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Cowan nommé révélation de l’année grâce à des premiers mondiaux sensationnels

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Grâce à des débuts sensationnels aux Championnats du monde de paranatation au Portugal en juin dernier, Félix Cowan a été nommé révélation de l’année de Natation Canada (programme paralympique).

« Je suppose qu’il serait juste de dire que Félix volait un peu sous le radar », a déclaré Jean-Michel Lavallière, récemment nommé entraineur-chef du Centre de haute performance – Québec de Montréal, à propos de l’athlète alors âgé de 19 ans qui n’avait encore jamais fait sa place au sein de l’équipe nationale à l’amorce de la saison 2022. « Cependant, il faut se rappeler qu’en raison de la pandémie de COVID-19, il n’y a pratiquement pas eu de compétitions pendant deux ans. De plus, en 2021, Félix a été reclassé de S9 à S8, donc cela aussi a un peu changé la donne.

« Bref, il était définitivement sur notre radar, mais il n’avait tout simplement pas eu l’occasion de vraiment faire ses preuves avant les mondiaux de 2022. »

Cowan, qui s’entraine au CHP-Québec depuis 2020, affirme que l’interruption des compétitions causée par la pandémie a servi de motivation supplémentaire avant la campagne 2022.

« J’avais hâte de faire mes preuves. Cela m’a motivé encore plus », a déclaré le jeune homme aujourd’hui âgé de 20 ans et originaire de Brossard, au Québec, qui est né avec une paralysie cérébrale légère. « Mon objectif avant les Essais de l’an dernier à Victoria était clair. C’était de faire l’équipe.

« Quand je suis arrivé là-bas, je savais que j’avais mis les efforts et effectué le travail requis. »

Ce travail acharné a clairement porté ses fruits.

Aux Essais canadiens de natation Bell 2022 en avril dernier, Cowan a remporté trois médailles multi-catégories, dont l’or au 50 mètres libre, pour se qualifier pour ses premiers championnats du monde.

« Les Essais ont été le moment où Félix a éclos, c’est certain », a déclaré Lavallière. « Honnêtement, nous savions qu’il atteindrait ce niveau, mais peut-être pas aussi vite. Il était au CHP-Québec depuis quelques années, plutôt du côté de la prochaine génération. Il s’est développé à son rythme, a mis en place les bonnes bases techniques. »

Une fois à Madère 2022 l’été dernier, personne n’aurait pu blâmer la recrue des mondiaux d’être un peu dépassée par les événements. Au contraire, il a non seulement fait preuve d’une assurance remarquable, il a réussi à élever son jeu d’un cran.

Cowan a atteint la finale dans chacune de ses quatre épreuves individuelles, établissant trois marques personnelles au passage. Au 50 libre S8, il a raté le podium par sept centièmes de seconde, terminant quatrième grâce à un record canadien de 27,63.

Il faisait également partie des relais mixtes 4 × 50 quatre nages 20 points et 4 × 100 libre 34 points qui ont établi de nouveaux standards nationaux.

« J’ai terminé quatrième avec un record canadien et un record personnel par près d’une seconde sur 50 mètres, ce qui est énorme. Je ne pourrais pas être plus content », avait déclaré Cowan sur le coup. « La prochaine fois, on ira chercher la médaille. »

Lorsqu’il se remémore ses débuts aux championnats du monde huit mois après les faits, Cowan dit qu’il se sentait confiant, mais qu’il était tout de même surpris de ses résultats.

« En arrivant là-bas, j’étais fébrile. Je voulais bien faire et faire mes preuves. Je n’avais pas vraiment d’attentes en termes de résultats, je voulais juste nager de mon mieux. Oui, atteindre la finale dans toutes mes épreuves, c’était une certaine surprise pour moi et mes entraineurs.

« Je savais que j’étais capable de livrer des performances de niveau international, mais je ne m’attendais vraiment pas à terminer quatrième, à sept centièmes du podium. C’est certainement une grande source de motivation. Cela me donne envie de travailler encore plus fort pour faire encore mieux la prochaine fois. »

Sans surprise, Cowan considère la finale du 50 libre comme le point culminant de ses premiers mondiaux.

« Quand j’ai regardé le tableau et que j’ai vu mon temps… c’était la première fois que je passais sous les 28 secondes. Je me suis dit « Oh wow! C’est bon! ». Puis j’ai réalisé que c’était un record canadien et je me suis dit « Oh wow! » C’est vraiment bon ». »

Lorsqu’on le questionne sur son travail avec Cowan au quotidien, Lavallière ne tarit pas d’éloges envers son protégé.

« Félix est très facile à entrainer. C’est vraiment facile de travailler avec lui. C’est une personne très calme. Ce n’est pas celui qui parle le plus fort sur le pont de la piscine, mais il est extrêmement à son affaire. J’appellerais cela une confiance tranquille.

« Son éthique de travail est impeccable. Avec lui, vous savez qu’il se donnera à 100 % à chaque fois et dépassera vos attentes la plupart du temps. »

Les Essais canadiens de natation Bell 2023 étant prévus le mois prochain à Toronto (du 28 mars au 2 avril), Cowan fait maintenant face à un nouveau défi.

En compagnie de 17 de ses coéquipiers de l’équipe nationale, il a entamé la saison en Australie, où la délégation a tenu un camp d’entrainement avant de participer à la première étape du calendrier de la Série mondiale de paranatation Citi 2023.

Sur place, Cowan s’est prêté à un examen de classification et a été reclassé « vers le haut » chez les S9, à l’exception des épreuves de brasse, pour lesquelles il demeure un nageur SB8.

Interrogé sur le changement, l’étudiant collégial en sciences humaines a fait preuve d’une impressionnante sagesse.

« C’est sûr que c’est encore nouveau. J’ai encore beaucoup de choses à digérer. Si je prends le 50 libre, je me retrouve à une seconde du temps requis pour les mondiaux de cet été. Mais l’année dernière, j’ai amélioré mon 50 libre de 1,6 seconde au total. Donc, je sais que je peux le faire.

« J’ai deux possibilités devant moi cette année, les mondiaux et les Jeux parapanaméricains. Ce n’est pas la fin pour moi en natation, ça c’est certain. Je vais continuer à travailler encore plus fort. »