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L’entraineur paralympique national Vince Mikuska utilise la peinture pour combler le vide de l’entrainement causé par la COVID-19

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Photo crédit : Jenna Hauck, courtoisie de The Chilliwack Progress

Par Jim Morris

Comme beaucoup de gens, Vince Mikuska n’a pas respecté son calendrier habituel au cours de l’année dernière.

Normalement, Mikuska, entraineur national sénior du programme paralympique de Natation Canada, passe environ 190 jours par an à des compétitions ou à rendre visite à des athlètes et des entraineurs partout au pays pour les aider dans leur entrainement. Son emploi du temps sera encore plus chargé cette année avec les Jeux paralympiques de Tokyo qui doivent commencer le 24 août.

Mais, la COVID-19 a changé tout cela. Bien qu’il continue à voir les nageurs, les entraineurs et le personnel de Natation Canada virtuellement, le temps gagné lorsqu’il ne voyage pas lui a permis de se consacrer à une autre de ses passions, la peinture. Une série de ses œuvres a récemment été exposée au Chilliwack Arts and Cultural Centre.

La présentation intitulée Shifting Perspectives est la 12e exposition de Mikuska, la première remontant à 1983 à Winnipeg.

Sa dernière exposition en 2016 intégrait un certain nombre de portraits ou de pièces comportant de nombreux visages. Il décrit les 44 tableaux de cette dernière exposition comme « des œuvres abstraites inspirées par le paysage ».

« Mon approche du travail (en 2016) était un peu différente », a-t-il déclaré. « C’était toujours basé sur le paysage, mais je pense que c’est peut-être un peu plus spécifique. »

« Parfois, je commence une peinture en faisant simplement quelques gestes sur le papier ou la toile, puis je continue à y réagir. Cette fois, j’avais une idée un peu plus précise de ce que je voulais faire. »

Sur le site web du centre, Mikuska explique qu’il essaie de remettre en question ce qu’il voit et comment il le voit.

« La couleur, la perspective et le mouvement sont tous importants pour essayer de réimaginer mon environnement », a-t-il déclaré. « Il existe de nombreuses façons de considérer les relations entre la forme, l’espace et l’environnement. Je m’efforce de reconstituer ces relations en utilisant l’espace et la couleur pour créer de nouvelles formes et de nouveaux environnements. »

En raison des restrictions imposées par la COVID-19, seul un nombre limité de personnes a pu voir l’exposition, mais les réactions ont été positives.

« Les gens semblent apprécier ma couleur, comme ils le font habituellement », a-t-il déclaré.  « Une personne qui avait vu mon travail auparavant a remarqué que j’avais changé mon approche, donc beaucoup de bons retours. »

Le temps que Mikuska passe devant une toile l’aide à formuler des idées et des stratégies qu’il peut appliquer à la natation.

« Je crois fermement au fait que votre esprit fonctionne à plusieurs niveaux subconscients », a-t-il déclaré. « Lorsque vous êtes capable de faire quelque chose et de vous mettre dans ce qu’on appelle généralement le flow, les choses commencent à se mettre en place dans votre esprit. »

« Je pense que cela m’aide à me libérer l’esprit, parce que ces choses sont traitées inconsciemment pendant que je fais ma peinture. »

Les Jeux paralympiques de Tokyo étaient initialement prévus pour 2020, mais ont été retardés en raison de la pandémie mondiale. Mikuska pense que l’année supplémentaire, et les capacités d’adaptation nécessaires pour s’adapter aux réalités de la COVID-19 pourraient être bénéfiques pour certains athlètes.

« Je pense qu’il y aura beaucoup d’impacts positifs pour beaucoup de nageurs », a-t-il déclaré. « Certains d’entre eux ont eu une année supplémentaire d’entrainement, d’autres ont eu une année supplémentaire pour mûrir. »

« Lorsque les gens réfléchiront à ce qu’ils ont dû traverser cette année, ils comprendront qu’ils ont acquis une certaine force psychologique. Il a fallu beaucoup de persévérance et de résilience pour y arriver. Ce n’est pas agréable quand on est dedans, mais quand on y réfléchit, on se rend compte qu’on en ressort plus fort. »

Malgré les restrictions imposées dans tout le pays, la plupart des nageurs titulaires d’un brevet ont pu poursuivre leur entrainement en piscine depuis juillet. Ce qui a fait défaut, c’est la compétition.

« C’est la chose la plus importante qui a manqué à tout le monde : l’opportunité de faire la course », a-t-il déclaré. « Beaucoup de gens ont fait des essais de temps dans leur propre piscine et il y a eu de très bons résultats, mais ce sont des athlètes. Ils veulent compétitionner. C’est une énorme perte pour eux. »

Comme d’autres professions, le personnel d’entraineurs de Natation Canada s’est adapté à l’utilisation des téléconférences et des réunions vidéo.

« Ce n’est pas du tout la même chose que ce que vous voyez ou ce qui se passe spontanément quand vous êtes à la piscine de quelqu’un », a déclaré Mikuska.

« C’est la partie la plus amusante du travail, voir ce que les gens font et comment ils s’améliorent. Le contact humain est ce qui m’a le plus manqué. »

Mikuska, qui est impliqué dans la paranatation depuis plus de 20 ans, a pris le rôle d’entraineur sénior après la démission de Craig McCord à la suite des Jeux paralympiques de Rio 2016.

Il faisait partie de l’équipe d’entraineurs à Rio qui a vu les nageurs canadiens remporter huit médailles. Mikuska a aussi été membre du personnel d’entraineurs aux Jeux panaméricains de Toronto 2015, aux Championnats du monde de l’IPC en 2013 et 2015, présentés à Montréal et Glasgow respectivement, ainsi qu’aux Jeux du Commonwealth 2014 à Glasgow. Il a été l’entraineur-chef des Championnats du monde de paranatation de Londres en 2019.

Les Jeux paralympiques de Tokyo seront différents des autres compétitions. Les amis et la famille ne pourront pas y assister et les athlètes seront limités dans leurs mouvements.

Mikuska est convaincu que les paranageurs canadiens pourront ignorer les distractions et performer lorsque nécessaire.

« Je pense que notre préparation a été plutôt bonne », a-t-il déclaré. « Je pense qu’ils vont rebondir et bien s’en sortir. Les temps qu’ils ont réalisés et que leurs entraineurs ont rapportés sont très encourageants. Comment cela va se traduire et quel sera l’environnement lorsque nous arriverons à Tokyo, c’est une autre question. »