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Ce n’est pas le prix, c’est ce que le prix représente, dit l’entraineur de l’année en paranatation

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Marc-André Pelletier a reçu sa juste part de récompenses au cours de sa brillante carrière d’entraineur.

Grâce à une autre année couronnée de succès en 2022, l’entraineur-chef de longue date du Club de Natation Région de Québec à Québec a de nouveau été honoré par Natation Canada en tant qu’entraineur de l’année (programme paralympique), méritant cette reconnaissance pour la deuxième saison consécutive et la quatrième fois au total.

En vient-on à se lasser de recevoir ce type de prix?

« C’est toujours agréable, bien sûr », a déclaré Pelletier. « On ne fait pas ce travail pour recevoir des récompenses. Mais c’est certain que c’est plaisant de voir notre travail reconnu par la suite.

« Ce n’est pas tant pour le prix que pour ce que le prix représente. Ça veut dire qu’on a fait du bon travail. On a réussi à amener les athlètes au niveau où ils devaient se rendre, particulièrement dans les grands moments comme les championnats du monde ou les Jeux paralympiques. Alors dans ce sens-là, oui, c’est agréable. »

Son « bon travail » en 2022?

Ses protégés du CNQ sont revenus des championnats du monde de paranatation au Portugal avec six médailles, dont trois titres.

Aurélie Rivard, la quintuple championne des Jeux paralympiques originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, est montée trois fois sur le podium, remportant l’or aux 50 et 100 mètres libre S10.

Nicolas-Guy Turbide, double médaillé paralympique de Québec, a été couronné champion du monde pour la première fois, dans sa spécialité, le 100 dos S13.

Alec Elliot de Kitchener, en Ontario, a décroché deux médailles de bronze S10, tandis que la quatrième membre du quatuor du CNQ à Madère 2022, Abi Tripp de Kingston, en Ontario, a atteint deux finales.

Quelques semaines après les championnats du monde, Turbide et Rivard ont également été médaillés dans leur seule épreuve aux Jeux du Commonwealth à Birmingham, en Angleterre, le premier triomphant au 50 libre et la seconde décrochant l’argent au 200 quatre nages individuel.

Interrogé sur ses deux champions du monde, Pelletier, qui faisait partie du personnel d’entraineurs canadien à Birmingham, a déclaré qu’il avait des raisons différentes d’être fier de Turbide, qui s’entraine avec lui depuis une décennie, et de Rivard, qui s’est jointe au club en janvier 2020.

« Aurélie qui remporte le 100 libre… pour moi ce fut sa meilleure épreuve aux mondiaux, d’autant plus que c’était après le 400 dans lequel elle a dû se retirer à la mi-course, ce qui a été difficile psychologiquement. Le fait qu’elle ait pu livrer une telle performance dans ces circonstances est une autre preuve qu’elle est une grande championne.

« Quant à Nicolas, on ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il gagne, pour être honnête. En raison de ses blessures ces dernières années, on ne peut pas autant pousser la machine à l’entrainement car on risquerait de provoquer des blessures à long terme. »

Pelletier a ajouté que si travailler avec des athlètes expérimentés et très performants comme Rivard et Turbide – tous deux âgés de 26 ans – présente des avantages évidents, cela comporte également certains défis.

« À un moment donné, avec des athlètes expérimentés, la question est : que peux-tu faire de plus? Tu as déjà les records, les médailles. Est-ce que je continue pendant un autre cycle? Est-ce que je suis encore là parce que j’ai toujours la passion de livrer de bonnes performances, ou pour ce que la natation m’apporte?

« Ce ne sont pas des athlètes professionnels qui empochent des millions chaque année. Lors des années au cours desquelles il n’y a pas de Jeux, il faut viser un événement clé, penser à moyen terme, pas nécessairement à long terme. Il faut vraiment travailler sur l’aspect psychologique.

« Je  dis souvent qu’entrainer de la performance, c’est d’abord et avant tout entrainer un individu qui fait de la performance. C’est pourquoi, avec des nageurs plus expérimentés, il faut tenir compte de tout ça. »

Comme ce fut le cas il y a un an après qu’ils aient été nommés nageuse et nageur de l’année de Natation Canada (programme paralympique), Rivard et Turbide ne tarissaient pas d’éloges envers leur mentor du CNQ.

« On apprend à mieux se connaître d’année en année », a dit Rivard, qui a remporté deux médailles d’or paralympiques et a établi deux records du monde à Tokyo 2020, quelques mois après avoir commencé à travailler avec Pelletier. « On a vécu beaucoup d’épreuves ensemble. Marc a vu le meilleur et le pire de moi-même. On a bâti une relation fondée sur la confiance et la complicité. »

« Marc est le catalyseur de mes performances depuis que nous avons commencé à travailler ensemble », a ajouté Turbide. « Avec lui, je sais que je suis toujours prêt physiquement et mentalement à performer aux moments opportuns. Il inspire confiance comme peu d’entraineurs sont capables de le faire. »

En vue des championnats du monde de cet été à Manchester, en Angleterre, Pelletier a un objectif clair.

« Notre objectif en 2023 sera de recentré les championnats du monde. C’est-à-dire de nous assurer que nos athlètes sont performants et qu’on cible nos priorités. Qu’ils franchissent la prochaine étape vers le niveau qui leur permettra d’être encore plus performants à Paris 2024.

« Donc, les amener aux mondiaux, et qu’ils soient plus rapides qu’ils ne l’étaient l’année avant Tokyo. »

Entre-temps, le quadruple entraineur national de l’année sera occupé à préparer ses ouailles pour les Essais canadiens de natation Bell 2023 qui se dérouleront du 28 mars au 2 avril à Toronto.