Par Rita Mingo

Il y a des personnes qui ne laissent rien se mettre en travers de leur engagement bénévole.

Trevor Cowan, par exemple. Une cheville cassée ? Quelle cheville cassée ?

« C’était un défi intéressant pour moi », a commencé Cowan, responsable de la compétition de natation des Jeux du Canada 2022. « J’ai participé à une course d’obstacles de 5 km avec ma famille quelques semaines avant les Jeux et je me suis complètement cassé la cheville droite. S’il y a un os dans la cheville, je l’ai cassé. Je n’ai pu participer aux Jeux que grâce à l’énorme soutien de mon équipe, qui m’a poussé dans un fauteuil roulant, m’a aidé à monter et à descendre les escaliers et m’a servi de jambes et de coureurs dans de nombreux cas, alors que j’essayais de travailler depuis une table. »

« J’étais assis aux urgences et je me suis demandé ce que j’avais fait. C’est horrible. Mais tout a été rendu possible grâce à de nombreux collègues qui m’ont aidé ».

Pour ses efforts au cours de la dernière année, Cowan a reçu la distinction de bénévole de l’année de Natation Canada.

« Très surpris et très humble », a-t-il admis. « Le bénévolat en natation est toujours un travail d’équipe, il y a un grand groupe de personnes. C’est un travail intensif. C’est une grande fierté que d’être reconnu. »

Selon Cowan, l’engagement aux Jeux du Canada – qui se sont déroulés à l’Université Brock – a été le point culminant de la dernière saison, alors qu’il a assumé le rôle de représentant technique du Canada lors d’une rencontre post-pandémie.

Les Jeux « avaient été reportés, donc beaucoup d’ajustements pour le comité d’organisation », a-t-il expliqué. « C’était un processus intéressant d’essayer de rassembler nos bénévoles locaux ainsi que nos bénévoles visiteurs des différents provinces et territoires, pour essayer de rétablir un évènement vraiment passionnant, et revenir à quelque chose qui ressemble à la normalité. »

« Tout le monde était super enthousiaste, mais la natation demande beaucoup d’apprentissages pour mettre en place un grand évènement. Nous comptons tellement sur notre momentum, sur les parents des nageurs qui apprennent les ficelles du métier pour être officiels, pour avoir certaines compétences. Lorsque vous ne faites plus de compétition pendant deux ans, il est étonnant de constater à quel point cela réduit notre capacité de bénévolat. »

Avec sa cheville en bon état, Cowan est de retour sur le bord de la piscine presque toutes les fins de semaine. Il s’agit de sa 19e saison de bénévolat, qui a commencé – comme beaucoup – lorsque ses deux enfants participaient à des compétitions. Son raisonnement pour le bénévolat est à deux volets.

« Je crois vraiment en la valeur de ce sport en particulier », a-t-il expliqué. « C’était vraiment bien pour mes filles. Il présente un mélange unique de poursuite individuelle, de contemplation de la fine ligne noire au fond de la piscine, et de concentration mentale nécessaire pour obtenir de bons résultats, ainsi qu’un aspect collectif dans les relais et les épreuves par équipes. Cela a été très bénéfique pour mes filles en termes de discipline, de gestion du temps et de concentration. C’est un sport vraiment spécial ».

Cowan, basé à Barrie et ancien président du Barrie Trojans Swim Club, continue de participer à des évènements locaux, provinciaux et nationaux. Il est le président régional de Swim Ontario pour la région de la Huronie et travaille avec ces 10 clubs.

« Souvent, sur le bord de la piscine, je soutiens nos juges-arbitres en formation, soit en les encadrant, soit en leur donnant un retour d’information ou une évaluation formelle pour les aider à développer leurs compétences de juge-arbitre et à passer à différents niveaux de certification », a-t-il déclaré.

Il est également coprésident du comité des officiels de l’Ontario, qui apporte son soutien aux 7 000 bénévoles inscrits dans la province.

Gestionnaire de l’architecture technique chez Bell Media, M. Cowan se prépare actuellement pour les championnats Speedo de l’Est, qui auront lieu en mars. Il admet que c’est désormais son passe-temps.

« Je pense que ce qui me retient à ce stade, ce sont les gens », conclut-il. « Nous pouvons avoir 40, 60, 100 personnes lors d’un grand évènement national pour organiser une journée de natation. On apprend à connaître tous ces autres bénévoles et c’est vraiment une fraternité géniale. Si vous allez passer un week-end sur un bord de piscine, vous trainez avec des dizaines de personnes qui donnent également de leur temps au profit d’un sport amateur et il est vraiment difficile de trouver un mauvais élément dans ce groupe. »