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Ce que Cole Pratt retient du long rétablissement de sa blessure à l’épaule

Articles de fond –

Par Jim Morris

Cole Pratt a tiré des leçons du lent rétablissement de sa blessure à l’épaule. Pratt s’est blessé à l’épaule gauche en novembre 2021 après avoir participé à ses premiers Jeux olympiques à Tokyo. Il a recommencé à nager à la fin de l’automne dernier seulement.

Pendant que Pratt se remettait de sa blessure, ses coéquipiers, Joshua Liendo et Finlay Knox entre autres, se faisaient un nom sur la scène internationale avec leurs performances aux Championnats du monde de la FINA 2022 à Budapest et aux Jeux du Commonwealth 2022.

« Je pensais que la discipline et la patience étaient deux choses différentes », explique le nageur de 20 ans qui s’entraine avec l’entraineur Dave Johnson au club Cascade de Calgary. « Mais quand j’ai commencé à les considérer comme faisant partie d’une même catégorie, c’est devenu beaucoup plus facile pour moi d’être patient dans ce que je faisais. De juste suivre la démarche et d’avoir confiance en celle-ci. »

Pratt a terminé 19e au 100 m dos et 21e au 50 m dos lors des Essais canadiens de natation Bell 2023. Il s’est présenté à la compétition sans réelle attente de se qualifier pour les Championnats du monde de World Aquatics à Fukuoka, au Japon. Pour lui, cette compétition était juste une autre étape sur la longue route qui le mènera, il l’espère, aux Jeux olympiques de Paris 2024.

« Ça a été vraiment long, ça a été vraiment difficile, avoue-t-il. Les dernières années ont été vraiment stressantes. »

Il a récemment participé aux trois étapes de la tournée Mare Nostrum en Europe, et il a même terminé 20e au 200 m dos.

Johnson souligne que le premier défi dans le processus de rétablissement a été de déterminer l’étendue de la blessure de Pratt. Une fois que la blessure a été diagnostiquée comme étant une déchirure du labrum, un plan de rétablissement et de remise en forme a été établi.

« Nager est un exercice très répétitif, rappelle Johnson. Ce n’est pas bon quand un membre est douloureux.

« Nous avons pris le temps pour reprendre de la force dans cette épaule. »

C’est seulement en décembre dernier que Pratt a pu recommencer à nager « un tout petit peu », dit Johnson. Il a commencé un horaire d’entrainement en janvier, puis en février il a commencé « à faire quelque chose qui ressemble à de la vraie natation. »

Ajuster les attentes de Pratt à la réalité de la situation a été un défi.

« Le tout était de ne pas avoir de rechute, mentionne Johnson. C’est pour cette raison que nous avons fait une intensification de l’entrainement aussi lente.

« Ces jeunes sont très compétitifs et ils veulent bien réussir. Au début nous pensions que ce serait un peu plus facile. »

Johnson n’a que du bon à dire du soutien que Pratt a reçu de la part de Natation Canada et de John Atkinson, directeur de la haute performance, et entraineur national.

« Ils ont été fantastiques, affirme-t-il. John est venu et nous a parlé de ce qu’il y avait à faire. »

L’entraineur de musculation de Pratt, Lascelles Brown, un quadruple olympien en bobsleigh, l’a aidé à réaliser la différence entre s’entrainer malgré la douleur et gérer une blessure.

« Beaucoup d’athlètes s’entrainent malgré la douleur en tout temps, mentionne Pratt. Si vous demandez à n’importe quelle personne de l’équipe olympique de Tokyo si elle a dû composer avec des blessures, je peux vous dire que oui.

« C’est vraiment juste quelque chose qui vient avec le sport. Si tu peux bien le supporter, tu en sortiras plus fort et prêt à te surpasser. »

En compagnie de Liendo et Knox, Pratt a fait partie d’un camp d’entrainement à Trinidad en 2018 qui rassemblait quelques-uns des jeunes nageurs les plus prometteurs du pays.

« Ils ont pris un petit groupe de gars qui réussissaient bien et ils nous ont montré où nous en étions et ce que nous devions être, se rappelle Pratt. Nous avions un objectif clair et un parcours clair de ce que nous voulions faire et de ce que nous voulions atteindre. »

Aux Championnats du monde juniors de la FINA 2019 à Budapest, Pratt a fait partie de l’équipe masculine qui a remporté le bronze au relai 4X100 m QN. Lors de ses premiers Championnats du monde séniors en 2019 à Gwangju, il a terminé 26e au 200 m dos et 36e au 200 m QNI.

En 2021, Pratt s’est qualifié pour Tokyo en remportant le 200 m dos aux Essais olympiques et en terminant 2e aux 100 m dos et au 200 m QNI. Il a terminé 26e au 100 m dos lors des Jeux.

Ne pas être capable de nager a rappelé à Pratt à quel point il aime ce sport.

« Je le tenais un peu pour acquis jusqu’à ce qu’on me l’enlève, dit-il. C’est alors que j’ai réalisé à quel point j’aime vraiment ça.

« C’est une chose de ne pas vouloir faire quelque chose. C’en est une autre d’avoir quelqu’un qui te dit : tu ne peux pas le faire. Ça a été une période difficile et triste quand je ne pouvais pas être dans la piscine avec mes amis et m’entrainer fort. »

Pendant que la force de Pratt lui revient, sa confiance en fait de même.

« J’étais un peu inquiet de me blesser parce que je ne voulais pas repartir à zéro, avoue-t-il. J’ai pris pas mal de force. Maintenant je dois juste recommencer à avancer. »