioration et nous travaillons avec chacun des athlètes sur leur cheminement respectif pour réussir au plus haut niveau dans notre sport.

L’amélioration et la culture de performance proviennent de plusieurs aspects qui contribuent à la performance de l’équipe. Cela comprend des opportunités de programmes nationaux avec des expériences Next Gen et de l’équipe nationale de développement pour les athlètes et leurs entraineurs, dans la piscine et en eau libre, des camps séniors, des programmes au centre et des équipes nationales.

Quel rôle ont joué les centres de haute performance et quelles sont vos attentes à leurs sujets pour l’avenir?

Les athlètes des centres de haute performance ont remporté plus du trois quarts de nos médailles individuelles aux Jeux olympiques et aux Championnats du monde depuis 2007. Les centres offrent un environnement d’entrainement quotidien de calibre mondial qui vise à développer des nageurs ciblés à leur plein potentiel dans le but de remporter des médailles internationales.

Les centres à Vancouver et en Ontario vont continuer d’être des centres de performance et feront partie intégrante de notre stratégie de haute performance pour Paris 2024 et les Jeux de Los Angeles 2028. Avec les nouveaux entraineurs-chefs en place, Ryan Mallette (https://www.swimming.ca/fr/nouvelles/2022/07/22/ryan-mallette-est-nomme-entraineur-chef-du-chp-ontario/) et Scott Talbot (https://www.swimming.ca/fr/nouvelles/2022/08/19/talbot-apporte-une-grande-experience-a-la-barre-du-chp-vancouver/), nous croyons que nos centres sont bien équipés pour l’avenir. Nous verrons plus de liens se développer entre les entraineurs et les nageurs*, comme c’est arrivé entre les essais de cette année et les championnats du monde et les Jeux du Commonwealth.

Comment expliquez-vous le succès des relais du Canada?

La stratégie nationale de relais a été un programme ciblé avec des initiatives qui permettaient aux athlètes et aux entraineurs de se familiariser avec la culture de l’équipe nationale et la façon dont les relais fonctionnent. Au cours des années, nous avons offert cette expérience lors des camps Envol pour les relais, les tournées de relais pour les jeunes, le programme de l’équipe nationale de développement, des appels/programmes axés sur l’équipe séniore, les centres de haute performance et l’équipe nationale séniore. Il y a un alignement et tous les éléments appuient l’importance des relais dans les programmes et les équipes de Natation Canada. L’entraineur-chef de l’époque et moi-même avons lancé l’approche ciblée pour les relais sur l’équipe nationale séniore en 2013. Nous avons commencé avec deux entrainements spécifiques pour les relais lors du camp de préparation pour les Championnats du monde de la FINA 2013 à Barcelone, puis les équipes juniors ont commencé à faire la même chose. Après avoir visité les différents programmes au Canada avec l’entraineur national de développement, Ken McKinnon, nous avons parlé du concept des camps Envol pour les relais Next Gen. L’idée était d’organiser un camp de style NFL, mais pour la natation, et ce concept continu d’être utilisé maintenant.

Au jour 3 des Jeux du Commonwealth 2022, nous avons remporté notre quatrième médaille en trois jours, une médaille d’argent, et nous avons pensé à notre stratégie de relais. Nous avons eu besoin de huit nageurs en séries et en finale pour que l’équipe de relais mixte quatre nages remporte le bronze et sept hommes pour le bronze au relais 4×100 m libre. Si on ajoute les relais féminins au libre, à la fin du troisième jour, nous avions 14 nageurs qui étaient médaillés des Jeux aux relais! Ils venaient de sept programmes et de 10 clubs différents. Cela montre que nous avons besoin de tous les programmes pour relever le niveau du pays et nous devons continuer comme ça pour Paris et LA.

À quel point les programmes de club et les programmes universitaires sont-ils importants au Canada?

Nous avons besoin des programmes des clubs et des universités dans toutes les provinces pour développer nos futurs nageurs et contribuer à notre programme à tous les niveaux. Nous recherchons maintenant des façons de veiller à ce que tous nos nageurs continuent de s’entrainer et d’avoir des compétitions appropriées pour eux jusqu’à la fin de l’été pour maximiser l’amélioration de tous nos athlètes au pays, ce qui est très important lorsque nous regardons le parcours vers un podium olympique. Bien sûr, plus y a d’athlètes sur ce parcours, mieux c’est, et nous continuons à travailler là-dessus. Un facteur important que nous devons considérer est l’amélioration des nageurs du printemps à l’été et de faire progresser ces performances encore plus.

Et si on parle du développement des entraineurs? Qu’est-ce qui se passe à ce niveau?

Nous avons offert des opportunités de développement des entraineurs de haute performance et d’équipes à plus de 150 entraineurs depuis 2013 par le biais de conférences, d’ateliers, de cliniques, d’appel vidéo, de camps, d’équipes et pendant la pandémie, nous avons eu plus d’appels que jamais sur de nouvelles plateformes. Tous les entraineurs impliqués peuvent être fiers des réussites de l’équipe nationale dans notre préparation pour Paris et LA. De nombreux nouveaux entraineurs ont acquis de l’expérience. En avançant vers 2024 et au-delà, c’est le temps de conserver nos valeurs et nos systèmes, de cibler de nouvelles façons pour aider les entraineurs à atteindre l’excellence pour développer les athlètes.

Vous avez beaucoup parlé de travailler avec chacun pour déterminer un cheminement individuel afin d’être au sommet pour les Jeux olympiques. Qu’est-ce que cela signifie pour vous?

En 2022, nos athlètes ont pris de grandes décisions et nous avons travaillé avec eux pour les supporter. Certains ont participé aux Championnats du monde de la FINA, mais pas aux Jeux du Commonwealth, d’autres ont fait l’inverse, mais tous avaient notre appui. En mai, j’ai parlé au Centre de haute performance — Ontario en disant que tous les nageurs étaient sur le bon chemin et que tout allait bien. Plus nous approchons des Jeux olympiques, plus ces chemins vont se recouper et créer une approche ciblée pour les Jeux. Nous allons participer aux Championnats du monde de la FINA 2023 à Fukuoka, au Japon, à l’été 2023 et aux Championnats du monde de la FINA 2024 à Doha en février 2024 avec un but et un plan. C’est comme un casse-tête, oui, mais nous allons trouver une façon de nous concentrer sur ce qui compte et de s’adapter sans en faire tout un plat.

Nous cherchons toujours à créer des plans et des programmes et nous travaillons maintenant sur la période de 2025 à 2028. Nous aurons un programme national pour le Canada et une structure dans laquelle tous peuvent travailler et développer tous les éléments qui forment la stratégie d’avenir. Je le vois comme une opportunité prometteuse pour que tous voient qu’ils peuvent faire partie de cette aventure incroyable. Nous travaillons sur le cycle de 2025 à 2028. Nous avons déjà commencé à consulter les entraineurs brevetés et les responsables techniques des provinces, et nous allons consulter le conseil des athlètes de Natation Canada à ce sujet. Nous allons continuer à solidifier le système pour le Canada. Nous en aurons plus à dire à ce sujet au moment opportun.

Un mot de la fin?

Je veux remercier À nous le podium, Sport Canada et le Comité olympique canadien pour leur aide incroyable qui a permis à notre programme de grandir et de s’épanouir. Nos partenaires, ainsi que les investissements de Natation Canada, ont fait toute la différence.

Il y a eu beaucoup de changements dans la dernière année, mais le changement est en continu depuis 2013 et nous allons avancer encore en 2024 et 2028. Le changement peut être difficile, mais sans changement, il n’y a pas de croissance. Nous ne voulons pas retomber en arrière, il y a donc d’autres changements à venir. Le train avance et nous pouvons tous monter à bord. Je le vois comme une grande aventure à vivre.

*Les nageurs qui aimeraient plus d’informations sur l’un des centres de haute performance peuvent remplir ce formulaire : https://forms.swimming.ca/machform/view.php?id=35819.