Par Jim Morris

L’objectif est resté le même pour l’entraineur de natation Dave Johnson, c’est juste la manière d’y parvenir qui a changé.

Au cours d’une carrière qui s’étend sur plus de 50 ans, M. Johnson estime qu’il est fondamental d’apprendre tout au long de sa vie.

« Le principe de base, qui est d’aller jusqu’au bout et de revenir aussi vite que possible, en espérant battre la personne qui se trouve dans le couloir à côté de vous, n’a pas changé », a déclaré Johnson. « Mais les informations et les compétences dont vous avez besoin pour réussir en tant que nageur aujourd’hui, et en tant qu’entraineur, sont très différentes de ce qu’elles étaient lorsque j’ai commencé à entrainer. »

Johnson, directeur de la natation et entraineur-chef du Cascade Swim Club de Calgary, a conduit Ingrid Wilm jusqu’à une cinquième place au 100 m dos lors des Championnats du monde de World Aquatics 2023 à Fukuoka, au Japon. Son résultat a été le meilleur pour une nageuse basée au Canada dans une épreuve individuelle et a valu à Johnson le titre d’entraineur de l’année du programme olympique de Natation Canada.

Wilm a également nagé le dos lors des préliminaires du relais 4×100 m 4 nages. L’équipe a remporté la médaille de bronze lors de la finale.

John Atkinson, directeur de la haute performance et entraineur national de Natation Canada, a fait l’éloge de ce que Johnson a accompli avec Wilm et les nombreux autres nageurs qu’il a entrainés au cours d’une carrière qui compte neuf Jeux olympiques.

« Dave, comme entraineur de longue date de l’équipe nationale du Canada, continue année après année à travailler avec des athlètes qui font partie du programme national », a déclaré Atkinson. « Son expérience et son engagement dans le sport sont inégalés au Canada. »

« Le travail qu’il a effectué avec Ingrid lui a permis de se développer au cours des dernières années pour devenir une athlète de classe mondiale et je suis sûr qu’Ingrid a encore beaucoup à offrir ».

Johnson était ravi de voir sa contribution reconnue.

« C’est toujours un honneur de gagner ces prix et d’être reconnu », a-t-il déclaré.

Lorsque Johnson a commencé à entrainer en 1972 au club de natation de Pointe-Claire, la quantité de kilomètres parcourus à l’entrainement était le point de référence pour évaluer les nageurs.

« Aujourd’hui, il s’agit davantage de nager de manière plus intelligente, en utilisant la technologie et les techniques », a déclaré Johnson. « Comme les départs, les battements de jambes sous l’eau, rendre les tractions plus efficaces. »

« Il y a tellement plus de bons nageurs et de bons entraineurs qui font leur travail. Si vous ne suivez pas les dernières tendances, et même si vous n’essayez pas d’être à l’avant-garde de ces tendances, vous restez à la traîne ».

Le succès de Wilm est un exemple de la confiance que Johnson accorde à un nageur. Au cours de sa carrière, Wilm a lutté contre une blessure persistante au coude et a refusé d’abandonner la natation, même après avoir manqué de peu de se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020. Elle a également eu du mal à financer son entrainement.

« C’est une jeune femme extraordinaire », a déclaré Johnson. « Peu de gens auraient eu la détermination et la ténacité dont elle a fait preuve. Le fait qu’elle réussisse est un formidable témoignage de sa qualité. »

« Quand je regarde dans le miroir, je me dis que nous avons très bien travaillé ensemble ».

Atkinson a dit que Natation Canada applaudit et encourage le genre de relation que Johnson établit avec ses nageurs

« L’une des forces de Dave est de travailler avec les athlètes sur le long terme », a-t-il déclaré. « Ce qu’il fait et espère faire comme tandem entraineur-athlète, nous sommes là pour continuer à les soutenir tous les deux dans cette aventure ».

Des vétérans comme Yuri Kisil, Rebecca Smith et Cole Pratt s’entrainent également au Cascade Club, ainsi que Parker Deshayes, un nageur de 16 ans spécialiste du dos et du quatre nages.

Kisil est revenu à Calgary après avoir passé du temps dans les centres de haute performance de Vancouver et de Toronto. Smith a nagé à l’Université de Toronto, à l’Université de Calgary et s’est également entrainé au centre de haute performance – Ontario. Pratt se remet d’une blessure à l’épaule. Avec Wilm, tous espèrent se tailler une place parmi l’équipe que Natation Canada enverra aux Jeux olympiques de Paris 2024.

« Nous soutenons toujours nos nageurs lorsqu’ils vont à l’université ou dans les centres », a déclaré Johnson. « Je veux qu’ils sachent que nous avons fait partie de l’équation et j’espère qu’ils auront des sentiments réciproques envers le club. Je pense que le fait qu’ils reviennent nager avec moi, qu’ils se préparent pour Paris et qu’ils me fassent confiance pour faire de mon mieux pour les aider à y arriver est une bonne indication. »

Selon Atkinson, des programmes tels que celui géré par Johnson sont importants pour que le Canada continue à réussir sur la scène internationale.

« Je pense que l’une des forces d’un programme est de voir lorsque de jeunes athlètes passent par le programme et que, plus tard, ils sont toujours là avec l’entraineur », dit-il. « C’est vraiment une bonne chose pour la natation canadienne. »

La première expérience olympique de Johnson a été celle d’entraineur personnel aux Jeux de Montréal en 1976. De 1988 à 2004, il a été l’entraineur-chef de Natation Canada aux Jeux olympiques.

« J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec Natation Canada et j’ai beaucoup appris », a-t-il déclaré. « Puis je suis retourné à mes racines, en entrainant dans les clubs. Pour être à la piscine tous les jours et travailler avec les nageurs, les amener du stade groupes d’âge jusqu’au succès international, il faut être patient et avoir l’amour du jeu. »

« C’est un plaisir pour moi de venir travailler avec ces jeunes. J’ai un excellent conseil d’administration au niveau du club qui m’a soutenu contre vents et marées. Je me lève le matin et je me dis que j’ai de la chance ».