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La paranageuse Aurélie Rivard travaille pour battre ses records du monde et en tire sa motivation

Articles de fond –

Par Jim Morris

Chaque fois qu’Aurélie Rivard plonge dans la piscine, la seule personne qu’elle désire battre est elle-même.

Rivard détient quatre records du monde en paranatation dans la catégorie S10. Travailler pour abaisser ces records aide l’athlète de 22 ans de Saint-Jean-sur-Richelieu à garder la flamme.

« Mon objectif chaque année est de battre mes meilleurs temps personnels, » a dit Rivard du centre de haute performance – Québec. « Il se trouve seulement que ce sont des records du monde. J’essaie toujours de battre mes records du monde. Ce n’est pas un objectif, c’est une motivation. »

Battre son propre record du monde au 100 m libre ou « s’en approcher le plus possible » est sur la liste de choses à faire de Rivard aux Championnats para-pan-pacifiques qui commencent le 9 août à Cairns en Australie.

Chaque session sera retransmise en direct sur le site web, la page YouTube et la page Facebook de Swimming Australia. Natation Canada donnera des nouvelles sur sa page Twitter pendant la compétition.

En juin dernier, Aurélie a abaissé son record du monde 200 m libre deux fois la même journée lors de la Série mondiale de paranatation à Berlin, abaissant le record à 2 : 08,64. « Je nage cette épreuve une fois par année, » a dit Rivard. « Chaque fois, mon objectif est de battre le record. Pour l’instant, ça a fonctionné à chaque fois. Je l’ai abaissé l’an dernier et une autre fois cet été. J’essaierai de la faire à nouveau l’été prochain. »

Aux Jeux paralympiques de Rio 2016, Rivard a remporté trois médailles d’or et une d’argent, et a fracassé les records du monde aux 50 m et 400 m libre. C’est au 200 m QNI qu’elle a terminé au 2e rang.

Les para-pan-pacifiques seront un bon test. Elle nagera contre la Néo-Zélandaire Sophie Pasco et l’Australienne Monique Murphy, deux de ses plus grandes rivales.

« Pour moi, ce n’est pas différent des championnats du monde, » a dit Rivard. « La préparation est la même que si nous allions aux mondiaux. »

Ses performances à Rio, où elle a été la porteuse du drapeau à la cérémonie de clôture, lui ont valu d’être reconnu comme l’une des meilleures paranageuse au monde. Se joindre au centre de haute performance à Montréal, avec Mike Thompson, l’a aidé à affiner ses talents.

Le milieu d’entrainement est plus demandant et met l’accent sur les compétences techniques. Il y a aussi plus de ressources pour aider les nageurs dans l’eau comme à l’extérieur.

« Elle s’est améliorée sur tous les aspects, » a dit Thompson. « Son attitude et son bien-être général sont beaucoup mieux. Elle semble beaucoup plus heureuse. Beaucoup de choses sont prises en charge pour elle, elle n’a donc pas à s’en inquiéter. »

Rivard et Thompson ont aussi une meilleure compréhension de l’autre. « Notre relation a beaucoup évolué, » dit-il. « Je pense qu’elle me fait confiance. Elle sait que je travaille pour ses intérêts. »

Rivard apprécie la camaraderie créée au centre. « Ce que j’aime, c’est que nous sommes que six nageurs, » dit-elle. « Nos entrainements sont très spécifiques. Nous passons beaucoup de temps avec Mike, nous pouvons donc créer une vraie relation athlète/entraineur. Je m’entraine avec mes coéquipiers, mes amis. C’est beaucoup plus motivant d’être entouré de personnes qui ont le même objectif que vous. »

Récemment, Rivard a de la difficulté à rester motivée. « Je fais partie de l’équipe depuis 10 ans, j’ai accompli tout ce que je voulais faire, » dit-elle. « J’ai été aux Paralympiques, j’ai remporté des médailles d’or, j’ai battu des records du monde. Parfois, je me demande pourquoi je continue, qu’est-ce qui me reste à faire ? C’est plus difficile d’année en année. »

Ce qui pousse Aurélie à continuer est sa passion pour la natation et son désir de s’améliorer.

« Je veux être meilleure que l’année précédente, » dit-elle. « Je veux défendre mon titre. J’aime gagner. J’en suis impatiente. »

Thompson ne doute pas que Rivard est en mesure de fracasser ses records au 100 m et 400 m libre en Australie. « C’est possible, » dit-il. « Il n’en tient qu’à elle. Mais elle est très confiante. Je ne serais pas surpris. »

Rivard planifie continuer de nager jusqu’aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020. Après cela, son futur est incertain. « J’essaie de ne pas y penser, » dit-elle. « Je veux me rendre à Tokyo. Après cela, je ne sais pas encore si je prends ma retraite ou si je continue. Je ne peux pas vous dire si je serai à Paris dans six ans. Je pense que je vais y aller une année à la fois, voir où la vie me mène. »

Plus de la moitié de sa vie a été consacrée à la natation.

« Tout ce que je fais, c’est pour la natation, toutes les décisions que je prends ou les voyages, » dit-elle. « Tous mes amis sont des nageurs. Ce sera vraiment difficile de quitter tout cela. Je ne sais pas encore si je trouverai quelque chose que j’aime autant. Je l’espère. »