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Roxon se sent revitalisée à l’approche de ses sixièmes Mondiaux

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Selon ses propres dires, Katarina Roxon se sentait « vraiment bien » suite aux Championnats du monde de paranatation de Londres 2019.

La vétérane de l’équipe nationale venait d’obtenir son meilleur résultat en carrière à sa cinquième participation aux Mondiaux, une médaille d’argent dans son épreuve de prédilection, le 100 m brasse SB8. Elle a également décroché le bronze au relais 4×100 m libre féminin 34 points.

À l’époque, Roxon se sentait en confiance à l’idée de défendre son titre paralympique au 100 brasse SB8 à Tokyo 2020.

« J’étais tellement emballée, tellement motivée à l’approche Tokyo », a déclaré la native de Kippens, à T.-N.-L., qui fait partie du contingent de 32 Canadiens qui participeront aux Mondiaux 2022 à Madère, au Portugal, du 12 au 18 juin. « Tout allait vraiment bien. Ma motivation était à son maximum.

« Juste avant le confinement (en raison de la COVID-19), c’était la première semaine de mars, j’étais à une compétition et je me sentais tellement prête. Prête pour Tokyo, prête pour les Essais. J’étais super confiante et très satisfaite de mon niveau de préparation. »

Comme ce fut le cas pour une légion d’athlètes, la préparation de Roxon pour les Jeux, ses quatrièmes, a ensuite été grandement affectée par la pandémie mondiale.

« Le report d’un an des Jeux fut une énorme déception. Je me répète, mais l’une des principales raisons est que je me sentais tellement prête.

« Mentalement, j’ai essayé de faire de mon mieux. J’ai essayé de poursuivre mon entrainement, dans la mesure du possible, évidemment. Les piscines étaient fermées à Terre-Neuve, tout était fermé. J’avais mis en place une salle d’entrainement chez moi. Je m’entrainais tous les jours. Je passais beaucoup de temps dehors, n’importe quoi pour rester active. C’était correct pendant un moment, mais… Lentement mais sûrement, pour moi, l’année 2020 fut en quelque sorte gaspillée. »

Une fois au Japon, 12 mois plus tard que prévu, Roxon n’a pas connu les Jeux qu’elle espérait.

Bien qu’elle ait contribué à la médaille de bronze du Canada au relais 4×100 libre féminin, elle a terminé quatrième au 100 brasse et a raté la finale dans ses deux autres épreuves individuelles.

« La meilleure façon de décrire Tokyo, c’est que ce fut une expérience », déclare l’athlète aujourd’hui âgée de 29 ans. « Être aux Jeux, concourir en pleine pandémie, personne n’avait fait ça auparavant. Je ne pouvais comparer ça à rien. Ça ne ressemblait à aucun des Jeux précédents auxquels j’avais participé.

« Pour moi, chaque expérience, qu’elle soit bonne ou mauvaise, est une expérience. Je suis toujours reconnaissante car nous en retirons chaque fois des leçons. Donc, j’ai quand même pris le temps de savourer chaque moment pendant que nous étions à Tokyo. Côté natation, ça ne s’est pas du tout passé comme je le voulais. Ce fut une compétition difficile. Mais ce fut une expérience et j’en suis vraiment reconnaissante. Je pense que c’est définitivement l’un des Jeux dont je me souviendrai pour le reste de ma vie. »

Dire que Madère 2022 n’était pas en tête de liste des priorités de Roxon à son retour de Tokyo serait un euphémisme.

En fait, la natation ne l’était pas, point final. À tel point qu’elle est restée loin de la piscine pendant plus de cinq mois.

« J’ai pris une longue pause mentale, physique et émotionnelle », déclare Roxon. « J’en avais vraiment besoin. Mon corps et mon esprit en avaient besoin. Et c’est probablement l’une des meilleures choses que j’ai faites depuis que je suis membre de l’équipe nationale. Je ne savais pas que j’avais besoin d’une pause jusqu’à ce que je reprenne la natation en février. Quand je suis revenue, je me suis dit « Tu sais quoi Katarina, tu avais vraiment besoin de cette pause. »

« Cette pause m’a complètement changée, ainsi que mes objectifs et ma motivation, tout. Grâce à elle, je suis revenue encore plus forte, probablement plus forte que jamais. Je suis maintenant dans l’eau depuis la mi-février et chaque journée est une journée incroyable. Ma motivation est à son paroxysme. »

L’une des questions que Roxon s’est posée pendant sa pause bien méritée était de savoir si, peut-être, il était temps de mettre un terme à sa fructueuse carrière.

« Il y a eu des moments où j’ai eu des doutes », dit-elle. « Je me disais « Est-ce que je veux que ce soit la fin? » Alors j’ai lutté avec ça. C’est une conversation que j’ai eue avec moi-même et avec mon père, qui est aussi mon entraineur. Nous en avons parlé. Est-ce ainsi que je veux terminer ma carrière? Mon père m’a beaucoup soutenue et m’a dit que quelle que soit ma décision, il me soutiendrait.

« J’ai définitivement vécu cette lutte interne avec moi-même. Mais je crois que mon premier choix a toujours été de faire une pause, voir comment je me sens, puis retourner dans l’eau. Au fond de moi, je pense que je savais que je n’étais pas prête à prendre ma retraite. Ce n’est pas comme ça que je voulais quitter le sport. Je n’en avais pas fini avec la natation. Je n’en avais pas fini avec le monde du sport. Je n’ai pas fini d’être la meilleure Katarina Roxon qui soit. »

Son père et entraineur au Aqua Aces Swim Club, Leonard, est fier de la façon dont sa fille a géré les derniers mois.

« Tokyo a été dévastateur pour Katarina, malgré son retour à la maison avec une médaille de bronze au relais. Nous en avons longuement parlé après qu’elle ait pris le temps de repenser à tout cela par elle-même. Sa décision de prendre une plus longue pause et de déterminer par elle-même si elle voulait revenir était essentielle et s’est avérée très judicieuse.

« Je suis très heureux pour elle qu’elle ait décidé de revenir et je suis fier de la façon dont elle a géré de telles déceptions, de la façon dont elle a tiré des leçons et a décidé d’aller de l’avant. Après tout, c’est ça la vie. Apprendre de nos expériences et s’en servir pour devenir une meilleure personne chaque jour. »

La cadette des Roxon affirme que si les Essais canadiens de natation Bell tenus en avril ont servi de confirmation, elle savait avant même d’arriver à Victoria qu’elle avait pris la bonne décision.

« Je me sentais incroyablement bien. Je me sentais tellement bien dans l’eau. Je savais avant d’arriver aux Essais que j’allais bien faire. Mais je ne savais pas à quel point j’allais bien faire.

« J’ai réussi d’excellentes courses dans toutes mes épreuves. Je n’avais jamais atteint le standard de qualification pour les championnats du monde dans chacune de mes épreuves auparavant, et ce sont mes sixièmes championnats du monde », ajoute Roxon, qui a fait ses débuts aux Mondiaux à l’âge de 13 ans en 2006.

Quant à ses attentes à l’approche de Madère 2022, la nageuse chevronnée dit qu’elle fait simplement confiance au processus.

« Je ne vais pas dire que je suis prête à 100 %. Mais je me sens bien, très confiante. Je fais confiance à ce que je fais dans l’eau.

« Plus important encore, je pense que l’une des plus grandes leçons que j’ai apprises au fil des ans est simplement de faire confiance à Dieu, et que Dieu veille sur moi, et qu’il a un but pour chaque chose. Quand je repense aux deux dernières années et que je constate où je suis maintenant, je pense que Dieu avait comme but que je nage comme je l’ai fait à Tokyo parce que, honnêtement, cela a fait que je suis revenue encore plus forte et meilleure que je ne l’étais. Vous pouvez toujours grandir et apprendre de chaque expérience, bonne ou mauvaise. Je pense que c’est ce que Dieu m’a fait traverser et m’a enseigné à Tokyo. »