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Les nageurs canadiens sont prêts à tester l’eau de Rio aux Jeux paralympiques

Articles de fond –

Par Jim Morris

RIO DE JANEIRO —  L’année où Danielle Dorris est née, Benoit Huot avait déjà six médailles paralympiques autour de son cou.

Alors que l’une commençait la natation à l’âge de 10 ans, l’autre possédait une collection de 19 médailles paralympiques, dont 9 en or, récoltée en quatre Jeux.

Huot et Dorris seront coéquipiers lorsque la natation commencera ce jeudi aux Jeux paralympiques de Rio 2016. À 32 ans, Huot participera à ses 5es paralympique. Dorris, âgée de 13 ans seulement, sera la plus jeune membre de l’équipe.

« C’est assez inspirant, » a dit la nageuse originaire de Moncton au Nouveau-Brunswick et qui nage dans la catégorie S8. « Dans quelques années, ça pourrait être moi. »

L’entraineur-chef des Jeux paralympiques Craig McCord dit que l’équipe qui compétitionnera à Rio a comme objectif de remporter des médailles tout en gardant à l’esprit le développement du talent pour Tokyo 2020 et plus loin encore.

« Je dirais que nous sommes mieux préparés pour le long terme, » dit McCord, qui a annoncé sa résignation en tant qu’entraineur-chef de la paranatation après Rio. « L’équipe est équilibrée.

Je regarde nos vétérans et ils sont très bons. Et je suis très enthousiaste pour nos jeunes. Ce sera un bon teste pour le groupe. Ça nous met sur le bon chemin pour Tokyo. »

McCord est optimiste par rapport à leur objectif de remporter 14 médailles.

« Si tout va bien, nous pourrions en remporter 20, si tout le monde monte d’un cran que nous embarquons sur une lancée comme c’est arrivé aux Olympiques, » dit-il.

Les nageurs canadiens ont remporté 16 médailles (4 ors, 9 argents et 3 bronzes en 2012).

Aurélie Rivard était encore une adolescente impressionnable il y a 4 ans, mais elle est rentrée à la maison avec une médaille d’argent au 400 m libre. Elle se présente à Rio en tant que championne du monde au 50 m et 400 m libre et détentrice du record du monde au 100 m libre.

« C’est différent cette année, » dit la nageuse S10 de 20 ans originaire de St-Jean-sur-Richelieu au Québec. « À Londres j’étais la plus jeune. J’étais le bébé. J’étais entouré de ces incroyables athlètes qui ont tellement accompli. J’ai l’impression d’être parmi les vétérans maintenant. »

Rivard est l’une des 8 membres de l’équipe de natation à avoir déjà participé aux Jeux paralympiques. Pour Katarina Roxon de Kippens, T.-N.L. et Devin Gottell d’Antigonish, N.-É., il s’agira de leurs 3es Jeux.

Les recrues paralympiques vont de Tammy Cunnington de Red Deer, Alb., 40 ans et détentrice du record du monde au 50 m papillon S4, à Tess Routliffe, de Caledon, Ont., 17 ans et qui a déjà remporté 4 médailles d’or aux derniers Jeux parapanaméricains à Toronto.

Rivard devrait être une prétendante pour 5 médailles alors que Huot devrait atteindre le podium 3 fois. Les autres athlètes prétendant au podium sont Routliffe, Cunnington, Roxon, Nicolas Turbide de Québec, Nathan Stein de Port Coquitlman, C.-B., Sarah Mehain de Vernon, C.-B., Morgan Bird de Calgary et Alec Elliott de Kitchener, Ont.

Les nageurs canadiens avaient remporté un total impressionnant de 41 médailles, dont 20 d’or, aux Jeux paralympiques de Sydney en 2000. Quatre ans plus tard à Athènes, ils en avaient remporté 38 (15 ors) puis 23 (7 ors) à Pékin en 2008.

Le chef d’équipe de la paranatation James Hood dit que le niveau de compétition augmente chaque année.

« Le mouvement paralympique croît et évolue, il y a de plus en plus d’athlètes provenant de différents pays, » dit Hood. « Le Canada a eu plusieurs vedettes depuis des années et a toujours très bien performé. Nous avons encore des vedettes et nous continuons de bien performer. C’est seulement qu’il y a plus de profondeur maintenant et ça devient de plus en plus compétitif à chaque Jeux. »

Dorris, qui est née avec une partie de ses bras seulement, admet avoir été nerveuse avant la compétition, mais trouve l’expérience paralympique libératrice.

« Il n’y a pas à avoir peur de qui vous êtes et ce dont vous avez l’air ici, » dit-elle. « Nous sommes tous les mêmes. Nous avons tous un handicap. »

Elle comprend aussi que ces Jeux seront une étape majeure dans sa carrière.

« Je suis assez confiante et je pense pouvoir faire des meilleurs temps à ces Jeux, » dit Dorris. « Peut-être pas des médailles, mais je vais essayer et m’amuser. »