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L’entraineur paralympique sénior, Vince Mikuska, se réjouit de sa retraite

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Par Jim Morris

Vince Mikuska a de nombreux projets maintenant que les Jeux paralympiques de Tokyo 2020 sont terminés. Mais, être un entraineur ne figure pas sur sa liste.

Après avoir été impliqué dans la paranatation pendant plus de 20 ans, Mikuska prend sa retraite de son poste d’entraineur sénior du programme paralympique de Natation Canada.

« Il est temps de passer à autre chose », a déclaré le résident de Chilliwack, en Colombie-Britannique, âgé de 65 ans. « Il y a des tableaux à peindre, des randonnées à faire, un petit-enfant dont il faut s’occuper. »

Mikuska s’est joint à Natation Canada en 2013 après avoir passé 19 ans au Chilliwack’s Spartan Swim Club et quatre ans comme entraineur provincial à Swim British Columbia. Il a assumé les fonctions d’entraineur-chef du programme de paranatation lorsque Craig McCord a quitté son poste en 2016. Tokyo était ses troisièmes Jeux paralympiques, mais ses premiers en tant qu’entraineur-chef.

Les nageurs canadiens ont remporté huit médailles à Tokyo.

Mikuska n’a pas une formation traditionnelle d’entraineur. Le natif de Winnipeg est titulaire d’un diplôme en histoire de l’art de l’Université du Manitoba, peint dans ses temps libres et n’a jamais été un nageur de compétition.

« Je voyais les choses différemment », a-t-il déclaré.

Mikuska avait prévu de prendre sa retraite l’année dernière, mais a accepté de prolonger son mandat lorsque la COVID-19 a forcé le report des Jeux paralympiques de Tokyo.

« J’ai dit que je resterais pour finir le travail et mener l’équipe à Tokyo », a-t-il déclaré. « Je sentais que c’était le moment d’arrêter de travailler à plein temps et de faire les autres choses dont j’ai envie. »

Il n’a pas fait part de sa décision aux athlètes avant Tokyo pour ne pas être une source de distraction.

John Atkinson, directeur de la haute performance et entraineur national de Natation Canada, a remercié Mikuska pour ses importantes contributions à la paranatation.

« Son calme et son dévouement à accomplir le travail sans drame ont été remarquables pour nos athlètes, nos entraineurs, notre direction et notre personnel », a déclaré Atkinson. « En plus de reconnaître son travail, je le remercie pour tout ce qu’il a fait et lui souhaite le meilleur pour sa retraite et ce qu’elle lui réserve, à lui et à sa famille. »

Wayne Lomas, directeur associé de la haute performance de Natation Canada et entraineur national de paranatation, a fait l’éloge de Mikuska pour sa sagesse et son expérience.

« Je tiens à remercier Vince pour son leadership, son calme et son professionnalisme dans l’encadrement de nos nageurs, de nos entraineurs et de notre organisation, ainsi que pour son amitié », a déclaré Lomas. « Vince nous manquera, mais son héritage au niveau du club, de la province et du pays laissera un impact positif pour les années à venir. »

Mikuska estime avoir atteint les objectifs qu’il s’était fixés en acceptant le poste d’entraineur-chef, notamment en élargissant les possibilités de formation pour les entraineurs.

« Nous avons fait beaucoup plus de choses pour les entraineurs au cours des quatre dernières années que jamais auparavant », a-t-il déclaré. « Qu’il s’agisse de les faire participer à des camps ou de coopérer avec l’Association canadienne des entraineurs de natation pour offrir des possibilités d’apprentissage lors des compétitions des séries mondiales, des championnats pan-pacifiques et des championnats du monde. »

Apprendre à faire face à une pandémie a ouvert la porte à davantage de formations en ligne.

« Nous avons pu organiser un grand nombre de séances », a-t-il déclaré. « Nous avons reçu de bons commentaires. »

Mikuska a également travaillé à changer la culture au sein de l’équipe de paranatation.

« Il a toujours été difficile de construire une équipe dans un sport individuel, mais il y avait des choses autour de la culture de l’équipe que je voulais développer », a-t-il déclaré. « Je pense que nous avons réussi à travailler avec nos consultants en performance mentale, en introduisant simplement de nouvelles idées et en faisant comprendre aux gens ce qu’apporter le meilleur d’eux-mêmes à la piscine signifiait pour les autres membres de leur équipe. »

Mikuska a notamment travaillé avec Katarina Roxon lors des Jeux paralympiques de Rio 2016. Lors de ses troisièmes Jeux, Roxon a remporté sa toute première médaille : l’or au 100 m brasse SB8 en plus d’abaisser le record canadien.

« C’était assez spécial », a-t-il dit.

Lorsque les Championnats du monde de paranatation de 2017 ont été reportés en raison d’un tremblement de terre à Mexico, Natation Canada a organisé une compétition à Toronto. Les nageurs canadiens ont répondu à ce défi en enregistrant d’excellents résultats, dont un record du monde au 100 m dos établi par Shelby Newkirk.

« Je pense que notre équipe a fait preuve d’une réelle résilience », a dit Mikuska.

Lors des Championnats du monde de paranatation 2019 à Londres, les premiers de Mikuska en tant qu’entraineur-chef, le Canada a remporté 15 médailles, soit trois de plus qu’en 2015.

« Nous avons dépassé nos attentes, ce qui est formidable », a-t-il déclaré.

Mikuska a participé aux Jeux paralympiques de Sydney 2000 et de Rio 2016 en tant qu’entraineur sur l’équipe. Il a également fait partie de l’équipe d’entraineurs des Jeux parapanaméricains de Toronto en 2015, des Championnats du monde de l’IPC de 2013 et 2015 à Montréal et Glasgow, ainsi que des Jeux du Commonwealth de Glasgow en 2014 et de Gold Coast en 2018.

Sa carrière d’entraineur a débuté alors qu’il fréquentait l’Université de Winnipeg. Son frère et sa sœur étaient tous deux nageurs. Leur entraineur a demandé à Mikuska s’il serait intéressé par le poste d’adjoint, car il recherchait quelqu’un ayant une expérience sportive.

Il a accepté. Un an plus tard, lorsque l’entraineur est parti, c’est Mikuska qui a pris les rênes du club.

« Lorsque vous êtes entraineur de natation, vous avez tous ces jeunes de différents niveaux d’engagement et de capacité et vous essayez d’obtenir le meilleur d’eux », a-t-il dit. « C’est toujours agréable de s’impliquer avec des gens qui veulent être bons dans quelque chose. »

L’implication de Mikuska dans la paranatation a commencé en 1995 lorsque Bob Penner, atteint de paralysie cérébrale, a commencé à nager avec le club à Chilliwack. Penner a participé à deux Jeux paralympiques et a remporté l’or en tant que membre du relais 4×100 m QN de 34 points à Sydney.

« Je n’avais pas une connaissance approfondie de la paralysie cérébrale », a dit Mikuska. « Nous essayions des choses. »

Mikuska est aussi un artiste accompli. Ses œuvres ont fait l’objet de 12 expositions depuis 1983 à Winnipeg.

Il trouve la peinture relaxante et y trouve souvent les réponses à ses questions concernant la natation.

« Je pense qu’il y a beaucoup de choses qui se passent dans notre subconscient, que nous découvrons beaucoup de choses (lorsque) nous ne pensons pas à ce à quoi nous sommes censés penser », a-t-il déclaré.

Mikuska continuera à faire un travail d’éducation avec Natation Canada.

« Ce seront des projets qui auront un début et une fin », a-t-il déclaré. « Je ne vais participer à aucun projet continu. »

C’est le contact individuel avec les nageurs qui manquera le plus à Mikuska.

« Travailler avec les entraineurs et les athlètes dans leur environnement habituel, c’est vraiment très amusant », a-t-il déclaré. « Je n’ai pas été en mesure de le faire à cause de la COVID. C’est ce qui m’a vraiment manqué depuis le début de la pandémie. »

La décision de prendre sa retraite ne fut pas difficile à prendre. La femme de Mikuska a pris sa retraite cette année. Ils rendront visite à leur petit-enfant à Helsinki, en Finlande, à la fin des Jeux paralympiques.

« J’attendais cela avec impatience », a-t-il déclaré. « Il est temps pour nous de faire d’autres choses qui nous plaisent. »