Nouvelles & Articles

Il y a plus précieux encore que les médailles : réflexions de Nicol par rapport à sa retraite

Nouvelles –

Rachel Nicol part pendant qu’elle est au sommet, mais ce ne sont pas les médailles ou les records qui l’ont marquée pendant ses années en tant que nageuse.

« Lorsque je parle de la natation, la meilleure chose que j’en retire, ce sont les relations que j’ai créées et les personnes que j’ai rencontrées au fil des années, » dit Nicol. « La natation a vraiment une belle communauté et un excellent système de soutien, c’est quelque chose qui me sera toujours cher. »

L’athlète de 30 ans de Lethbridge, en Alberta, qui s’est qualifiée pour sa première équipe nationale en 2015, a récemment annoncé qu’elle prenait sa retraite de sa carrière sportive.

La brasseuse a remporté une médaille d’or aux Jeux panaméricains à Santiago, au Chili, il y a tout juste trois mois. Son temps de 1:07.28 était son plus rapide en plus de six ans. Elle a également aidé le Canada à remporter l’or au relai féminin 4×100 m quatre nages lors de ces Jeux, qui étaient sa première compétition internationale lorsqu’ils ont été présentés à Toronto en 2015.

Nicol a continué l’entrainement après les Jeux panaméricains, mais elle n’avait pas envie de vivre l’intensité d’une année olympique. Elle a plutôt décidé de partir au sommet en tant que championne panaméricaine pour passer à la prochaine étape de sa vie.

« Je pensais à la retraite depuis trois ans, mais je ne sentais jamais que c’était le bon moment. Je ressentais encore un besoin d’aller au bout des choses. Je voulais terminer la tête haute, » explique Nicol.

Elle se souvient une conversation de 2021 avec la quintuple olympienne à la brasse Alia Atkinson, de Jamaïque, qui a pris sa retraite cette année-là.

« Je lui ai demandé “Comment le sais-tu?” Elle m’a répondu “Tu vas le savoir. Tu vas le ressentir.” » se souvient Nicol. « Avant, j’avais envie de prendre ma retraite, mais sans vraiment le vouloir. Maintenant, avec l’année olympique, je sais comment on se sent quand on veut faire cette préparation et mettre le temps et l’effort pour y arriver. C’est le moment. C’est réconfortant de le savoir et ça fait un certain temps que je le sais. »

Nicol a remporté une médaille de bronze au 100 m et une médaille d’argent au relai lors de sa première compétition internationale aux Jeux panaméricains de Toronto en 2015. Ses autres moments forts au sein de l’équipe nationale sont une cinquième place au 100 m brasse aux Jeux olympiques de Rio 2016, lors desquels elle a également aidé à abaisser le record canadien au relai quatre nages, qui s’était classé cinquième. Elle a également remporté une médaille d’argent au relai quatre nages lors des championnats du monde en petit bassin en 2016 et lors des championnats du monde en grand bassin en 2022.

« Je veux féliciter Rachel pour sa carrière de nageuse. Je me souviens lorsqu’elle a participé à ses premiers championnats du monde en 2015 à Kazan, en Russie, où elle faisait déjà une différence dans l’équipe, et dernièrement ses performances lors des Jeux panaméricains 2023 à Santiago, au Chili, » dit le directeur de la haute performance et entraineur national John Atkinson. « Je ne souhaite que du bon à Rachel pour sa retraite et j’ai hâte de continuer à travailler avec elle en tant que membre du conseil consultatif des athlètes de haute performance de Natation Canada. »

« Ce sont de grandes réussites. C’est toujours bien de faire de grandes choses dans la piscine et je ne veux en rien diminuer ces réussites, mais j’ai toujours approché la natation d’un point de vue global. Nous sommes plus que seulement des nageurs et j’ai aussi aimé tous les aspects autres que les médailles et les records. Ce qui compte, ce sont les expériences et les gens qu’on rencontre en cours de route, » explique Nicol.

Pour elle, le plus important, ce sont les moments passés avec ses coéquipiers de l’équipe canadienne ou avec des nageurs comme Alia Atkinson. Un souvenir de 2017 avec la nageuse islandaise Hilda Luthersdottir est particulièrement mémorable.

« Nous étions voisines de couloir lors des mondiaux et l’ambiance était très sérieuse. Je crois que j’étais dans le couloir 8 ou 7 et elle est venue près de moi alors que je me préparais à monter sur le bloc. Elle m’a touché l’épaule, puis m’a tapé dans les mains, en haut et en bas. C’était mon meilleur 50 m brasse à vie : j’ai abaissé mon temps d’une demie seconde. C’était vraiment un moment spécial. C’était un environnement très sérieux et elle est venue me donner cette tape dans la main et ce regain de confiance. Je me suis dit “C’est bien. Je suis ici avec mes amis, on passe un bon moment. Allons-y”. »

Nicol a fait un baccalauréat en physiologie appliquée et gestion du sport à la Southern Methodist University, au Texas, avant de revenir en Alberta, où elle a complété une maitrise en kinésiologie à l’université de Calgary. Elle travaille au TCR Sport Lab and Bike Shop à Calgary, où ses tâches comprennent l’entrainement, l’accompagnement individuel et le laboratoire de physiologie. Elle se démarque également en tant que leader de la défense des athlètes, notamment grâce à ses rôles au sein du conseil consultatif des athlètes de haute performance de Natation Canada et la Commission des athlètes du Comité olympique canadien.

« J’ai découvert une passion pour la gouvernance du sport au Canada. Je crois que c’est peut-être la prochaine étape pour moi, mais je ne suis pas certaine si ça va arriver tout de suite, » dit-elle lorsqu’on lui demande de parler de ce qui l’attend.

« Je félicite Rachel pour sa carrière de nageuse, » commente la directrice générale par intérim Suzanne Paulins. « J’ai particulièrement aimé travailler avec elle au cours de la dernière année au sein du conseil consultatif des athlètes de haute performance. Elle a fait preuve d’un grand leadership pour rédiger les descriptions de postes du conseil et pour appuyer la croissance du conseil dans son ensemble. Je suis excitée de voir ce que l’avenir lui réserve et je sais qu’elle continuera à apporter de la valeur au conseil et dans son nouveau rôle au sein de la Commission des athlètes du COC. »

Une chose est certaine, c’est que Nicol est reconnaissante envers tous ceux qui l’ont aidée au fil du temps, incluant ses parents, Lorraine et Chris, ses frères, Jeffrey et Alastair, et son fiancé, Ogem Izegbu, qu’elle prévoit épouser plus tard cette année. Elle a également travaillé avec la consultante en préparation mentale Sharleen Hoar et connu beaucoup d’entraineurs exceptionnels, mais souligne particulièrement Peter Schori, de son club local à Lethbridge, et son dernier entraineur, Mike Blondal, du club de natation de l’université de Calgary.

« Je ne serais pas où je suis aujourd’hui sans l’aide de ma famille, mes amis, mes coéquipiers et mes entraineurs, et je travaille également avec une consultante en préparation mentale depuis que j’ai 13 ou 14 ans, » dit Nicol. « Je dis toujours à quel point la santé mentale est importante et que je ne serais pas où j’en suis aujourd’hui sans l’aide de tous ceux qui m’ont accompagnée. Je remercie sincèrement tous ceux qui m’ont aidée. »